« Quand on a de tels alliés, on n'a pas besoin d'ennemis ! » constate Gérard Araud dans cette relecture inédite de l'entre-deux-guerres. Un regard passionnant sur cette période cruciale où la France,lucide et terriblement seule, se battait pour sauver la paix.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France sort victorieuse mais épuisée, durablement blessée dans sa chair et sur son territoire. L'Allemagne n'accepte pas sa défaite et se sent humiliée par le traité de Versailles. L'Angleterre, qui a limité les pertes grâce à sa géographie, trouve que la France se plaint trop. Quant aux États-Unis, ils n'ont qu'une obsession : récupérer l'argent prêté. Et en ne ratifiant pas le traité, les Américains rendent caduque la sécurité de notre frontière. Le rêve de Clemenceau d'une entente à trois s'évanouit, trahi par ses alliés.
C'est en diplomate que Gérard Araud retrace cette histoire, agrémentée de savoureux portraits : Poincaré, Briand, Berthelot, Lloyd George dont Clemenceau dit qu'il est « capable de mentir huit fois dans la même journée ! », Saint-John Perse, Keynes, Barthou ou Daladier. Il raconte les avancées, les reculades, les espoirs et les trahisons de chaque acteur jusqu'au précipice de la Seconde Guerre mondiale.
Au moment où la guerre est de retour en Europe et où pèse l'ombre du passé, voici une formidable et nécessaire leçon d'Histoire.
Trente ans plus tard, il vit toujours là-bas. Il a été salaryman (employé de bureau), interprète, s'est marié avec une Japonaise et est devenu une star de la télévision.
Sa façon de raconter ses années japonaises, avec un sens du détail juste et une émotion à fleur de peau, est unique. Comment je suis devenu japonais est une immersion au coeur de ce pays si fascinant.
Issue de deux ligne´es de maharajas, Gayatri Devi grandit dans l'Inde des anne´es 1920 au coeur de palais somptueux, dont certains comptent jusqu'a` 400 domestiques. Courses a` dos d'e´le´phant, chasses a` la panthe`re, lec¸ons d'histoire-ge´ographie de´livre´es par sa me`re a` bord d'un petit avion survolant l'Himalaya : la jeune he´ritie`re rec¸oit une e´ducation princie`re.
Tombe´e amoureuse du maharaja de Jaipur, elle de´couvre, en se mariant, la dure loi du patriarcat indien : les femmes doivent rester invisibles et vivent voile´es, entre elles. Mais loin d'accepter ce statut, Gayatri Devi re´volutionne son ro^le d'e´pouse. Amie intime de la reine d'Angleterre et de Jackie Kennedy, elle cre´e la premie`re e´cole pour filles au Rajasthan.
Belle, intelligente, re´solue, elle sait faire avancer ses ide´es progressistes, jusqu'a` s'engager pour la protection des animaux. Premie`re femme de son rang e´lue au Parlement, elle de´fie publiquement Nehru, Premier ministre. Cela lui vaudra l'inimitie´ de sa fille, Indira Gandhi, qui, parvenue au pouvoir, la jette en prison.
Des fastes des maharajas a` la perte de leur influence, du joug britannique a` l'Inde´pendance, de la soumission des femmes a` leur tentative d'e´mancipation, l'histoire de Gayatri Devi est celle d'une princesse insoumise dont le destin se confond avec l'ave`nement de l'Inde moderne.
Qui de mieux que Nathalie A. Cabrol pour faire le point dans un essai vivant et didactique sur l'une des questions les plus profondes de l'humanité : sommes-nous seuls dans l'Univers ? La directrice scientifique du centre SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence, « Recherche d'intelligence extraterrestre ») aborde tour à tour l'exploration de notre système solaire, la recherche des exoplanètes, celle des signaux extraterrestres et les types de civilisations ou vies qu'on espère y trouver. L'astrobiologiste nous invite à participer à cette odyssée extraordinaire que nous vivons actuellement, et dont les images du télescope James-Webb ne sont qu'un infime reflet. Avec 300 millions d'exoplanètes dans la zone habitable de notre galaxie, penser que nous sommes seuls est une « absurdité statistique ». Dès lors nous sommes pris d'un vertige devant l'ampleur de certaines révélations. De Titan à la planète 55-Cancer-e, de l'équation de Drake au paradoxe de Fermi, des typologies de niveaux de civilisations extraterrestres à la théorie de Gaïa, c'est tout un monde inconnu qui s'ouvre à nous.
