À partir des conceptions freudienne et lacanienne de la réalité, Pierre Bruno considère ce qui peut apporter au sujet, dans une cure analytique conclue de façon satisfaisante, une réponse aux questions métaphysiques jusque-là réservées à la magie et aux religions.
La réalité est divisée chez Freud entre réalité matérielle et réalité psychique, et chez Lacan entre réalité et réel. Le réel, tout en restant inaccessible, commande les symptômes du sujet, à son insu. Quelles en sont les conséquences sur l'enjeu d'une cure ?
À partir de là, Pierre Bruno pose les contours de ce qui, dans une cure analytique conclue de façon satisfaisante, peut apporter au sujet une réponse aux questions existentielles, dont l'abord aura été auparavant réservé à la magie et aux religions. Il en vient ainsi à revisiter les moments qui conditionnent un tel parcours, démontage du fantasme d'une part, repositionnement du Nom-du-Père d'autre part.
La vérification de cette issue implique que l'analysé soit délesté du surmoi, qu'il ait déjoué les artefacts magiques et religieux, et qu'il se soit départi du « je n'en veux rien savoir » dont la science voudrait faire son credo. En effet, celui-ci n'a rien à voir avec le « je n'en veux rien savoir » qui se décline à la fin d'une analyse, et dans le dénouement du transfert, et dans le consentement à une division, non suturable, entre savoir et vérité.
Sous ce titre, Pierre Bruno tresse un lien entre poésie, politique et psychanalyse.
Cette tresse relève du profane, en opposition au sacré, en tant que ce dernier, outre sa dimension religieuse, opère une discrimination entre les sujets.
La première partie, « Poésie », concerne en majorité Antonin Artaud. Elle explore la partition entre l'effort immense du poète pour s'inscrire dans une filiation qui ne soit pas faussée par l'impasse faite sur l'insondable nouveauté d'une naissance, et pour produire une langue à la hauteur de ce qui excède à toute filiation, à savoir son être de symptôme.
La deuxième partie s'applique notamment à éclairer le lien de Lacan à Marx, et à rappeler que le discours dit du maître rend pensable l'inconscient, à partir de son refoulement même.
Enfin, la dernière partie met en place les catégories majeures de la psychanalyse : division du sujet, satisfaction de la fin, séparation, désir, jouissance, grâce auxquelles peut devenir lisible la tresse poésie, politique, psychanalyse.
Du père odipien au père réel, du Nom-du-Père au symptôme et au sinthome, il s'agit de suivre la dialectique d'un savoir sur le père remis inlassablement sur le chantier, et d'en saisir les discontinuités et les enjeux qui vont au-delà de la seule psychanalyse.
Pierre Bruno est psychanalyste à Paris, membre de l'association de psychanalyse Jacques Lacan (APJL).
Mise en vente le 13 septembre 2012 Pierre Bruno est psychanalyste à Paris. Il est l'auteur de Lacan, passeur de Marx (érès, 2011) et Une psychanalyse : de rébus au rebut (érès, 2013). Il est membre de l'association de psychanalyse Jacques Lacan (APJL) et fait partie du comité de rédaction de la revue Psychanalyse.
Qu'est-ce que rêver ? L'auteur entend apporter une réponse originale en questionnant l'interprétation du rêve, à la lumière de la découverte de Freud et de sa fondation par Lacan.
Dès l'antiquité, un sens est reconnu au rêve, à condition que ce sens soit d'origine supra- humaine. Freud pose que la fonction du rêve est d'accomplir un souhait, mais pas de prédire l'avenir (point sur lequel Jung reste ambigu). De Freud à Lacan, une di?érence existe quant à la conception du rêve. L'auteur de ce livre interprète de façon nouvelle ces deux positions sans les contredire. Il soutient que la déformation du rêve n'est pas seulement l'e?et du refoulement. Elle a pour fonction d'émanciper le rêveur de son emprisonnement dans le langage, en usant d'une écriture (dite de rébus par Freud) qui implique que, contrairement au postulat du langage (considéré comme communication), les éléments de cette écriture n'ont pas de rapport avec la réalité des choses. Le rêve se découvre ainsi, quand il est interprété, être ce qui signe la distance entre le rêveur et son savoir en tant qu'issu de l'Autre.
A plusieurs reprises, Lacan a rendu hommage à Marx d'avoir inventé le symptôme, tout en prenant soin de distinguer la conception ultérieure qu'en forge Freud. Il souligne ainsi la portée " insurrectionnelle " du symptôme et s'oppose aux thérapeutiques qui voudraient l'éradiquer, comme au discours du maître qui voudrait le dompter. Si le symptôme est originairement le marqueur grâce auquel chacun se soustrait à la jouissance de l'Autre (du parental au sociétal), il ne peut produire une satisfaction non pathologique qu'à une condition : sa jouissance de symptôme doit être dévalorisée, ce que peut obtenir une psychanalyse conduite à sa fin.
Pierre Bruno montre ici que dans sa critique assidue de Marx, Lacan met en évidence des impasses de la "baguette marxiste", principalement son aveuglement quant à la jouissance, mais restitue la pertinence majeure de son oeuvre.
