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Actes Sud
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Frustrée de n'avoir pu accéder au savoir, réservé, dans la tradition bhoutanaise, aux enfants de sexe masculin, la jeune Tsomo, après le décès de sa mère bien-aimée, prend prétexte d'aller cé lébrer la mémoire de cette dernière dans un temple éloigné pour quitter sa famille. Ainsi débute la longue marche en forme d'odyssée qui va tenir lieu d'existence à Tsomo et la mener de son village près de Thimphu, la capitale du Bhoutan, à Kalimpong en Inde et jusqu'à Bodh Gaya, haut lieu du bouddhisme.
Premier roman en provenance du Bhoutan, un pays longtemps «interdit», ce foisonnant récit initiatique est une invitation à voyager au coeur d'une culture profondément méconnue. Brossant le portrait d'une génération de femmes pionnières prenant en main leur destin, Kunzang Choden offre, sur son pays, des aperçus inédits et particulièrement audacieux, car abor dés avec une simplicité et une franchise - voire, parfois, un humour - qui ne cessent de surprendre.
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La destinée singulière d'un jeune garçon né au coeur des zones tribales situées entre le Pakistan, l'Iran et l'Afghanistan, où les traditions séculaires des nomades se heurtent aux contraintes d'une modernité naissante. Avec ce premier roman, Jamil Ahmad, "énarque" à la retraite, est devenu, à soixante-dix-huit ans, le "nouvel auteur phare" de la littérature pakistanaise.
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Ce roman, écrit à la première personne, s'ouvre sur un monologue intérieur au terme duquel Anand, un jeune avocat ambitieux, sur le point de se rendre à une fête organisée dans un grand hôtel de New Delhi par son patron et meilleur ami, l'avocat d'affaires Adi, finit par décider de s'en abstenir, en raison d'une rivalité entre les deux hommes ayant pour enjeu la femme d'Anand, Tanu.
Peu de temps après, Anand apprend qu'il est atteint d'un cancer du pancréas qui ne lui laisse que quelques mois à vivre... et que sa femme a pris la décision de le quitter pour Adi.
Une nouvelle série d'examens médicaux étant venus infirmer le diagnostic fatal, Anand, décidé à profiter pleinement de la deuxième chance qui lui est offerte, donne sa démission afin de goûter désormais aux plaisirs simples de l'existence. Alors qu'il se promène, un soir, dans les jardins du mausolée du grand empereur moghol Humayun, en proie aux questions qui le tourmentent (doit-il renoncer pour toujours à sa vie précédente ? À tout avenir amoureux ? Comment découvrir le chemin de l'épanouissement ?), il s'ouvre de son débat intérieur à un inconnu qui lui suggère de se rendre à Wangsisina, au fin fond du Bhoutan, où, dit-il, il trouvera peut-être les réponses qu'il cherche.
Au Bhoutan, Anand fait la connaissance de Tara, une énigmatique jeune femme qui, pour prendre ses distances avec un passé douloureux, cherche à embrasser la vie religieuse, choix dont Anand, fort d'une énergie retrouvée et d'une nouvelle vision du monde, tente de la dissuader.
Après leur rencontre avec un disciple de Drukpa Kunley, un yogi tantrique tibétain du XVIe siècle dit le "Fou divin", qui les initie à cette forme de liberté et de sagesse fondée sur le rire et le sexe, Tara disparaît inexplicablement sans plus donner de nouvelles. Chimi, l'amie complice chez qui Anand loge, débusque la jeune femme dans un monastère où elle s'est retirée et obtient d'elle qu'elle accepte de revoir Anand près du ruisseau où ils avaient pour habitude de se rencontrer. Mais, au jour convenu, des trombes d'eau s'abattent, et, ayant trébuché, Anand est emporté par les flots du ruisseau devenu torrent impétueux...
Porté par une dramaturgie limpide et efficace, le roman, par-delà le réalisme du parcours de son protagoniste, propose une incursion dans l'authentique ailleurs de la spiritualité tout en illustrant, sur le mode fictionnel, l'itinéraire autobiographique de l'auteur en tant qu'"homme de terrain" et penseur.
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Une jeune femme vient de mourir, dévorée par un requin.
Désespéré, son mari quitte la côte et s'installe avec son enfant à l'intérieur des terres australiennes. Le fils grandit, devient fermier. En 1949, sa jeune épouse lui donne une fille, Anna Antonia Ison Tolley, qui sera l'héroïne de ce livre. Anna vivra un bel amour mais épousera un autre homme, entrera à l'université et fera carrière dans la presse régionale. Elle aura deux enfants. Le temps passe, une vie s'écoule au nord d'Adélaïde, dans un grandiose paysage de cultures et d'élevage.
Un souffle de sérénité accompagne le parcours d'Anna et des siens, et peu à peu cette femme, mise en lumière pour sa richesse intérieure, sa force, son élégante détermination, va incarner ce pays neuf que traverse l'écho des guerres lointaines. La Tranchée déroule ainsi en un flot continu la vie d'Anna et de sa famille. Histoire intime, histoire collective, nationale, se répondent et s'agencent pour offrir au lecteur les décors d'une Australie mal connue.