Un livre stimulant et accessible dans la lignée de Poussières d'étoiles de Hubert Reeves. Une invitation au voyage d'un nouveau genre, à la recherche d'une vie ailleurs dans l'Univers dont « l'absence de preuves n'est pas la preuve de l'absence », selon les mots de Carl Sagan.
Qu'ont en commun une guerrière et une sainte ? A priori, rien. Tout semble même les opposer. L'une serait du côté du Mal et du sang, l'autre du Bien et de la lumière. A cette idée, la représentation de Thérèse de Lisieux, proclamée en 1997 trente-troisième docteur de l'Église et sainte française la plus célèbre avec Jeanne d'Arc, semble donner raison. Bouquet de roses et crucifix entre les bras, voile sur la tête et guimpe autour du visage, sourire ténu, ainsi la connait-on. Comme une sainte, et non telle une guerrière. Ce qu'elle était pourtant. C'est le paradoxe que prétend dénouer ce livre. Car aimer son prochain est un combat (qu'on nomme spirituel), une lutte que Thérèse Martin aura menée sa vie durant. Et d'abord contre elle-même.
Dans cet essai biographique passionnant, Jean de Saint-Chéron retrace son existence pour faire, non l'éloge de la bonne soeur aux fleurs, mais celui de la sainte guerrière, et rappeler combien l'amour dont parle la Bible est « une glorieuse guerre ». En sept courts chapitres, on suit sa formation martiale, de son enfance marquée par sa vive piété, son caractère déterminé et la mort de sa mère, à sa conversion à 13 ans, lorsqu'elle comprend que, pour aimer, il lui faudra souffrir beaucoup. De Rome, où elle va conquérir la forteresse du Carmel à la pointe de l'épée en implorant le Pape de la laisser y entrer avant l'âge légal, à son entrée en religion parmi ses soeurs dont elle s'attèle à aimer les défauts, c'est un parcours du combattant qu'elle raconte dans ses écrits et que Jean de Saint-Chéron nous fait revivre en la suivant et la citant avec énergie, science et ardeur. Un éloge puissant et une leçon de foi moderne sur la bataille de l'amour et du pardon.
Notre époque est malade du temps libre. Depuis le début de la civilisation, jamais l'être humain n'a eu autant de moment pour lui.
Que faisons-nous du temps gagné à force de prodiges technologiques ? Qui décide ou influence nos choix ? En quoi ces choix sont-ils de puissants générateurs d'inégalités durables ?
Le temps libre peut être utilisé de trois façons : pour développer sa relation aux autres, se développer soi-même ou se divertir. Alors que nous devrions veiller à conserver l'équilibre entre les trois, le divertissement a colonisé l'essentiel de nos loisirs grâce aux nouvelles technologies numériques. Le temps pour soi est ainsi paradoxalement devenu un temps sans soi, dilapidé et contrôlé par d'autres. La domination presque sans partage de l'écran sur notre vie éveillée en est la manifestation.
Le drame est que le temps libre prépare le futur de nos inégalités. L'usage que chaque groupe social en fait est l'élément déterminant de leurs différences. Une fracture apparaît entre ceux qui ont une stratégie équilibrée d'utilisation du temps libre et ceux qui en sont dépourvus. Les premiers mettent à profit leur temps pour faire fructifier, directement ou indirectement, leur capital social et économique. Les seconds sont les otages d'un système dont ils sont la matière première et non les clients.
Ce livre montre que nous traversons, sans nous en rendre compte, une crise du loisir qui est aussi porteuse de profonds désordres sociaux et politiques. Il indique aussi des façons concrètes de reprendre le contrôle de soi et d'arrêter de perdre son temps.
Le célèbre économiste Nouriel Roubini, qui fut le seul à clamer, contre l'opinion générale du monde de la finance, l'imminence de la crise des subprimes de 2008, soutient que nous nous dirigeons vers la pire catastrophe économique depuis la Seconde Guerre mondiale - à moins que nous n'anticipions et n'agissions pour nous défendre contre dix menaces à court et moyen terme.
Cet ouvrage explore ces dix « mégamenaces ». Roubini révèle comment elles se chevauchent et se renforcent mutuellement, et établit un lien entre l'accumulation des dettes, l'argent facile et les crises financières, l'intelligence artificielle et l'automatisation, l'inflation et la stagflation, l'inégalité des revenus et le populisme, les pandémies et le changement climatique... Cette nouvelle interconnectivité nous dirige-t-elle vers la « tempête parfaite » ?
