Cette journée fut la seule dont la maîtrise aura échappé au Grand Roi, lui qui se voulait l'ordonnateur tout-puissant de son royaume. Interroger la portée de la mort de Louis XIV conduit à reconsidérer ce très long règne à l'aune du projet politique que ce prince avait lui-même conçu. Ce livre donne à comprendre ce qui s'éteint avec le Roi-Soleil et ce qui va perdurer de son oeuvre. Qu'est-ce qui fait la singulière grandeur du siècle de Louis XIV ? La gloire, le roi de guerre, l'«État machine», la fabrique d'une culture royale : ce souverain a élevé le prestige de la monarchie française au sommet de son rayonnement ; il a achevé d'installer l'appareil administratif de l'Ancien Régime en l'inscrivant dans le patrimoine génétique de nos institutions ; il a érigé les «mystères de l'État» en méthode de gouvernement et fait pénétrer l'éclat de sa figure sacrée jusque dans la plus humble chaumière. Ce fut une ambition démesurée que les épreuves finiront par dérégler. Quel contraste entre le jeune monarque, ardent réformateur des «années Colbert», qui imprime sa marque à toutes les formes de création dans l'effervescence d'un Versailles baroque et festif, et le vieux roi éprouvé par des guerres interminables, cabré dans la dévotion en pourchassant les ennemis de la foi ! La mort de Louis XIV clôt un chapitre de l'histoire de la royauté et en ouvre un autre : à l'aube du siècle des Lumières, c'est la «manière» de ce monarque, c'est aussi une certaine conception de l'autorité, qui meurent avec lui.
Comment peut-on être Breton ? Comment le devient-on ? De quelle singularité la Bretagne peut-elle être créditée ? Comment comprendre le décalage entre la fierté des Bretons et leur image vue et transmise par d'autres ? Pourquoi cette identité insubmersible ?
La réponse à ces questions est au coeur de ce livre, car l'identité bretonne est née d'une histoire chahutée et mouvante : inscrite dans la longue durée de plus d'un millénaire, la dévalorisation des Bretons, des Bas-Bretons surtout, ne cesse d'étonner quand on la compare à la réalité d'un territoire longtemps autonome, indépendant, riche économiquement, notamment au temps des ducs, aux XIVe et XVe siècles.
Joël Cornette, éminent connaisseur de la Bretagne, met en valeur, dans un essai clair et concis, la puissance de cet « État breton » envoie d'affermissement à la fin du Moyen Âge, avant d'analyser ce que l'annexion forcée par le royaume de France, en 1532, a signifié. Déconstruisant les lieux communs qui se sont cristallisés sur cette péninsule et ses habitants, il retrace une histoire méconnue et souligne l'originalité d'une identité bretonne trop longtemps décriée.
Sur cette duchesse devenue reine, statufiée en idole de la Bretagne, il existe une littérature pléthorique mais qui repose sur des sources fragiles et plutôt rares. Pour reconstituer son itinéraire si bref et si chahuté, il faut suivre ses pas en retrouvant et en interrogeant ceux qui l'ont accompagnée.L'existence d'Anne de Bretagne se lit comme un précipité de vie : duchesse à onze ans, reine de France à quinze ans, mère à seize ans, veuve à vingt et un ans, remariée et reine à vingt-deux ans, enceinte à quatorze reprises au moins, mais ne laissant que deux héritières quand elle meurt à trente-sept ans. De son vivant et plus encore depuis sa mort, on s'est emparé d'elle pour soutenir des causes inconciliables, l'indépendance du duché de Bretagne qu'elle a défendue en effet jusqu'au bout ou, au contraire, l'annexion pure et simple de l'Armorique au royaume de France. Anne est au coeur de cet enjeu séculaire. Son règne achève le siècle d'or d'un État breton qui croyait pouvoir jouer dans la cour des grands avant de céder à plus puissant que lui.Cette biographie dessine le portrait intime d'une de nos premières femmes politiques. Elle en restitue les croyances, l'intelligence de l'histoire, le goût des images enluminées, l'art de la sociabilité décliné au féminin - c'est à elle qu'on doit l'invention de la cour des Dames.À la faveur de son destin singulier et au fil des pages s'écrit également, en miroir, l'histoire croisée du royaume des lys et du duché de l'hermine.
