Pierre Rabhi est aujourd'hui l'un des penseurs les plus influents de l'écologie en France. En 2002, il est encore inconnu du grand public lorsque Rachel et Jean-Pierre Cartier lui consacrent un livre. Ils y racontent la vie de cet homme né dans le sud algérien en 1938. Adopté par une famille française après la mort de sa mère, il sera ouvrier à Paris avant de s'installer en Ardèche en 1960.
Là, Pierre Rabhi découvre l'agriculture biologique et écologique.
C'est d'abord dans sa ferme de Monchamp qu'il pratique, en pionnier, l'agroécologie - un mode de culture qui vise à diminuer la quantité d'engrais et de pesticides pour respecter la qualité des sols et des productions. Tout au long des années 1980, il fait partager son expérience, au Burkina Faso, au Mali, puis au Niger, au Maroc et en Tunisie, donnant naissance à l'association Terre et Humanisme, qui aujourd'hui encore, prolonge son approche. Reconnu comme expert pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification, il participe à différents programmes, y compris sous l'égide de l'ONU.
En 2002, ses amis poussent Pierre Rabhi à entrer dans la course à l'élection présidentielle. Faute de parrainages suffisants, il doit se retirer, mais la dynamique est lancée.
En 2007, la création des Colibris - Mouvement pour la terre et l'humanisme - permet d'agréger les énergies citoyennes qui se sont mobilisées pour lui. Le mouvement compte aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers d'adhérents, attachés à promouvoir la vision humaniste de Pierre Rabhi.
" ce peuple, on le croyait mort.
Ou plutôt christianisé, métissé, définitivement absorbé par la civilisation dominante. mais au coeur de la jungle, dans des villages perdus, des prêtres mayas ont conservé pendant cinq cents ans l'enseignement scientifique et religieux légué par leurs prestigieux ancêtres. les calendriers mayas leur indiquent que le temps est venu de le faire connaître au monde. " témoins passionnés, nous avons reçu l'enseignement d'un de ces prêtres et d'autres chamans, rencontré les instituteurs mayas qui luttent pour que leurs langues soient officiellement reconnues et pour faire de ces langues parlées des langues écrites.
Avec monseigneur ruiz et ses prêtres catholiques, nous avons assisté à l'élaboration d'une " théologie indienne " qui reconnaît les valeurs de la religion maya. enfin, nous avons rencontré les guérilleros mayas qui luttent dans la jungle aux côtés du sous-commandant marcos. " r. & j. -r cartier.
Les mayas existent. mille cinq cents ans après leur apogée culturelle, ils luttent derrière marcos, et toute l'amérique latine tremble.
Pour la première fois, une révolution, celle des mayas, semble préconiser, outre la justice sociale, la prise en compte des dimensions spirituelles et de toute la mémoire d'un peuple. c'est une information capitale.
Grands reporters lancés à la recherche du sens, Rachel et Jean-Pierre Cartier se sont cette fois-ci engagés sur la piste des femmes de lumière. Qui sont-elles, ces femmes extraordinaires dont l'existence constitue pour tant d'êtres humains une source d'espoir et d'inspiration ? A travers une série de rencontres qui nous font passer du soufisme au catholicisme, du bouddhisme tibétain à l'hindouisme, jusqu'à nous laisser entrevoir l'amour et le don de soi logés au coeur de toutes les religions et pratiques spirituelles, ce livre donne la parole à des femmes accomplies, témoins de la mutation à laquelle nous sommes appelés. Complété par les réflexions d'Eva de Vitray-Meyerovitch, Denise Desjardins et Annick de Souzenelle, cette captivante galerie de portraits donne à penser que la femme pourrait bien être l'avenir spirituel de l'homme.
Le temps est venu de nous mettre à l'écoute des Amérindiens, car eux seuls ont les réponses aux questions qui angoissent les Occidentaux. Et d'abord, la plus lancinante de toutes : quel monde laisserons-nous à nos enfants ? Le chef indien Thundercloud nous livre l'unique leçon de sagesse qu'un homme puisse donner à un monde a la dérive : « Regardez l'arbre - c'est un arbre vivant, et, comme tout être vivant, il a un coeur. La sève est le sang de l'arbre, et l'écorce est sa peau. Il a des membres, ses branches, qui montent jusqu'aux cieux. Ses pieds sont ses racines. Comme nous, l'arbre relie le ciel et la terre. Ce lien, sous peine de disparaître, l'humanité doit absolument le retrouver.
Nous sommes allés puiser aux sources de la sagesse indienne lors d'un rassemblement dans le Vermont, l'été dernier. Nous l'avons trouvée, mais nous avons aussi trouvé un monde en lutte du Canada à 1a Terre de Feu, des îles du Pacifique aux confins de l'Australie. Partout les Amérindiens retrouvent leur fierté. Les jeunes recherchent leurs traditions, leurs rites et leur culture. C'est pour eux une question vitale. Et pour nous, peut-être, la genèse de l'espérance qui nous fait défaut.
Ils sont des centaines, peut-être des milliers. Ils ont quitté les villes et les banlieues pour s'installer au coeur des montagnes, à des heures de marche de la route la plus proche ou dans des villages désertés. Ils ont abandonné la course à l'argent, à l'ascension sociale, à la consommation, pour redonner vie à ces villages à l'agonie. Ils défrichent, créent des jardins, reconstruisent les maisons, rouvrent les écoles, les mairies, les bureaux de poste... Ils acceptent de travailler dur et d'être pauvres, mais, loin de l'agitation, de l'asphalte et du béton, ils découvrent avec passion cette denrée qui se fait de plus en plus rare : le bonheur.
Pierre Rabbi est né dans l'oasis de Kenadsa, dans le Sud algérien. Au contact des Occidentaux, et notamment lors de sa venue en France, il constate que la Terre n'est pas perdue comme une source inestimable de vie. Il enseigne ensuite dans plusieurs pays d'Europe et d'Afrique les méthodes et les bienfaits de l'agriculture biologique ; il rappelle à tous que rester près de la Terre, c'est rester près de soi. " De ses propres mains, a pu écrire Yehudi Menuhin, Pierre Rabbi a transmis la vie au sable du désert, car la vie est une, et la féconde transformation bactérienne rend au sable lui-même le don de pouvoir renouveler les espèces. Cet homme très simplement saint, d'un esprit net et clair, dont la beauté poétique du langage révèle une ardente passion, cet homme a fécondé des terres poussiéreuses avec sa sueur, par un travail qui rétablit la draine de vie que nous interrompons continuellement. "