Après avoir examiné chaque menace, Roubini propose d'élaborer un programme pour y faire face.
Il est urgent de nous débarrasser de tous nos a priori et de bâtir un monde différent.
« En réaction à mes mots emplis d'amour, un frisson violent parcourt le corps de ma fille. À cinq ans, elle ne sait pas encore verbaliser ses émotions. Son corps exprime ce que ses mots ne parviennent à dire : que c'est injuste, qu'elle est inquiète et qu'elle a peur. Je viens de lui annoncer que son père est entré dans le coma - et qu'il ne se réveillera plus. » À trente-huit ans passés, entourée d'une famille aimante et de nombreux amis, Noémie renvoie l'image du parfait bonheur, de la réussite et de l'insouciance. Mais soudain, le drame fait irruption : son mari meurt, en pleine fleur de l'âge, d'un cancer foudroyant.
Vivre après Marc est le récit poignant d'une épouse et d'une mère face à la maladie et la mort. Comment aider l'être aimé à affronter les souffrances, les soins quotidiens, les embûches du parcours médical et, à la fin, l'inéluctable ? Comment l'accompagner dans ses derniers instants ? Comment préparer ses jeunes enfants au décès de leur père ? Comment garder goût en la vie quand tout s'écroule, et réussir à vivre heureuse, après Marc ?
Comment peut-on être Breton ? Comment le devient-on ? De quelle singularité la Bretagne peut-elle être créditée ? Comment comprendre le décalage entre la fierté des Bretons et leur image vue et transmise par d'autres ? Pourquoi cette identité insubmersible ?
La réponse à ces questions est au coeur de ce livre, car l'identité bretonne est née d'une histoire chahutée et mouvante : inscrite dans la longue durée de plus d'un millénaire, la dévalorisation des Bretons, des Bas-Bretons surtout, ne cesse d'étonner quand on la compare à la réalité d'un territoire longtemps autonome, indépendant, riche économiquement, notamment au temps des ducs, aux XIVe et XVe siècles.
Joël Cornette, éminent connaisseur de la Bretagne, met en valeur, dans un essai clair et concis, la puissance de cet « État breton » envoie d'affermissement à la fin du Moyen Âge, avant d'analyser ce que l'annexion forcée par le royaume de France, en 1532, a signifié. Déconstruisant les lieux communs qui se sont cristallisés sur cette péninsule et ses habitants, il retrace une histoire méconnue et souligne l'originalité d'une identité bretonne trop longtemps décriée.
En 1960, Eli Cohen est recruté par le Mossad pour une mission spéciale : endosser le rôle d'un homme d'affaires syrien. Il devient Kamel Amin Thaabet et part en Argentine pour faire connaître son nom au sein de la communauté des expatriés syriens. Fait peu connu : pendant son séjour en Argentine il aide aussi à traquer des nazis cachés à Buenos Aires.
En 1962, Kamel Amin Thaabet s'installe à Damas où pendant trois ans il réussit à fournir des renseignements très précieux au Mossad. Le 18 mai 1965, il a été pendu sur la place publique à Damas, et sa dépouille n'a jamais été retournée en Israël, malgré les demandes du gouvernement israélien.
Eli Cohen est un des agents secrets les plus connus au monde, et son histoire a été fictionnalisée à maintes reprises.
Dans ce livre, la journaliste Valérie Perez-Ennouchi en conversation avec Sophie Cohen Ben-Dor, la fille de Eli Cohen, retrace l'histoire de cet espion légendaire en s'appuyant sur des documents exclusifs et inconnus du grand public.
"La guerre d'Ukraine a rappelé en moi les terribles souvenirs de la Seconde guerre mondiale. Les destructions massives, les villes ravagée et détruites, les carcasses d'immeubles éventrés, les innombrables morts militaires et civiles, les afflux de réfugiés... J'ai revécu les crimes de guerre, le manichéisme absolu, les propagandes mensongères. Et me sont revenus en mémoire les traits communs à toutes les guerres que j'ai connues, guerre d'Algérie, guerre de Yougoslavie, guerres d'Irak. J'ai écrit ce texte pour que ces leçons de quatre-vingt années d'histoire puissent nous servir à affronter le présent en toute lucidité, comprendre l'urgence de travailler à la paix, et éviter la pire tragédie d'une nouvelle guerre mondiale."