Au XVIIe siècle, en Europe, le pouvoir c'est la guerre : de la guerre de Trente Ans à la guerre de Succession d'Espagne, la violence s'exerce le plus souvent au nom du roi et c'est par la guerre que se manifeste spectaculairement le pouvoir de puissance et de mort de l'État. L'étude de Joël Cornette sur cet aspect méconnu du siècle de Louis XIV a fait date, en même temps qu'elle constitue une réflexion magistrale sur la guerre au coeur du politique. Nouvelle édition.
Un souverain puissant à la tête d'un gouvernement impérieux singularise l'histoire de France. Du premier Capétien au dernier des Bourbons, la tentation et l'affirmation « absolutistes » n'ont cessé d'être la marque de la monarchie des lys, son ADN en quelque sorte.
Les XVIe et XVIIe siècles constituent un effervescent laboratoire politique qui expérimente des formes de gouvernements centrés sur la figure et l'autorité du roi. Entre le début du règne de François Ier (1515) et la fin de celui de Louis XIV (1715), le monarque, qu'il soit « fort » - François Ier, Henri II, Henri IV, Louis XIV -, ou « faible » - François II, Charles IX, Henri III, Louis XIII dans une certaine mesure -, est le moteur du pouvoir. Ainsi, les épisodes de contestations civiles ou religieuses sont contemporains d'un roi enfant, absent ou discrédité, à l'exemple des guerres de Religion ou de la Fronde.
Cet ouvrage nous place au coeur de cette « obsession française » qui se cristallise sur la personne du souverain - tous régimes confondus -, jusqu'à notre quasi-monarque républicain. Des châteaux de la Loire à Versailles, de la Saint-Barthélemy à la Fronde, en passant par la formation militaire et intellectuelle des rois, Joël Cornette éclaire d'une manière riche et originale cette histoire renouvelée de la monarchie.
Cette histoire de la Bretagne est destinée à tous et à toutes, aux Bretons et aux Bretonnes qui cherchent à mieux connaître leur passé, mais aussi, bien sûr, à ceux et à celles qui ne le sont pas ! Loin des clichés traditionnels attachés à l'Armorique, ce livre richement illustré raconte, au plus près des archives et des travaux récents des historiens, l'extraordinaire odyssée de cette péninsule du bout du monde. De l'apparition de l'homo erectus sur les berges de la Vilaine jusqu'à notre IIIe millénaire, découvrez l'histoire originale de cette terre des légendes - des sortilèges de Merlin aux korrigans - qui a résisté à toutes les tempêtes de l'histoire...
Découvrez Le duché de Bretagne (XI-XVIe siècles) ;
L'annexion forcée au royaume de France (1532) ;
Les Bonnets rouges de 1675 et de 2013 ;
Les dessins humoristiques de Nono ;
Et bien plus encore !
Cette édition met à jour de la partie « l'histoire au travail » pour tenir compte des recherches historiques les plus récentes sur la période.
Ce livre offre une analyse et une synthèse de deux siècles d'effervescences multiples. Il présente aussi les recherches les plus récentes, en accordant une place privilégiée aux sources, aux débats et aux questionnements des historiens.
Sommaire :
Première partie : Le règne personnel de Louis XIV.
Deuxième partie : L'État royal au siècle des Lumières Troisième partie : Les révolutions silencieuses Points forts :
Des documents analysés, un glossaire et une chronologie complète L'auteur :
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, Joël Cornette est professeur à l'université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis. Il est l'auteur dans la même collection de L'affirmation de l'État absolu 1515-1652. Il a reçu, en 2006, le Grand prix d'histoire de l'Académie française et, en 2011, le prix Madeleine Laurain-Portemer de l'Académie des sciences morales et politiques pour l'ensemble de son oeuvre.
