Depuis 2007, « Les Nouveaux Chemins de la connaissance », devenus « Les Chemins de la philosophie », tentent de prouver quotidiennement que la philosophie est affaire de rencontres. Rencontre avec un interlocuteur, d'abord, au gré d'une discussion dont le seul but est de donner envie de penser, en invitant à questionner ce qui est déjà connu et à découvrir ce qui ne l'est pas encore. Rencontre entre les différents langages, ensuite, puisque la littérature, la musique et le cinéma, bien loin d'être des illustrations de concepts, sont autant de manières d'exprimer des problèmes que la philosophie formule à sa façon.
Si ces rencontres peuvent surprendre, c'est parce qu'elles visent à rappeler que la réflexion, même exigeante et rigoureuse, est aussi affaire de goût et de sensibilité. C'est en ce sens que les questions les plus redoutables en philosophie ne se formulent qu'en s'incarnant dans un discours, une vision du monde, un certain caractère. Fidèle à cette démarche, cette compilation propose de donner à lire ce qui n'a pas encore été dit à l'antenne. Chaque publication a été suivie d'une série d'émissions sur le même thème pour prolonger une discussion dont le ton spontané a été volontairement maintenu au sein de ces textes, de manière à susciter une rencontre ultime avec vous.
Dirigés par Adèle Van Reeth, sont réunis dans cet ouvrage : La Jouissance avec Jean-Luc Nancy, La Méchanceté avec Michaël Foessel, L'Obstination avec Myriam Revault d'Allonnes, Le Snobisme avec Raphaël Enthoven et La Pudeur avec Éric Fiat.
Une réflexion à prolonger en écoutant sur France Culture « Les Chemins de la philosophie » d'Adèle Van Reeth.
"Voilà le sort des enfants obstinés", dit la chanson, véhiculant une morale qui condamne l'entêtement absurde de celui qui n'écoute pas d'autres voix que la sienne. Mais que serait l'art sans l'obstination de l'artiste qui croit en ce qu'il fait malgré les critiques frileuses ? Que serait la politique sans le courage d'aller contre l'air du temps et la persévérance qui permet de ne pas abandonner ? Contrairement au courage qui n'est souvent qu'un coup d'éclat vite retombé, l'obstination trace une ligne sûre qui s'inscrit dans le durable. Quand le téméraire peut prendre ses rêves pour la réalité, l'obstiné a la tête sur les épaules, les pieds sur terre, et affronte les obstacles un par un. Comprise comme détermination de la volonté envers et contre tout, l'obstination permet de garder le cap quand tout chavire et de tenir bon en temps de crise.
Le 4e titre de la collection "Questions de caractère' en coédition avec France Culture. Le snobisme ne désigne pas un type d'individu, mais une manière de se comporter à l'égard d'autrui, en partant du principe que nos goûts sont supérieurs au sien. Ainsi, personne n'est plus snob que celui qui méprise les snobs.
En être ou ne pas en être, telle est la question du snob. Mais a-t-il vraiment le choix ?
Et si, plus qu'une comédie mondaine, le snobisme était une passion douloureuse, un esclavage ? Le snobisme est un désarroi ou, pire, un divertissement. Et le snob est un clown triste.
Mais s'il n'est pas risible, c'est qu'il a, parfois, la sagesse de se moquer de lui-même...
Une réflexion à prolonger en écoutant sur France Culture " Les Nouveaux Chemins de la connaissance " d'Adèle Van Reeth.
Pourquoi sommes-nous méchants ? La méchanceté est-elle une faiblesse du caractère ou une intention morale ? Fait-on le mal volontairement ?
Interroger la méchanceté aujourd'hui, c'est tenter de comprendre les tragédies humaines de l'histoire, mais aussi déjouer les mécanismes qui conduisent à la perpétuation du mal dans notre société.
De l'Antiquité à nos jours, Michaël Foessel, l'un des philosophes les plus brillants de sa génération et qui a beaucoup travaillé sur la question du mal en morale et en politique, nous aide à décrypter ce qui, plus qu'un sentiment, est un mal contemporain plus compréhensible qu'on le croit.
La jouissance a une histoire. Tantôt condamnée au nom d'une morale supérieure, tantôt brandie sous forme de slogan (« Jouissez sans entraves ! »), elle est un puissant moteur individuel et collectif dont les penseurs, écrivains et artistes ont fait leur miel, sans pour autant toujours la nommer comme telle. Or, qu'est-ce que la jouissance ? La satisfaction d'avoir atteint le degré ultime du plaisir, ou la joie de celui qui use librement de ce qu'il possède ? Une expérience mystique et solitaire, ou le synonyme d'une consommation effrénée ?
Dans ce livre, vous ne trouverez ni conseils avisés pour mieux jouir ni constat désolé d'une société qui identifierait la jouissance à l'absorption des biens et des plaisirs, mais une discussion captivante autour d'une expérience difficile à décrire qui soulève des enjeux philosophiques passionnants.
Une réflexion à prolonger en écoutant sur France Culture « Les Nouveaux Chemins de la connaissance » d'Adèle Van Reeth.
Parce qu'elle est à la fois morale (la vertu de réserve) et érotique (« elle fait le charme de l'amour comme le prix des abandons », disait Louise de Vilmorin), la pudeur est sans doute la plus troublante des vertus.
Deux philosophes s'emploient ici à en faire l'éloge, et pour cela sont conduits à s'interroger sur le sexe des anges et la vie amoureuse de Kant.
Valeur désuète et même ringarde ? Loin de là : véritable piment du désir, infiniment plus charmante que ses soeurs la pruderie, la décence, la honte et l'escartefiguerie, la pudeur est sans doute le sentiment le plus propre à l'homme, être fragile oscillant à jamais entre l'ange et la bête.