682, c'est le nombre de jours que Roselyne Bachelot a passés au ministère de la Culture sous la présidence d'Emmanuel Macron. Dans ce journal d'une ministre, Roselyne Bachelot fustige le bal des hypocrites, ceux qui n'ont pas voulu reconnaître la culture comme «bien essentiel», ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues alors qu'elle luttait pour garder en vie les salles de spectacles, le cinéma, les troupes de théâtre. Elle n'oublie pas les technos de tout poil et les obsédés de l'ordre sanitaire, qui laissaient circuler les rames de métro bondées mais interdisaient l'ouverture des théâtres et des cinémas. Elle égratigne certains artistes qui ont joué les victimes sacrifiées alors que l'argent public coulait à flot et décrit sans complaisance les complots misérables de politiciens en perdition. Roselyne tire à vue.
Observatrice hors pair des moeurs politiques françaises depuis plus de quarante ans, portraitiste d'une acuité implacable, mordante et drôle, Catherine Nay a côtoyé les principaux acteurs de cette période - la plus romanesque de la Ve République après la grande épopée gaullienne - et recueilli leurs témoignages.
Précédé d'une préface inédite, ce volume rassemble pour la première fois quatre grandes enquêtes, au style vif et enlevé, qui relatent, sur scène et dans les coulisses, les mille rebondissements de ce grand théâtre du pouvoir. Dans les rôles principaux : Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Mitterrand, Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Rivalités, trahisons, coups d'éclat, déchirements, comédies... tous les ingrédients sont là pour créer une dramaturgie digne des meilleures séries télévisées.
Dans La Double Méprise, Catherine Nay raconte l'histoire d'un couple improbable, celui du président de la République Valéry Giscard d'Estaing et de son Premier ministre, Jacques Chirac.
Le Noir et le Rouge est consacré aux multiples facettes de François Mitterrand, personnalité aussi complexe que controversée.
La journaliste a été la première à éclairer des parts d'ombre liées à sa jeunesse et à sa vie privée, dévoilant ainsi les ressorts cachés de l'homme et de sa destinée. Le Dauphin et le Régent retrace les péripéties d'une « amitié de 30 ans » entre deux figures, Édouard Balladur et Jacques Chirac, que l'expérience des responsabilités, le goût de l'ambition et le jeu des entourages vont détruire sans merci. Dans Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay évoque enfin l'ascension politique la plus spectaculaire de ces quarante dernières années : celle de Nicolas Sarkozy, qui aura consacré toute son énergie à la conquête du pouvoir, envers et contre tous.
Des monstres sacrés que l'on retrouve avec d'autant plus de plaisir et de nostalgie qu'ils n'ont guère d'équivalents aujourd'hui.
«Que vaudrait une vie sans désirs ? C'est leur variété et leur intensité qui nous poussent à agir et nous donnent le sentiment d'être pleinement vivants.»Désirer vivre, ce n'est pas simplement être en vie. C'est nous laisser entraîner par l'élan vital qui nous conduit à créer, à aimer, à nous dépasser. C'est cultiver la puissance du désir qui est le moteur de nos existences. Pourtant, au quotidien, nous ressentons de nombreuses limitations - «Je ne suis pas capable», «C'est trop risqué», «Ce n'est pas pour toi» - qui nous inhibent. Nous sommes souvent aussi prisonniers des pulsions de notre cerveau primaire, le striatum, et de la propagande consumériste qui nous poussent à acquérir toujours plus. Comment cultiver la force du désir sans tomber dans le piège de l'insatisfaction permanente ou du mimétisme social ? Comment développer notre puissance vitale sans nous autocensurer ? Comment apprendre à orienter nos désirs vers des choses, des activités ou des personnes qui nous font grandir et nous mettent dans la joie ?De Platon à René Girard en passant par Bouddha, Aristote, Épicure, Spinoza, Nietzsche, Jung ou Bergson, Frédéric Lenoir revisite les grands penseurs du désir pour nous proposer un livre lucide et vibrant, incarné dans nos problématiques les plus actuelles. Un ouvrage accessible à tous, qui aide non seulement à vivre, mais à vivre aux éclats.
Aujourd'hui, en France, 354 personnes pèsent 1 000 milliards d'euros.