Dans ce livre somme, Joël Cornette, Breton et historien, retrace l'aventure mouvementée d'un territoire singulier, depuis ses plus lointaines origines jusqu'à l'aube du XXIe siècle. Des mystères des menhirs de Carnac à la crise des bonnets rouges qui marque le règne de Louis XIV, ce premier volume mêle la grande à la petite histoire, les personnages illustres à la foule des Bretons anonymes, et traite des ruptures fondatrices comme des révolutions silencieuses des transformations du quotidien.
Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix d'histoire de l'Académie française 2006
Dans ce livre somme, Joël Cornette, Breton et historien, retrace l'aventure mouvementée d'un territoire singulier, depuis ses plus lointaines origines jusqu'à l'aube du XXIe siècle. Des menhirs de Carnac à la « révolution verte » de l'agriculture, en passant par l'ère viking et les effervescences de 1789, il mêle la grande à la petite histoire, les personnages illustres à la foule des bretons anonymes, et traite des ruptures fondatrices comme des révolutions silencieuses des transformations du quotidien.
Cet ouvrage a obtenu le Grand Prix d'histoire de l'Académie française 2006
Cette édition met à jour de la partie « L'Histoire au travail » pour tenir compte des recherches historiques les plus récentes sur la période.
Cet ouvrage dresse un tableau complet d'un siècle et demi de mutations, lentes ou violentes, souvent dramatiques, qui ont ébranlé le royaume, à l'image de l'affrontement des croyances exacerbé par les deux Réformes (catholique et protestante). Il propose une double lecture : chronologique et thématique.
Sommaire :
1. La France de l'Ancien Régime : entre archaïsme et « novelletés » / 2. Renaissances et Réformes / 3. La monarchie, de Charles VIII à Henri II (1483-1559) / 4. Des guerres de Religion au règne d'Henri IV (1565-1610) / 5. Malédictions malthusiennes : le « sombre XVIIe siècle » / 6. Croyances et savoirs au « siècle des saints » / 7. Les années cardinales (1610-1652) / 8. L'Histoire au travail : l'État absolu revisité par les historiens / Conclusion : France, Angleterre, Espagne le défi européen des monarchies Points forts :
Des documents analysés, un glossaire et une chronologie complète L'auteur :
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, Joël Cornette est professeur à l'université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis. Il est l'auteur dans la même collection de Absolutisme et Lumières 1652-1783. Il a reçu, en 2006, le Grand prix d'histoire de l'Académie française et, en 2011, le prix Madeleine Laurain-Portemer de l'Académie des sciences morales et politiques pour l'ensemble de son oeuvre.
cette nouvelle histoire politique de la france moderne inscrit la monarchie au coeur du processus de souveraineté qui a marqué l'histoire et la construction de la " nation france ".
elle voudrait aussi témoigner des progrès de la recherche qui ont renouvelé en profondeur la compréhension de l'état. cet ouvrage s'efforce donc de retracer, de françois ier à louis xvi, entre renaissance et révolution, les étapes, les formes, les dynamiques multiples, institutionnelles, sociales, religieuses, intellectuelles, qui expliquent qu'une monarchie puisse s'affirmer, être contestée (jusqu'au régicide), s'imposer de nouveau et mourir.
Singulière Armorique ! Devenue française en 1532, la Bretagne reste une énigme. Des menhirs de Carnac, aux druides, aux chevaliers du Graal ou à Bécassine et jusqu'aux bonnets rouges, la Bretagne a construit son identité, riche et complexe, bien au-delà des clichés, et qui fascine.