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Autobiographie d'une travailleuse du sexe
Sophie Bastide-foltz, Nalini Jameena
- Actes Sud
- 2 Juin 2008
- 9782742775163
en choisissant de faire le récit sans détours de ce qui a, par la force des choses, constitué pour elle une expérience professionnelle comme une autre, nalini jameela, qui revendique haut et fort son statut de "travailleuse du sexe" et récuse l'emploi du terme "prostitution", a pris le risque de briser un tabou encore extrêmement puissant en inde.
plaidant pour que la dignité soit enfin rendue aux huit mille femmes qui, dans l'etat du kerala, se livrent à cette activité, elle narre l'existence qui fut la sienne, celle d'une jeune fille pauvre, pratiquement dépourvue d'instruction, veuve et mère de famille aux prises avec une terrifiante précarité à l'âge de vingt ans, et qui, en désespoir de cause, se résolut à faire commerce de son corps. mais, en faisant état, avec détermination et courage, de sa propre expérience, nalini jameela cherche avant tout à faire entendre la voix de toutes ces femmes indiennes qui, quand elles ne sont pas purement et simplement interdites de parole, ne disposent que de très peu de tribunes pour s'exprimer, et sont systématiquement maltraitées et exploitées, notamment par les forces de police.
exceptionnel de lucidité, affranchi de toute langue de bois et dédramatisant le rapport à la sexualité tarifée, ce témoignage, poignant et combatif, a fait sensation lors de sa parution en langue malayalam, en 2005.
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" Il advient qu'apparaisse à l'horizon littéraire un livre qui ne ressemble pas du tout à un livre : non que la forme ou l'intérêt lui fassent défaut, mais parce que revêtant au contraire une forme inhabituelle, à facettes, il se détache du lot et vous captive.
L'Histoire Naturelle de Pline, le Religio Medici de Sir Thomas Browne et Jacques le fataliste de Diderot en furent des exemples en leur temps. Dans sa merveilleuse richesse, Thé au trèfle de Ciaran Carson brille lui aussi désormais à ce firmament-là. (. ) Thé au trèfle a toutes les apparences d'un récit fantastique conçu à partir du célèbre tableau de Van Eyck, les époux Arnolfini, mais, a l'instar de ce tableau si énigmatique, il est infiniment plus que cela.
C'est l'Histoire d'une potion magique qui donne son nom au livre ; ce sont les aventures d'un jeune garçon appelé Carson et de sa fée de cousine, Bérénice, qui croient tous deux entrer dans le tableau et voyager dans le temps depuis notre époque ; c'est le récit de l'amitié entre Ludwig Wittgenstein (le philosophe) et le père Brown (le prêtre détective de Chesterton) ; c'est une encyclopédie d'anecdotes hagiographiques, une succession de détails savoureux sur l'art de peindre ; c'est une fable, une histoire d'amour, un essai d'érudit sur la peinture flamande.
(. ) A quoi tient le pouvoir d'attraction de ce livre ? A sa tonalité légère et merveilleusement désordonnée, à la manière exquise dont Carson joue avec les mots, et à son intérêt pour une foule d'informations qui, potentialisées par leur accumulation, n'en ont pas moins de Charme prises individuellement, tels les coups de pinceau d'un maître sur sa toile. A tout cela, et aussi à sa délectation à rappeler aux lecteurs blasés que nous sommes qu'il y a mille façons aussi riches que Variées de se représenter le monde.
" Alberto Manguel (Extrait de la postface).
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Sept ans après l'indépendance de l'inde, alors que les français occupent toujours mahé, comptoir situé sur la côte du kerala, à l'extrême sud du pays, les habitants se préparent à la libération de leur ville.
Pour les plus âgés d'entre eux, qui ont toujours vu français et indiens vivre en bonne intelligence, l'événement n'a pas grand sens. mais sur la fidélité des uns au gouvernement français et l'action séditieuse des autres, la controverse fait bientôt rage, alimentée par les étudiants qui, tel dasan, perçoivent les prémices d'un bouleversement inéluctable, suite logique des mouvements de décolonisations successives de ces années cinquante.
Comme d'autres jeunes de son âge, dasan mène un combat acharné pour que cesse, avec la libération de mahé, l'appropriation inique des richesses par l'occupant, l'appauvrissement de la population et la misère des siens.
Mais sur les rives du fleuve mahé n'est pas tant le récit du combat mené pour la libération de mahé, ville natale de l'auteur, que la chronique du quotidien de ses habitants dans le climat insurrectionnel de l'année 1954, période troublée d'une histoire souvent méconnue des européens.
Avec une grande justesse, mukundan décrit la vie de chacun de ses personnages, leurs conflits intérieurs et leur passion pour ce bout de terre, à l'embouchure d'une rivière, territoire sans attache possible à une métropole lointaine.
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