Ce livre-enquête révèle l'origine des plus grandes dynasties financières (Rothschild, Arnault, Bolloré, Wertheimer, Pinault, Rockefeller). Il s'agit de retrouver quelle a été leur place réelle dans notre histoire. À quel point ils ont influencé les transformations des sociétés. Ils sont devenus des acteurs systémiques de l'économie.
Oui, ces riches appartiennent à une élite planétaire qui se déplace en jet privé, collectionne les voitures de luxe, organise des fêtes somptueuses, multiplie les domiciliations aux quatre coins du monde, investit tous les marchés, domine tous les réseaux.
Les riches, les très riches sont LE vrai pouvoir, aussi bien visible qu'invisible. Nous les connaissons sans les connaître, alimentant ainsi une fascination qui peut aller jusqu'à la haine.
Pour la première fois, cette histoire mondiale des riches vous les montre tels qu'ils sont.
Un document choc et inédit sur six mois « au coeur de la guerre » « 24 février, vers 4?heures du matin. Le téléphone vibre de messages. Bruno, mon adjoint, a reçu une alerte de son collègue japonais indiquant que les Américains sont affirmatifs : l'attaque aura lieu avant 10 heures du matin.
Je m'approche de nouveau des grandes baies vitrées. Au loin, j'aperçois des couleurs rouge orangé. Des missiles ? Difficile de l'assurer avec certitude. À 5?h?08, message de notre «agent ressources». Le ton est sobre : «Je viens d'entendre des explosions.» Ma réponse ne se fait pas attendre. Elle reste dans le même registre : «Tout le monde se regroupe à l'ambassade.» » Dans ce récit exceptionnel, Étienne de Poncins, 58 ans, ambassadeur de France en Ukraine, raconte les premières heures de la guerre. Et nous embarque dans le convoi organisé par le GIGN - après cinq jours passés sous les bombes - pour déplacer l'ambassade de Kiev à Lviv et revenir, quelques semaines plus tard, dans la capitale ukrainienne martyrisée.
L'attaque de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a sonné le retour de la guerre de haute intensité en Europe. Les défis qu'elle soulève dépassent largement ce cadre et la volonté de toute puissance régionale de Vladimir Poutine. Nous assistons au choc de deux visions du monde.
D'un côté, les totalitarismes russe et chinois entendent désoccidentaliser la planète et proposer à tous un modèle qui fait primer la force sur le droit et la purification des esprits sur la libre conscience.
De l'autre, les démocraties solidaires des Ukrainiens ont décidé de sanctionner la Russie, d'armer et de former l'armée de reconquête du président Volodymyr Zelensky.
Le conflit en Ukraine n'est pas encore mondial, mais il est déjà « mondialisé ». Il va immanquablement rebattre les cartes de l'échiquier géopolitique, idéologique et économique international.
Dans cet essai, Pierre Servent, spécialiste des guerres d'hier et d'aujourd'hui, répond aux questions essentielles posées par le cataclysme ukrainien : comment revoir sans attendre notre grammaire géopolitique ? A-t-on raison d'avoir peur des régimes dictatoriaux ? Comment nous réarmer militairement, mentalement et industriellement ? Quelle physionomie aura le monde de demain ?
Aride, l'économie ? Lugubre ? Technique ? Jargonneuse ? Depuis 2010, « On n'arrête pas l'éco », le magazine économique de France Inter, diffusé tous les samedis et animé par Alexandra Bensaid, prouve le contraire. L'émission explique au plus grand nombre les changements du quotidien et met en lumière les tendances et les phénomènes silencieux de l'économie. Un cocktail savamment dosé entre reportages de terrain, débats mordants, ouverture sur l'étranger, questions sur les droits des salariés et grandes interviews d'économistes, de penseurs et de décideurs, qu'ils soient ministres, PDG, syndicalistes, directeurs d'institutions ou start-uppers.
Avec son équipe, Valentin Pérez, Christian Chavagneux, Sandrine Foulon et Marc Vignaud, Alexandra Bensaid prolonge son émission à travers cet ouvrage illustré, qui se veut tout aussi complet, vif et pédagogique. Au travers de chiffres-clés, de mots-repères, d'arguments et de réponses à nos interrogations quotidiennes, ce livre a pour ambition d'aider à comprendre l'économie, comme on la vit et comme on la veut. Du monde du travail au poids des GAFAM, des inégalités sociales à la montée en puissance de la Chine ou aux enjeux écologiques. Puisque l'économie ne s'arrête jamais, il n'est jamais trop tard pour se l'approprier !