Peu de provinces françaises ont une histoire aussi riche que celle de la Bretagne. Dans ce livre collectif, sous la houlette de Joël Cornette, breton et historien, on découvre l'aventure mouvementée d'un territoire singulier, depuis ses plus lointaines origines jusqu'à l'aube du XXI e siècle. Il ne faut pas oublier que ce fut longtemps l'histoire d'un État indépendant, une puissance souveraine où les ducs sont couronnés et sacrés à Rennes, frappent leur monnaie et ont des ambassadeurs, notamment à Rome. Tout ceci jusqu'au rattachement forcé à la France, en 1491, après le mariage d'Anne de Bretagne au roi Charles VIII. Une longue tradition d'autonomie, une langue majoritairement parlée jusqu'à la fin du XIX e siècle, la plus maritime des provinces (Jacques Cartier, Surcouf), la première à s'engager dans la France Libre, autant de thèmes et bien d'autres encore sont abordésdans ce volume.
Parmi les brillants historiens ici réunis (notamment : Olivier Chaline, Didier Le Fur, Roger Dupuy, et Jean- Clément Martin) on lira une interview de Mona Ozouf, « Bretonne et républicaine », et de Michel-Edouard Leclerc sur l'influence du creuset breton dans la saga de son entreprise.
Des cartes, une chronologie de l'histoire de la Bretagne en 100 dates, complètent cet ouvrage à la portée de tous.
Devenue française en 1532, la Bretagne n'a jamais cessé d'être elle-même. Son identité s'impose, par-delà les lieux communs, de la « Celtie » idéalisée des druides et des chevaliers du Graal jusqu'à Bécassine.
Dans ce livre-somme, Joël Cornette, Breton et historien, retrace l'aventure mouvementée d'un territoire singulier, depuis ses plus lointaines origines jusqu'à l'aube du XXIe siècle.
Voici la Bretagne restituée, « en majesté » : des menhirs de Carnac à la fin du dernier millénaire, en passant par les effervescences de 1789 ; de l'ère viking à la « révolution verte » de l'agriculture ; de la grande à la petite histoire, avec la foule des Bretons anonymes mais aussi les personnages illustres, les ruptures fondatrices comme les révolutions silencieuses, vécues au quotidien.
Plus de cent quarante documents iconographiques, tous commentés, viennent enrichir ce texte : ces « arrêts sur image » s'offrent comme autant de sources précieuses ponctuant la singulière odyssée de ce bout du monde à l'irréductible personnalité.
Cette journée fut la seule dont la maîtrise aura échappé au Grand Roi, lui qui se voulait l'ordonnateur tout-puissant de son royaume. Interroger la portée de la mort de Louis XIV conduit à reconsidérer ce très long règne à l'aune du projet politique que ce prince avait lui-même conçu. Ce livre donne à comprendre ce qui s'éteint avec le Roi-Soleil et ce qui va perdurer de son oeuvre.
Qu'est-ce qui fait la singulière grandeur du siècle de Louis XIV ? La gloire, le roi de guerre, l'"État machine", la fabrique d'une culture royale : ce souverain a élevé le prestige de la monarchie française au sommet de son rayonnement ; il a achevé d'installer l'appareil administratif de l'Ancien Régime en l'inscrivant dans le patrimoine génétique de nos institutions ; il a érigé les "mystères de l'État" en méthode de gouvernement et fait pénétrer l'éclat de sa figure sacrée jusque dans la plus humble chaumière.
Ce fut une ambition démesurée que les épreuves finiront par dérégler. Quel contraste entre le jeune monarque, ardent réformateur des "années Colbert", qui imprime sa marque à toutes les formes de création dans l'effervescence d'un Versailles baroque et festif, et le vieux roi éprouvé par des guerres interminables, cabré dans la dévotion en pourchassant les ennemis de la foi !
La mort de Louis XIV clôt un chapitre de l'histoire de la royauté et en ouvre un autre : à l'aube du siècle des Lumières, c'est la "manière" de ce monarque, c'est aussi une certaine conception de l'autorité, qui meurent avec lui.