Pierre Bruno met en place, dans ces deux cours, une antinomie entre satisfaction et jouissance, en partant de la satisfaction comme ce qui acte que la vérité est « imbaisable », et de la jouissance comme «grandeur négative ».
Cependant, une telle antinomie serait une solution ultime intenable sil nétait précisé que la satisfaction nest pas le rejet de la jouissance, mais sa dévalorisation. Dans cette trajectoire, il est procédé à une lecture de ce quest la libido et de la pulsion dune part, lobjet a et la vérité dautre part, avec le souci dune fidélité stricte à Freud et à Lacan qui ne tienne pas à la paraphrase de leurs énoncés.
Pierre Bruno examine point par point les différentes dimensions de l'expérience de la cure analytique.
Une psychanalyse, soit l'expérience d'une cure, suit la trajectoire d'un déchiffrement, celui de l'inconscient, jusqu'à faire l'épreuve du bord au-delà duquel cet inconscient devient réel, c'est-à-dire ininterprétable. À ces confins, l'analysant (celui qui fait une analyse) se retrouve rebut de ce déchiffrement et c'est dans cette position qu'il trouve une satisfaction, impossible à imaginer avant d'être atteinte. Ce bord, l'expérience nous en instruit, est la coupure advenant de la castration de l'Autre maternel, en tant qu'elle nous soulage définitivement de l'imminence menaçante d'un rapport incestueux, et du même coup, ouvre le sujet à la contingence d'un amour en rien condamnable.
La passé est l'expérience inventée par Jacques Lacan en 1967 pour évaluer en quoi une psychanalyse a réussi ou non à produire une satisfaction qui ne soit pas seulement celle du sujet analysé mais qui concerne aussi ceux avec lesquels ce sujet analysé s'associe.
Cette lecture ne va pas de soi. L'objet de ce livre est de l'argumenter. L'enjeu du texte de Lacan est en effet de savoir si une psychanalyse est en mesure d'introduire le symptôme d'un sujet dans une dialectique collective... sans perdre en route le sujet. Pour ce faire, la mise au premier plan du père réel est une clé. Elle permet de s'émanciper du totalitarisme de la castration dont une conception masterisée de la psychanalyse fait son credo en refusant de reconnaître dans le symptôme ce qui sépare le sujet de tout savoir établi, aussi incontestable soit-il.
Selon ce fil, la psychanalyse elle-même est à changer. Ce livre s'y emploie, avec mesure et assiduité.
Là, dans le roulement discret de ces osselets du vers ou de la phrase, survient un coup de dés verbal discret, qui rompt l'assurance du lecteur et le remet dans le vers, la phrase et le texte.
L'art de Pierre Bruno consiste à construire une marqueterie de détails suffisamment significatifs pour qu'ils fassent exister un tout dont la présence, bien que virtuelle, convoque la réalité imaginaire qui est la terre de la poésie.
Dans ce nouveau recueil, Pierre Bruno joue avec quelque chose de connu qui rapidement cesse de l'être. Les surprises de lecture sont soutenues par des idées, il crée ainsi des histoires transversales.
Avec une efficacité nette, sa poésie narrative mêle des éléments naturalistes et fantastiques à une réflexion originale sur le temps. Les micro-récits se succèdent dans un tempo rapide. Le poème devient un moyen d'explorer et de conquérir. Ces textes singuliers donnent à entendre une nouvelle voix dans la poésie française d'aujourd'hui, qui s'affirme dans ce livre avec force.
Qu'est-ce que la littérature pour la jeunesse ? A quoi sert-elle ? Faut-il d'ailleurs parler de littérature " de " jeunesse ou de littérature " pour " la jeunesse ? Comment distinguer textes littéraires et productions sérielles ? Peut-on tout dire aux enfants ? Au fil des ans, ces questions ont suscité bien des réponses car le livre est une " machine à lire " complexe (R. Escarpit). La littérature ne peut donc être comprise si l'on ignore le caractère conflictuel de ses définitions, de ses hiérarchies et de ses délimitations. Si cette approche médiologique de la littérature pour la jeunesse ne peut apporter de réponses définitives à des questions en débat, elle nous permet de comprendre le fondement des discours dominants. Elle aide surtout le lecteur (chercheur, enseignant, bibliothécaire...) à faire évoluer son regard sur la vie même du livre et, une fois mises à mal les fausses évidences, à dégager les fondements de ses actions futures.
L'enjeu de ce livre est de faire la preuve que la poésie d'Antonin Artaud, lisible dans les grands textes d'après-guerre, de " Van Gogh le suicidé de la société " à " Suppôts et supplications ", est la réponse par laquelle Artaud, littéralement, se génère, parce qu'il n'accepte pas la forfaiture de l'engendrement par le Père-Mère.
Des débuts du groupe disney au triomphe planétaire d'harry porter, le marché des biens culturels pour l'enfance n'a cessé de se développer et de se concentrer entre les mains de quelques multinationales.