Maurice Gourdault-Montagne nous fait revivre les grands événements diplomatiques qui ont marqués la France de Mitterrand à nos jours.
Plus que les mémoires d'un grand diplomate, cet ouvrage est celui de l'un des meilleurs connaisseurs des relations interna tionales de ces quarante dernières années. Acteur et expert de premier plan, l'auteur nous éclaire sur des enjeux stratégiques dont l'actualité ne cesse de faire irruption dans nos vies. Maurice Gourdault-Montagne est un homme de caractère. Sa vigueur intellectuelle donne à ces souvenirs toute leur valeur et leur authenticité. Ayant occupé des fonctions clés à l'Élysée, à Matignon et au Quai d'Orsay, maîtrisant aussi bien les arcanes de la diplomatie française que ceux de la politique intérieure, il nous plonge dans les coulisses des grandes crises qui ont secoué le monde.
Des rapports franco-américains durant la guerre d'Irak aux missions secrètes dont il fut chargé pour renouer des rela tions avec l'Iran et la Syrie, en passant par les soubresauts de la construction européenne, il nous fait entrer dans ce qu'on appelle le domaine réservé du président, depuis le premier mandat de François Mitterrand. À une vision uniforme et idéologique du monde, Maurice Gourdault-Montagne oppose une philosophie de l'action fondée sur la diversité des cultures et des peuples, le respect de leur histoire et de leur sensibilité.
Jeune diplomate en Inde, puis ambassadeur à Tokyo, Londres, Berlin ou Pékin, il dresse des portraits originaux des dirigeants qu'il a rencontrés, en particulier en Allemagne où il a passé sept années. Il évoque aussi les occasions manquées avec la Russie et livre une analyse personnelle de la crise ukrainienne. Devant l'importance de l'enjeu algérien, il retrace la tentative avortée du traité d'amitié, et nous éclaire enfin sur les évolutions de pays plus lointains, indispensables à la compréhension des défis contemporains, comme la Chine, l'Inde et le Japon.
Dans un environnement marqué par le retour des empires, la colère des peuples et le recul des valeurs universelles au profit du différentialisme et du communautarisme, Maurice Gourdault-Montagne souligne aussi bien les atouts que les faiblesses de notre pays : une France contrainte de s'adapter aux nouvelles réalités du monde sans rien perdre de sa capacité d'entraînement.
Un père, des enfants, une entreprise à transmettre. Balzac en a fait le terreau de nombreux romans, les Américains des séries à succès, mais la réalité dépasse la fiction. Cette enquête riche en révélations plonge dans les coulisses et les secrets de famille du capitalisme français.Vincent Bolloré a rebâti son empire pour le rendre désirable aux yeux de ses enfants. Mais il ne lâche rien.
Bernard Arnault élève les siens comme on entraîne des chevaux de course.
Jérôme Seydoux ne juge personne à sa hauteur. Dans la tribu Bouygues, c'est l'outsider qui a finalement gagné.
Arnaud Lagardère, lui, a réduit méthodiquement l'héritage de son père, comme une vengeance oedipienne...
Méconnues jusqu'à présent, les histoires de succession des Pinault, Decaux, Hermès, Mulliez, Peugeot, Gallimard ou Bettencourt racontent les privilèges, les haines et les trahisons qui empoisonnent les liens du sang.
Sujet tabou, dossiers explosifs. Histoire universelle.Au fil d'un récit haletant, deux journalistes réputées nous dévoilent pour la premières fois la véritable nature du pouvoir en France.
Raphaëlle Bacqué est grand reporter au Monde. Elle a écrit notamment Richie, L'enfer de Matignon ou La femme fatale avec Ariane Chemin.
Vanessa Schneider est grand reporter au Monde et autrice de romans dont Elle s'appelait Maria Schneider ou La fille de Deauville et de plusieurs essais, notamment Le mauvais génie, avec Ariane Chemin.
C'était le bon temps. Quand la France contemporaine nous accable, il suffit, pour aller mieux, de se ramentevoir celle des années 1970, rythmées par les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe - très masculin - de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Barre, Rocard, Sartre et Mao, elles furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires.Pour écrire cette trilogie, j'ai épluché plus de cinquante ans d'archives personnelles. Ce qui m'a permis de confronter mes regards d'hier et d'aujourd'hui, ceux des acteurs de l'époque aussi, avec mes souvenirs les plus personnels comme avec les grands évènements historiques, dans un mouvement de va-et-vient permanent. Très vite, je me suis rendu compte que ce travail permettrait d'éclairer la question qui nous étreint tous, plus ou moins : que nous est-il arrivé ?Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du «Sursaut» gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume. Portée par une croissance économique incroyable, c'est la Belle Époque de la V?. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l'urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l'immigration, la perte de l'autorité, des repères... Tous les germes étaient à l'oeuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu'elles ne le semblent aujourd'hui, la nostalgie aidant.