Les chapitres : ils forment un récit, reprenant les grands thèmes et les chronologies (démographie, production, institutions, culture.).
L'atelier de l'historien : le lecteur découvre la manière de travailler de l'historien. Cet atelier met en lumière les sources historiques et les débats d'historiens que la période a engendrés. Un atout majeur.
Les annexes : indispensables pour comprendre le travail de l'historien, elles reprennent les repères chronologiques, les notices biographiques, la bibliographie par chapitre, la table des références iconographiques, les sources des textes, cartes et graphiques et l'index.
Louis XIV, « roi de guerre » ? En effet, pratiquement continue des années 1630 aux années 1710, la guerre, contre les Habsbourg de Madrid et de Vienne, contre la République des bourgeois d'Amsterdam et l'Angleterre de Guillaume III puis contre toute l'Europe ou presque, est au coeur de ce livre, son moteur, en quelque sorte.
La guerre légitime l'emploi de moyens exceptionnels, modifiant les structures et le fonctionnement même de la monarchie : « l'administration, l'armée, la justice et les finances sont ainsi placées sous le régime de la nécessité et de ses urgences ». L'impérieuse raison d'Etat est devenue moteur d'action à partir des années 1630 au moment même ou, par un étrange paradoxe, triomphait la réforme catholique, ce « siècle des saints », marqué par un profond renouvellement des pratiques spirituelles et pastorales, dont Vincent de Paul est l'une des figures les plus emblématiques.
« Je m'en vais, mais l'Etat demeurera toujours ». Ce sont là parmi les dernières paroles prononcées par le vieux Louis XIV à la veille de sa mort, en août 1715. Elles synthétisent la révolution silencieuse qui s'est opérée pendant son long règne : au-delà des clientèles et des réseaux de fidélités et des « lobbys », qui jusqu'alors étaient la règle, la fin du XVIIe siècle a vu naître un « pouvoir administratif », tout à la fois civil et militaire, qui tend à devenir indépendant et autonome par rapport à ceux qui le dirigent : en résumé, les ministres passent, les bureaux restent. Le gouvernement du Roi Soleil a inauguré une longue tradition, bien française, qui mène à nos hauts fonctionnaires, placés à la charnière de l'administration et de la politique, serviteurs de la « chose publique », de l'Etat plus que du roi ou du président actuel.
C'est là une des multiples métamorphoses dont ce livre permet de mesurer l'importance et l'ampleur. Mais il apporte plus encore : à la fois si différente et si proche de nous, cette France de Louis XIII et de Louis XIV est aussi celle de Descartes et de Molière, celle de Lully et de Charles le Brun, celle de l'écriture mathématique du monde et de la discipline de la langue, mais aussi celle où des centaines de milliers d'anonymes meurent de misère, dans l'indifférence, lors de la grande crise de subsistances des années 1693-1694.
Des images magnifiques, terribles aussi parfois, accompagnent ce voyage dans ce territoire étrange où le dénuement le plus extrême voisine avec le luxe le plus ostentatoire, ce territoire où la violence la plus brutale côtoie les raffinements policés de la société de cour, ce territoire où la misère du plus grand nombre s'oppose à la gloire affichée du « plus grand roi du monde ». Elles nous transportent au coeur de ce qui fut, pour la majorité des vingt millions de Français qui peuplaient le royaume des deux Louis, avant tout un « siècle de fer ».
L'histoire a quelque peu oublié omer talon (1595-1652). cet avocat général au parlement de paris, le plus éloquent magistrat de son temps, fut témoin et acteur d'une révolution dans l'art de gouverner : l'affirmation, à l'époque de richelieu et de mazarin, d'une monarchie autoritaire, impérieuse, de plus en plus déliée des préoccupations morales et religieuses.
Une vie au miroir du temps, un temps au miroir d'une vie : ce livre retrace l'itinéraire d'un magistrat, dessine le portrait d'un homme emblématique et fait le récit des troubles et des tumultes que connut l'état royal entre 1630 et 1652.
