«Il semblait que la colonisation n'avait été rien d'autre qu'un malentendu, une erreur dont les Français à présent se repentaient et que les Marocains faisaient semblant d'oublier.»Maroc, 1968 : tandis que Mathilde s'occupait du foyer, Amine est parvenu à faire de son domaine aride une entreprise florissante. Ils appartiennent désormais à une bourgeoisie qui prospère, fait la fête et croit en des lendemains heureux. Mais le retour de leur fille Aïcha, partie étudier en France, fait voler en éclats le glacis d'apparence qui figeait cette famille. Le modèle d'émancipation qu'ils croyaient incarner depuis l'indépendance n'est-il qu'une illusion ?Après Le pays des autres, Regardez-nous danser poursuit une fresque familiale vibrante d'émotions et de personnages inoubliables.
«Ici, c'est comme ça.Cette phrase, elle l'entendrait souvent. À cet instant précis, elle comprit qu'elle était une étrangère, une femme, une épouse, un être à la merci des autres.»En 1944, Mathilde tombe amoureuse d'Amine, un Marocain venu combattre dans l'armée française. Rêvant de quitter son Alsace natale, la jeune femme s'installe avec lui à Meknès pour y fonder une famille. Mais les désillusions s'accumulent : le manque d'argent, le racisme et les humiliations fragilisent leur couple. Dans ce pays ambivalent, qui réclame une indépendance que les hommes refusent pourtant aux femmes, Mathilde réussira-t-elle à poursuivre sa quête de liberté sans heurter ceux qu'elle aime ?
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
Comme un écrivain qui pense que « toute audace véritable vient de l'intérieur », Leïla Slimani préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d'une nuit blanche à la Pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d'art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ? Autour de cette « impossibilité » d'un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leïla Slimani nous parle d'elle, de l'enfermement, du mouvement, du voyage, de l'intimité, de l'identité, de l'entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la Pointe de la Douane.
«Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt.
Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre.»
« Leïla Slimani a reçu le prix Goncourt 2016 pour Chanson douce paru chez Gallimard. Remarquée ?dès son premier roman, Dans le jardin de l'Ogre, publié lui aussi chez Gallimard, Leïla Slimani a obtenu un immense succès de librairie. Ce livre-ci rassemble les textes qu'elle a écrits pour Le 1. Six petits bijoux, chacun doté d'une force qui impressionne, servis par une plume déliée, un regard tout en finesse, qu'il s'agisse de courtes nouvelles à la Tchekhov - Le diable est dans les détails - ou de textes engagés : ainsi Intégristes je vous hais, rédigé dans l'urgence et la rage au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Nous vous proposons ainsi de mieux connaître les multiples facettes d'une jeune auteure dont la voix n'a pas fini de nous interpeller, tantôt par un murmure, tantôt par un cri. » Éric Fottorino, Directeur de l'hebdomadaire Le 1
« Leïla Slimani a reçu le prix Goncourt 2016 pour Chanson douce paru chez Gallimard. Remarquée dès son premier roman, Dans le jardin de l'Ogre, publié lui aussi chez Gallimard, Leïla Slimani a obtenu un immense succès de librairie. Ce livre-ci rassemble les textes qu'elle a écrits pour Le 1. Six petits bijoux, chacun doté d'une force qui impressionne, servis par une plume déliée, un regard tout en finesse, qu'il s'agisse de courtes nouvelles à la Tchekhov - Le diable est dans les détails - ou de textes engagés : ainsi Intégristes je vous hais, rédigé dans l'urgence et la rage au lendemain des attentats du 13 novembre 2015. Nous vous proposons ainsi de mieux connaître les multiples facettes d'une jeune auteure dont la voix n'a pas fini de nous interpeller, tantôt par un murmure, tantôt par un cri. » Éric Fottorino, Directeur de l'hebdomadaire Le 1
Leïla Slimani est la douzième femme à avoir reçu le prix Goncourt. Quelle écrivain est-elle ? Comment écrit-elle ? Quelles sont ses inspirations ? Quel est son rapport à la langue ? Dans cette conversation avec le journaliste Éric Fottorino, l'auteure se dévoile et raconte son processus créatif.