Ce qui peut laisser planer des craintes sur la nature et la pluralité des valeurs proposées aux enfants. quels sont les modèles proposés aux nouvelles générations par ces multinationales du loisir ? comment ces entreprises ont-elles décuplé en dix ans leurs revenus en france ? comment les héros français se sont-ils adaptés à l'ouverture des frontières ? les émissions télévisées pour la jeunesse méritent-elles les critiques qui leur sont faites ? existe-t-il une " idéologie " disney ? harry porter est-il un héros conservateur ? voici quelques-unes des questions auxquelles tente de répondre cette étude.
Elle analyse l'influence de la mondialisation sur une culture plus diversifiée et plus riche qu'on ne le croit souvent, mais de plus en plus marquée aussi par une vision de l'enfance placée sous le double signe de la compétition et de l'école.
Plus de cent arrêts constituant l'ossature du droit administratif, complétés par les apports les plus récents de la jurisprudence. L'indispensable en droit public !
La 23e édition des Grands arrêts de la jurisprudence administrative, comme ses devancières des fondateurs de l'ouvrage (Marceau Long, Prosper Weil et Guy Braibant) et de leurs continuateurs (Pierre Delvolvé, Bruno Genevois), poursuit la présentation de la jurisprudence qui constitue l'essentiel du droit administratif, et même du droit public.
On y trouve les principaux arrêts qui constituent l'ossature de ce droit, sur les matières essentielles : notamment compétence de la juridiction administrative, contrôle que celle-ci exerce sur l'administration, organismes de droit public ou de droit privé qui participent à l'action administrative, actes administratifs unilatéraux, contrats administratifs, domaine public, travaux publics, responsabilité administrative, avec des ouvertures sur le droit constitutionnel, le droit de la concurrence, le droit de l'Union européenne, celui de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales.
L'ouvrage se compose de plus de cent arrêts auxquels sont intégrés les apports les plus récents de la jurisprudence.
Les clés pour comprendre le feng shui et le mettre en oeuvre dans votre environnement Vous êtes à la recherche d'une méthode permettant de réaménager votre lieu de vie pour retrouver sérénité et bien-être ? Le feng shui prend tout son sens dans cette démarche, puisqu'il s'intéresse à la relation complexe que l'homme entretient avec son habitat. Dans ce guide complet, Bruno Lecourt vous invite à plonger aux sources de cet art ancestral, pour mieux le comprendre et le mettre facilement en pratique.
- Les principes fondateurs du feng shui : son lien avec l'histoire chinoise, le Tao, le chi, le yin et le yang, les trigrammes, le Yi Jing, les cinq éléments, le hetu et le loshu...
- Les outils pour analyser son environnement : l'endroit idéal, les sha chi, l'eau et les routes...
- Le feng shui de l'intérieur et du jardin : bâtir un plan, appliquer la méthode des Huit Directions, les Étoiles Volantes, connaître les afflictions annuelles, aménager les pièces principales, pratiquer une clarification, utiliser les protections traditionnelles...
- De nombreux plans, schémas et grilles pour profiter des bienfaits du feng shui au quotidien.
« N'enlève pas à la Terre son dernier souffle/Permets à notre mère de respirer Et de voir ses enfants courir/ Dans la nature qui est ma protégée » Cette exhortation de la poète innue Rita Mestokosho trace le fil conducteur d'un ouvrage dédié au sauvetage poétique de notre planète. Ce livre, qui rassemble plus d'une cinquantaine de voix du monde entier (la canadienne Margaret Atwood, la kanake Déwé Gorodé, l'Haïtien René Depestre, l'indienne Aravind Shesh, des chanteurs tel Mickey 3D...), se répartit en huit chapitres autour des lettres qui forment le mot écologie. Du É de Écosystème, au C de Climat en passant par le O de Océans, le L de Locataire, le O de Oiseaux, le G de Gaspillage pour aboutir au I de Idiotie et finir sur le E de Engagement. Les mots se révoltent pour notre Terre.
Connaître l'histoire des pensées sociologiques est une étape essentielle pour tous ceux qui souhaitent aborder cette vaste discipline qu'est la sociologie. C'est en se familiarisant avec les modèles scientifiques et les théories concurrentes que l'on peut saisir l'originalité des discours sur le social et dépasser les clivages caricaturaux ou leurs apparentes contradictions : individu vs société, autonomie des acteurs vs déterminisme des structures sociales, prétention des sociologues à l'objectivité vs reconnaissance de la subjectivité des connaissances, visée critique ou émancipatoire des pensées scientifiques vs visée pratique et utile.
Le présent ouvrage, véritable référence depuis sa première édition, dresse le panorama des grandes pensées qui ont fondé la sociologie et des débats sur leur actualité. Il est en cela guidé par plusieurs démarches : une présentation détaillée des auteurs, des analyses et des outils qu'ils ont conçus ; un retour aux textes originaux ; une trame historique et un regroupement par familles de pensée afin de situer les principaux courants théoriques et les débats récents.
Cette nouvelle édition a été complétée d'une présentation des principales évolutions de la sociologie au XXIe siècle.