Joël cornette suit omer talon aux grands jours de poitiers (1632), ce tribunal d'exception où le roi de justice donna à voir le spectacle de la souveraineté. il le voit réagir aux actions implacables du pouvoir sous la pression de la guerre. il l'observe aussi affronter les violences de la fronde. il fait de lui le greffier clairvoyant de ces événements dramatiques, témoin désemparé d'une ère qui s'achève sous ses yeux et dont il appréhende les lendemains.
La mélancolie du pouvoir est ici vécue par un homme conduit presque malgré lui à instruire le procès de la toute-puissance du roi à l'heure de la raison d'état.
Joël cornette, professeur à l'université paris 8 vincennes-saint-denis, est l'auteur notamment de un révolutionnaire ordinaire. benoît lacombe, négociant 1759-1819 (1986) et de le roi de guerre. essai sur la souveraineté dans la france du grand siècle (1993).
En 1783, à vingt-trois ans, un jeune commissionnaire découvre sur les pavés du quai des Chartrons, à Bordeaux, l'âpreté des hommes de marchandise et de profit confrontés à une " crise sans pareille ".
En 1793, à trente-trois ans, un révolutionnaire ardent dirige les débats orageux de la section des " sans-culottes à picques " de Gaillac.
En 1805, à quarante-cinq ans, un propagandiste zélé et provisoire de la cause impériale vibre aux glorieuses victoires de l'" aigle " contre la " perfide Albion ".
En 1816, à cinquante-six ans, un notable mélancolique, infiniment dévoué au trône et à l'autel, visite en calèche ses parcelles " réparties quasi dans tout le vignoble ", en ruminant le passé, le sommeil agité par les images du temps où " planait le couteau tranchant de la Révolution ".
Le même homme.
Joël Cornette analyse 3890 lettres, 500 actes notariés, les archives révolutionnaires et construit une exemplaire biographie : celle d'un homme sans qualités.
Un roman " vrai ", l'itinéraire d'un inconnu, prototype des " masses de granit " que sont les " 100000 notables ", vainqueurs de la Révolution.
Les bonnets rouges arborés avec fierté par les opposants à l'écotaxe étaient une allusion directe à d'autres bonnets rouges : ceux que leurs lointains ancêtres du temps de Louis XIV avaient voulu, eux aussi, ériger en symbole identitaire.
C'est là une occasion de réfléchir sur le sens d'une revendication qui s'inscrit explicitement dans l'histoire longue d'une province à la singularité forte : la Bretagne, hier bousculée par l'Etat absolu, aujourd'hui secouée par l'électrochoc de la mondialisation.
Cet ouvrage dresse un tableau complet d'un siècle et demi de mutations, lentes ou violentes, souvent dramatiques, qui ont ébranlé le royaume, à l'image de l'affrontement des croyances exacerbé par les deux Réformes (protestante et catholique). Il propose une double lecture : chronologique et thématique. C'est d'abord un récit, très vivant, au plus près des événements, qui tient compte des recherches les plus récentes qui ont renouvelé notre compréhension de la monarchie des XVIe et XVIIe siècles.
C'est ensuite une étude du " temps long ", celui des transformations qui modifient peu à peu les comportements démographiques, l'économie, les structures sociales, les attitudes culturelles.
Il fut et demeure le souverain le plus aimé des Français. Quatre cents ans après son assassinat, il ne cesse de fasciner, tant sa vie, son oeuvre et sa légende paraissent exceptionnelles. La périlleuse conquête du pouvoir, la mort dramatique et le destin posthume d Henri IV (1589-1610) sont liés à un espace singulier : Saint-Denis, le lieu de mémoire de la monarchie, là où reposent quatre lignées de souverains (Mérovingiens, Capétiens, Valois, puis Bourbons).
