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Roberto Juarroz
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Roberto Juarroz est né en 1925 et mort en 1995 à Bueno Aires. Parmi les poètes argentins il est de cinq ans l'aîné de Juan Gelman et de six ans celui d'Alejandra Pizarnik. Il publia sa première Poésie verticale à compte d'auteur, en 1958. Ce qui n'empêche pas Cortazar de le remarquer très tôt et Paz de le considérer comme «un grand poète d'instants absolu». Ses recueils n'ont porté qu'un seul et unique titre:Poésie verticale, suivi d'un numéro. L'oeuvre poétique est d'un seul tenant, monolithique, et constitue un livre inachevé à jamais ouvert. Relisons Juarroz, car peu de poètes nous conduisent aux frontières du réel, nous y laisse seul, plein et entier, c'est-à-dire responsable de notre langage et de la relation que nous établissons, par celui-ci, avec la réalité - et dès lors responsable de notre humanité. Peu de poètes nous permettent, par la poésie, de naître à nous-même, au monde et dès lors de mieux nous connaître ainsi que d'être par là mieux ajusté au monde - c'est-à-dire au réel. Juarroz était de ceux-là, rares, qui firent de la poésie une expérience de vie.
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Ce volume rassemble un choix de poèmes tirés des recueils I à X de Poésie verticale, l'oeuvre unique de Roberto Juarroz. C'est une poésie qui dérange nos certitudes et trouble par ses interrogations répétées. Une poésie dont Julio Cortázar a écrit : « Il y a longtemps que je n'avais pas lu de poèmes qui m'exténuent et m'exaltent comme ceux-ci », et Philippe Jaccottet : « Dès les premiers vers, on entend une voix autre, décidée, tranchante et rigoureuse. »
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Tout communique avec quelque chose.
Mais avec quoi communiquent les fleurs qui s'ouvrent la nuit ?
Avec quoi communique la poitrine devenue mon dos ?
Avec quoi communique la césure de la main amputée ?
Avec quoi communiqueront mes mots au jour qui suivra ma mort ?
Avec quoi communique l'absence si peu prolixe de dieu ?
Avec quoi communiquent les images qui démantèlent les rêves ?
Avec quoi communique celui qui joue seul avec concentration ?
Quelque chose peut-être communique avec tout.
Est-il seulement possible de concevoir quelque chose qui ne communique avec rien ?
Absolument isolé, un zéro n'existerait même pas.
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Après avoir donné les derniers recueils de Juarroz : Treizième, Quatorzième et Quinzième Poésie verticale, nous proposons ici l'un des derniers recueils demeurés inédits en français.
Une solitude à l'intérieur, une autre à l'extérieur.
Il est des moments où les deux solitudes ne peuvent se toucher.
L'homme se retrouve alors au milieu comme une porte inopinément fermée.
Une solitude à l'intérieur.
Un autre à l'extérieur.
Et la porte résonne d'appels.
La plus grande solitude est à la porte.
Chez Corti : Fragments verticaux, Treizième poésie verticale, Quatorzième poésie verticale, Quinzième poésie verticale, Poésie et création.
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REMISES EN VENTE DE TROIS TITRES IBÉRIQUES Roberto JUARROZ (1925-1995)
Quatorzième Poésie Verticale Traduit de l'espagnol (Argentine) Traduit par
Silvia Baron Supervielle Collection Ibériques ISBN 978-2-7143-0605-0, N°
édition : 2045 288 pages -19 Euros Parution 6 mai 2010 Roberto JUARROZ (1925-
1995) Quinzième Poésie Verticale Traduit de l'espagnol (Argentine) Traduit par
Jacques Ancet Collection Ibériques ISBN 978-2-7143-0786-6, N° édition : 2046 88
pages -13 Euros Parution 6 mai 2010 Silvina OCAMPO (1903-1993) Poèmes d'amour
désespéré Traduit de l'espagnol (Argentine) Traduit par Silvia Baron
Supervielle Collection Ibériques ISBN 978-2-7143-0596-1, N° édition : 2047 160
pages -19 Euros Parution 6 mai 2010 Éditions José Corti - 11 rue de Médicis -
60 rue Monsieur le Prince - 75006 Paris - 01 43 26 63 00 - HYPERLINK "mailto:
corti@noos.fr" corti@noos.fr - www.jose-corti.fr
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Toute l'oeuvre du poète argentin Roberto Juarroz (1925-1995) est rassemblée sous le titre unique Poesia vertical. Seul varie le numéro d'ordre, de recueil à recueil : Segunda, Tercera, Cuarta...aujourd'hui Treizième Poésie Verticale. Nul titre non plus à aucun des poèmes qui composent chaque recueil. Cette insistance dans l'anonyme a un sens. La parole poétique prend ici naissance dans le sans-nom, sans-visage et s'y attache obstinément.