"Au moment où je me mets à ma table de travail, je ne suis plus vraiment moi. Je ne suis plus une femme, je ne suis plus marocaine ou française, je ne suis même plus à Paris ni nulle part, je suis complètement affranchie de tout. Je pense que quand on s'engage en littérature, on est obligé de s'engager totalement. On est obligé d'aller jusqu'au bout et d'explorer parfois des choses désagréables pour soi. On doit faire confiance au lecteur."
1944. Mathilde, une jeune Alsacienne, s'éprend d'Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l'armée française. Après la Libération, le couple s'installe àMeknès, ville de garnison et de colons. Seule, isolée à la ferme avec deux enfants, Mathilde souffre de la méfiance qu'elle inspire en tant qu'étrangère et du climat rigoriste du Maroc. Amine se trouve pris entre deux feux : il aime sa femme et il en est fier, mais il en a honte aussi car elle n'est ni modeste ni soumise. Les dix années que couvre ce roman, premier tome d'une trilogie et d'une saga magnifique, sont aussi celles de la montée des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l'indépendance du pays.
Édition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l'apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE.
The baby is dead. It took only a few seconds. When Myriam, a brilliant lawyer, decides to return to work, she and her husband look for a nanny for their two young children. They never dreamed they would find Louise: a quiet, polite and devoted woman who sings to their children, cleans the family's chic Paris apartment, stays late without complaint and hosts enviable birthday parties. But as the couple and their nanny become more and more dependent on each other, jealousy, resentment and suspicions increase, until Myriam and Paul's idyllic domesticity is shattered . . .
From the bestselling author of Lullaby 'Riveting.' Evening Standard 'Explosive.' Mail on Sunday 'Thrilling.' Sunday Times 'A must-read.' Vogue Her obsessions devour her. She is helpless to stop them ... Adele has a seemingly enviable life. She is a respected journalist, living in a flawless Paris apartment with her surgeon husband and their young son. But beneath the veneer of 'having it all', Adele is bored. She begins to orchestrate her life around one-night stands and extramarital affairs, arriving late to work and lying to her husband about where she's been, until her compulsions threaten to consume her altogether.
1968 : à force de ténacité, Amine a fait de son domaine aride une entreprise florissante. Avec Mathilde, ils appartiennent désormais à une nouvelle bourgeoisie qui prospère. Mais le Maroc indépendant peine à fonder son identité nouvelle, déchiré entre les archaïsmes et les tentations illusoires de la modernité occidentale, entre l'obsession de l'image et les plaies de la honte. C'est dans cette période trouble, qu'une nouvelle génération va devoir faire des choix. Regardez-nous danser poursuit et enrichit une fresque familiale vibrante d'émotions.Édition adaptée facile à lire : malvoyance ; fatigue visuelle ; troubles de l'apprentissage ; troubles cognitifs ; troubles DYS ; dyslexie ; dysgraphie ; TDA/H ; alphabétisation, FLE.
"Depuis mon adolescence, un portrait de Simone Veil est accroché au-dessus de mon bureau. Sur cette photographie, elle porte un chemisier blanc et ses longs cheveux noirs sont détachés. Son regard fixe l'objectif avec une détermination qui impressionne.
Elle est belle comme une star de cinéma. C'était mon héroïne à moi." Dans ce texte lapidaire, Leïla Slimani rend hommage au parcours de Simone Veil, à ses combats, à son engagement. Illustré par Pascal Lemaître, ce texte est fort, bouleversant.
L'ensemble constitue un très bel objet à offrir et à s'offrir, pour ne pas oublier.
Le diable est dans les détails ouvre le bal des textes de Leïla Slimani rassemblés et publiés dans l'hebdomadaire Le 1. Éric Fottorino les qualifie de "petits bijoux" dotés d'une force qui "impressionne" et ne laisse en aucun cas le lecteur indifférent. La plume toujours fine et engagée ne fait qu'en renforcer la beauté. Les différentes facettes de l'auteure s'incarnent dans ces textes illustrés par les dessins inédits de Pascal Lemaître.
Le lecteur pourra ensuite se plonger dans le dialogue entre Leïla Slimani et Éric Fottorino, intitulé Comment j'écris. Qui est la douzième femme à avoir reçu le prix Goncourt, et quel est son rapport à la langue ? À l'écriture ? Quelles sont ses inspirations ? C'est tout son processus créatif qu'elle dévoile dans ce dialogue