« Je suis le Roy, qui demande d estre reçu au giron de l Église apostolique et romaine ». Tout commence le 25 août 1593 par l abjuration d un pénitent qui sollicite sa réintégration au sein de l Église catholique. Et parvient, grâce à ce « saut périlleux », à pacifier un royaume déchiré depuis trente ans par la guerre civile et religieuse et à mettre un terme aux fureurs des « guerriers de Dieu ».
Le 13 mai 1610, Saint-Denis est le lieu du sacre et du couronnement de Marie de Médicis, la veille du geste fatal de Ravaillac. Les funérailles grandioses d Henri IV, quelques semaines plus tard, nous permettent de restituer et de comprendre le cérémonial complexe et méconnu qui accompagne le corps du souverain, « les deux corps du roi », lors de ce moment de grande fragilité que constitue, pour une monarchie, la disparition de celui qui l incarne.
Près de deux siècles après, dans la France effervescente de l an II de la République, en 1793, la « ci-devant abbaye de Saint-Denis » est le théâtre d une mise à mort des morts : figures de cire, tombeaux et corps des rois, dont celui d Henri IV.
Ces quatre séquences fortes nous invitent à un extraordinaire voyage dans la réalité mais aussi au coeur de l imaginaire de la « nation France ».
Une approche originale focalisée sur quatre séquences fortes de l'histoire.
La célébration du quatre centième anniversaire de l'assassinat d'Henri IV est l'événement national de l'année, soutenu par le ministère de la Culture. Il donnera lieu à de nombreuses manifestations en France, en particulier à Saint-Denis.
Voici une vision renouvelée de l'absolutisme. Les recherches récentes en histoire ont en effet totalement repensé l'approche de la monarchie d'Ancien Régime qualifiée " d'absolue ", dont le règne de Louis XIV, Roi-Soleil, constitua l'apogée. Quelle était la nature de l'autorité exercée par le souverain ? Sur quels fondements théoriques imaginaires reposait-elle ? Fut-elle aussi absolue qu'on l'a souvent prétendu ? Les travaux des historiens bousculent quelque peu les idées reçues. Entre la représentation qu'a voulu donner la démocratie d'elle-même la monarchie et la pratique concrète du pouvoir sur le terrain, la distance peut être grande. L'analyse, fine et précise, des documents iconographiques et des textes d'époque complète cette réflexion sur un concept, l'absolutisme, que certains ont qualifié de " démodé " mais qui, pour l'auteur, reste opératoire, même s'il est en grande partie à (re)construire.
Mise à jour de la partie « l'histoire au travail » pour tenir compte des recherches historiques les plus récentes sur la période.
Le nom et l'image de Louis XIV restent attachés au triomphe de l'absolutisme. Au terme d'un processus de réduction à l'obéissance, ordre, autorité et contrôle monarchique s'imposent dans les provinces du royaume. Mais la volonté hégémonique du roi, en Europe, entraîne la France dans des guerres coûteuses et déstabilisatrices.Moins belliqueux, le siècle des Lumières est celui des « révolutions silencieuses » : une série de mutations dans les domaines démographique, social, culturel, portées par une croissance économique inédite. Ces mutations ouvrent face au roi un espace de discussions et de débats et, à terme, annoncent un transfert de la souveraineté de la Couronne à la nation.Sommaire :Première partie : le règne personnel de Louis XIV1. Une monarchie administrative ?2. La loi du roi3. Des guerres aux crises de la fin du règne4. Louis XIV revisité par les historiens (1980-2000)Deuxième partie : l'État royal au siècle des Lumières5. De la régence au « coup de Majesté » de Maupou 1715-17746. L'impossible révolution par le haut 1774-1783Troisième partie : les révolutions silencieuses7. Un « beau xviiie siècle » ?8. Les Lumières de la ville9. L'histoire au travailL'auteur : Joël Cornette est professeur à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.Public :- 1er et 2e cycles d'histoire et de géographie- Classes préparatoires littéraires- Enseignants du secondaire