Elle interroge. C'est d'ordinaire le fait de la pensée. La poésie questionne peu. Selon son ordre, elle adhère. Elle veut faire, et jusqu'en son déni parfois, sa révolte, un séjour malgré tout du monde où nous sommes. Elle est d'essence horizontale. Elle requiert un horizon, même incertain, reculant, comme est tout horizon. Elle dit notre séjour. Celle de Juarroz, au contraire, semble là pour nous troubler, nous inquiéter, déranger nos certitudes ou nos prises. Elle est pur questionnement. Verticale. Mais elle reste poésie dans son questionnement. Juarroz n'est pas un penseur, toujours tenté de prolonger la question dans un système qui l'assure. Il interroge sans plus, sans horizon comme sans système. Aussi loin, au fond, de la «poésie» que de la «pensée», dans une sorte de suspens et comme d'immédiateté verticale.
Sa poésie nous met en cause, au sens le plus fort du terme, et le reste avec nous. À propos de tout, d'une pensée, de l'instant qui passe, du moindre événement, elle interroge le monde et nous-mêmes pris en lui, tissés en lui, dans l'illusoire sécurité. Elle en déploie les dimensions insolites. Elle le défait subtilement dans son image, dans son endroit rassurant pour nous, laissant pressentir son envers ou ce qui pourrait être les envers, ses abîmes. Elle nous défait alors nous-mêmes, nous dresse nous-même, soudain verticaux, sans appui, dans le vertige...
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Roberto JUARROZ (1925-1995) Poésie et création Dialogues avec Guillermo
Boido Traduit de l'espagnol (Argentine) par Fernand Verhesen Collection
Ibériques ISBN 978-2-7143-1029-3 176 pages -19 Euros n°édition : 2039 Parution
6 mai 2010 Peut-on définir la poésie ? Le poème comme organisme incomplet. La
parole et le silence. Renoncements de la poésie moderne. Nécessité et intensité
de la parole dans le poème. La poésie est reconnaissance de l'absurde et de
l'anti-absurde. Le poème devant l'abîme de la condition humaine. La
reconnaissance totale du réel. Poésie et philosophie. Disponibilité du poète.
Poésie et expérience de la mort. La poésie comme forme périssable et comme
présence. Poésie et art. Le poète et sa vision du monde. Poésie, connaissance
et sagesse. Le bouddhisme Zen. La mystique. Possibilité d'une synthèse des
possibilités humaines. Science et humanités. Nécessité d'un penser majeur.
Poésie, reconnaissance et création de réalité. Poésie et métaphysique. Poésie
et idéalisme. La poésie comme regard à partir des limites et le poète comme
voyant. Heidegger. La fondation de l'être par la parole. Revers, antithèse et
recherche d'une troisième dimension poétique. L'irrationnel et le plus que
rationnel. La poésie devant l'éthique, l'esthétique et la gnoséologie. Toute
poésie est une éthique profonde. La poésie est-elle une «consolation»? Une
aventure nécessaire. C'est en 1987 que Jean-Pierre Sintive publia aux éditions
Unes cette réflexion intemporelle qui fit beaucoup pour la découverte de
Roberto Juarroz en France, et que nous reprenons aujourd'hui. Éditions José
Corti - 11 rue de Médicis - 60 rue Monsieur le Prince - 75006 Paris - 01 43 26
63 00 - HYPERLINK "mailto:corti@noos.fr" corti@noos.fr - www.jose-corti.fr
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Chaque poème a quelque chose de l'éclair.
Je ne dirais pas que le poème " est " un éclair, mais qu'il y a en lui un éclair. Tel est le point de départ, il implique une exigence, mais il est très difficile d'être fidèle à un éclair, de faire en sorte que le poème s'organise, croisse comme un organisme autour de cet éclair, cette petite illumination initiale. Très difficile qu'ensuite ne vienne pas s'y ajouter tout ce qui relève du caprice, de la virtuosité de celui qui connaît le langage.
Non : il faut que les choses naissent comme naît un organisme, comme elles naissent dans un organisme ; que chaque cellule en laisse passer une autre, que chaque mot, chaque silence soient à l'origine d'un autre mot, d'un autre silence, qu'ils engendrent ce cycle, cette unité qu'est aussi un poème. R. J.
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Roberto Juarroz fue uno de los poetas argentinos más importantes de la segunda mitad del siglo XX. Desde la publicación de su primera " Poesía vertical " (1958), le sucedieron otras doce en vida. Todos sus libros mantuvieron ese título al que solo añadía el ordinal, lo que supone una declaración de intenciones: profundizar en la poesía como una forma de pensamiento; no buscar la originalidad entendida como experimentos formales; huir de las modas y de la consideración de la poesía como un " arte " sometido al juicio y al aplauso del crítico. Su rigor extremo se manifiesta en la semejanza de cada uno de sus libros: similares símbolos, estilo y temas (el mundo, la realidad, la poesía, el hombre), siempre filosóficos, nunca anecdóticos, biográficos, históricos o sociales.