John Henry Newman (1801-1890), est un des plus profonds et brillants penseurs catholiques du XIXè siècle. Eduqué à Oxford, ordonné prêtre dans l'Eglise d'Angleterre, il entraîna plusieurs brillants ecclésiastiques vers un approfondissement de la catholicité de l'Eglise (ce qu'on appelle « le Mouvmeent d'Oxford »), qui le conduisit à rompre avec une « Eglise basse » (Low Church), trop attirée par le protestantisme, puis à devenir catholique (1845) et être ordonné prêtre (1847). Mal considéré par la hiérarchie catholique, peu écouté des évêques, il rédige plusieurs traités importants sur le développement du dogme (dès 1845), sur l'idée d'Université (à l'occasion de la fondation d'une Université catholique en Irlande (1852), sur la logique de l'assentiment (1870), sur l'inspiration de l'Écriture (1884) et publie de nombreux sermons. Une attaque personnelle le conduit à rédiger une autobiographie (1867), qui fait de lui l'un des grands écrivains du XIXè siècle. Créé cardinal par Léon XIII en 1879, il a été béatifié par Benoît XVI en 2010 et sera prochainement canonisé.
À mi-chemin entre l'homme et Dieu, l'ange n'a pas cessé de fasciner l'imagination des poètes et des peintres - et d'épuiser celle des théologiens. Intelligences créées, mais sans corps matériel, ils sont le paradigme de la ré? exion pure. Comment s'y prennent-ils pour communiquer entre eux? Et pour communiquer avec les humains, dans leur fonction de messagers divins? Pour chanter en choeur, quelle est leur musique? À quoi peuvent-ils bien s'occuper? Où se trouvent-ils? Ils ne partagent ni l'éternité divine, ni la contingence humaine. Dans quel temps (et quelle durée) vivent-ils? Et quelle connaissance ont-ils des mathématiques? Au xviie siècle, quand la cosmologie baroque et les exigences de la rationalité moderne se croisent, ces questions ne solli- citent plus seulement les théologiens. Elles quittent le cloître pour s'adresser aux savants. Et l'enjeu redoutable se lit alors sur l'envers du décor? Quelle place accorder aux démons et autres puissances infernales? Déchus sans doute, mais anges quand même. À l'interface de deux mondes, celui de l'intemporel et celui du temporel, les anges évoluent sur une scène magique, peuplée par les rêves des hommes, car « nous sommes faits de la même matière que les rêves » (Shakespeare).
La collection " Communio " est dirigée par Olivier Boulnois, maître de conférences à l'Ecole pratique des hautes études et membre de l'Institut universitaire de France
Depuis l'élection du pape François, il est souvent question de la « théologie du peuple » : exposée dans le Document d'Aparecida (2007), ignorée ou méconnue en Europe, cette réalité argentine est une version de la « théologie de la libération » étrangère au courant marxiste. Cette théologie de la pastorale populaire privilégie l'unité d'un peuple et de sa culture religieuse, et tout spécialement la piété des pauvres. Elle est nourrie par la réflexion de théologiens importants : Rafael Tello, Lucio Gera et Juan Carlos Scannone (qui fut un des professeurs de Jorge Bergoglio). Dans un catholicisme latino-américain traversé de courants radicaux, elle fait du peuple fidèle le principal acteur de l'évangélisation. Elle peut inspirer le renouveau pastoral en Europe.
Fondée en 1953 par Jean Hyppolite, la collection "Epiméthée" a été reprise en 1981, par Jean-Luc Marion, Professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Cette collection repose sur trois orientations : la traduction des grands textes de la tradition ; la phénoménologie, entendue comme tradition créatrice de la philosophie ; et enfin l'histoire de la philosophie.
L'épithète de « grand » donnée par la postérité à Antoine Arnauld (1612-1694) est méritée par la complexité d'un personnage que les historiens modernes ont encore à découvrir. Quinze études ponctuelles, appuyées sur de nombreux documents rares ou inédits, permettent de retracer son itinéraire intellectuel.
Le sort tragique des martyrs chrétiens a entraîné une vénération de leurs dépouilles, qui s'est étendue aux saints moines et moniales et aux fondateurs d'ordres religieux. Peu à peu, une galerie de « grands témoins » s'est constituée, rassemblant des milliers de saints : martyrs et confesseurs, moines et docteurs, pieux laïcs et saintes femmes. Par le témoignage de leur vie, leur prédication ou leurs actes de charité, les saints ont rempli le paysage cultuel du christianisme : lieux-dits, prénoms, patronymes... jusqu'aux gares et aux stations de métro, les noms des saints sont devenus familiers. Entre légende et histoire, ce grand dictionnaire entreprend de les faire mieux connaître avec plus de 300 entrées, d'Aaron à Zénon de Vérone : saints et bienheureux catholiques et orthodoxes, d'Orient et d'Occident, mais aussi grands témoins anglicans et protestants.
Un dictionnaire monumental et unique afin de mieux comprendre, au plus près de la vérité historique, la personnalité, les écrits et la postérité de ces hommes et de ces femmes dont la vie a été retenue comme exemplaire par leurs contemporains et dont la mémoire est parvenue jusqu'à nous.
Pendant près de deux siècles, "l'effrayant génie" de Blaise Pascal a été connu par l'édition posthume (1670) de ses Pensées sur la religion et sur quelques autres sujets. Cette "édition de Port-Royal", dont le texte a été remanié par un groupe d'amis de Pascal, a été discréditée par la découverte en 1842 des manuscrits authentiques. Cependant, le travail opéré pour réviser l e texte est révélateur, à la fois de l'opportunité d'une telle publication posthume et de l'audace déconcertante du texte original. La présente édition propose pour la première fois le texte critique des deux Copies et de l'édition originale, ainsi que letexte du Recueil autographe dans l'édition moderne de Michel Le Guern. Segment par segment, le lecteur peut alors juger d u travail de réécriture, de relecture, de censure opéré par les contemporains de Pascal. L'originalité audacieuse de ces Pensées jaillit comme en creux dans le travail de correction qui a été mené au XVIIe siècle.