Dans La Terre a soif, Erik Orsenna raconte son tour du monde des grands fleuves.
En faisant le portrait de trente-trois d'entre eux, il nous donne à voir de près les causes de leurs maux : la pénurie mondiale d'eau, la pollution, la multiplication de barrages entraînant la destruction des ressources et des paysages. Un constat : aujourd'hui, les violences viennent de l'eau elle-même. Violences nées de sa rareté tout autant que de sa répartition.
« La Terre a soif. Et la soif est un appel. Le plus bouleversant, car le plus vital de tous les appels.
À cet appel, les rivières et les fleuves ont su répondre. En offrant l'eau réclamée, bien plus que les puits. Cette mission, essentielle entre toutes, combien de temps pourront-ils la remplir ?
Après L'Avenir de l'eau (2008), voici un grand voyage aux royaumes des fleuves. Trente-trois fleuves du monde, de l'Amazone à mon tout petit Trieux (Bretagne Nord).
Voici une géographie intimement mêlée d'histoire. Une musique venue du ciel, une pluie fatiguée de tomber qui continue son parcours dans un lit jusqu'à la mer. Un récit toujours semblable et chaque fois singulier : le théâtre de la Vie.
À Louang Prabang (Laos), un lever du jour sur le Mékong ; à Bâton-Rouge (Louisiane), un pianiste chante le blues pour prier le Mississippi de bien vouloir calmer sa crue.
Mille émerveillements nous attendent. De plus en plus souvent accompagnés d'effroi. ».
Erik Orsenna
L'étau des obsessions identitaires, des tribalismes d'exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l'idée d'un « purement soi », et d'une affiliation « authentique » à la nation, l'ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d'après l'auteure, une clé d'émancipation : Emile Ajar.
Cet homme n'existe pas... Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu'on n'est pas que ce que l'on dit qu'on est, qu'il existe toujours une possibilité de se réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu'offre le texte de se glisser dans la peau d'un autre. J'ai imaginé à partir de lui un monologue contre l'identité, un seul-en-scène qui s'en prend violemment à toutes les obsessions identitaires du moment.
Dans le texte, un homme (joué sur scène par une femme...) affirme qu'il est Abraham Ajar, le fils d'Emile, rejeton d'une entourloupe littéraire. Il demande ainsi au lecteur/spectateur qui lui rend visite dans une cave, le célèbre « trou juif » de La Vie devant soi : es-tu l'enfant de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? Es-tu sûr de l'identité que tu prétends incarner ?
En s'adressant directement à un mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l'univers de Romain Gary, mais aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l'humour juif... ou encore les débats politiques d'aujourd'hui (nationalisme, transidentité, antisionisme, obsession du genre ou politique des identités, appropriation culturelle...).
Le texte de la pièce est précédé d'une préface Delphine Horvilleur sur Romain Gary et son oeuvre. Dans chacun des livres de Gary se cachent des « dibbouks », des fantômes qui semblent s'échapper de vieux contes yiddish, ceux d'une mère dont les rêves l'ont construit, ceux d'un père dont il invente l'identité, les revenants d'une Europe détruite et des cendres de la Shoah, ou l'injonction d'être un « mentsch », un homme à la hauteur de l'Histoire.
« J'avais 6 ans lorsque Gary s'est suicidé, l'âge où j'apprenais à lire et à écrire. Il m'a souvent semblé, dans ma vie de lectrice puis d'écrivaine que Gary était un de mes « dibbouks » personnels... Et que je ne cessais de redécouvrir ce qu'il a su magistralement démontrer : l'écriture est une stratégie de survie. Seule la fiction de soi, la réinvention permanente de notre identité est capable de nous sauver. L'identité figée, celle de ceux qui ont fini de dire qui ils sont, est la mort de notre humanité. »
Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles. Olivia de Lamberterie - ELLE Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux. Page des librairesTTT-TéléramaProfondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes.« Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. À l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie. »Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).