Sa fille est encore un bébé quand Harry meurt à 34 ans dans des circonstances tragiques. Il est issu d'une grande lignée de médecins contraints à l'exil au moment de l'indépendance de l'Algérie, et qui ont rebâti un empire médical en France. L'aîné, Armand, mettra ses pas dans ceux de sa famille. Mais la passion de Harry pour une femme à la beauté incendiaire fera voler en éclats les reliques d'un royaume où l'argent coule à flots. Saturne dépeint le crépuscule d'un monde et de ses dieux. C'est aussi un roman sur l'épreuve de nos deuils, et une grande histoire d'amour : celle d'une enfant guettée par la folie et la mort, mais qui est devenue écrivain parce que, une nuit, elle en avait fait la promesse au fantôme de son père.
"L'amour fou est l'un des derniers bastions d'insurrection possible".
Vienne, Automne 2015. Le climat se dérègle. L'Europe ouvre ses frontières aux réfugiés. Une femme aime passionnément deux hommes. Dans la faille créée par l'amour qui la dédouble entre Richard et Paul, entre sa fille et sa mère, Sarah se confronte aux horreurs d'un siècle hanté par le mal et à une malédiction familiale qui court depuis quatre générations. Une fresque puissante et sombre sur les fantômes que nous portons en nous. Un livre incandescent sur le courage de vivre.
Alors qu'elle n'est encore qu'une petite fille, Hannah est ballottée entre la folie destructrice de sa mère, la perversité des innombrables amants de celle-ci, et les caquetages insensés des autres membres de sa drôle de famille. Et puis, il y a son père, mort d'un cancer foudroyant alors que la gamine n'avait pas deux ans. Entre lui et Hannah, un rendez-vous manqué, un inachevé dont elle ne peut faire le deuil. Mais l'inachevée, c'est aussi Hannah elle-même, petit clown triste qui n'arrive pas à trouver sa place dans une vie qu'elle conjugue au passé décomposé. Comment sauver sa peau quand le roman familial prend toute la place et que les mots des autres dévorent l'espace du rêve ? Croyant fuir son destin, Hannah se promènera de corps en corps et choisira les mirages d'un exil doré en Asie, avant de sombrer dans la mélancolie. Quand elle renaîtra à la vie, elle comprendra que pardonner l'innommable est peut-être la seule voie possible pour pouvoir prendre son envol et enfin tourner la page.
Une jeune femme, à la suite d'un divorce, est en grand désarroi.
On lui recommande un thérapeute qui lui promet guérison et bonheur rapides. Hésitante, elle se rend au premier entretien. En quelques séances, ce thérapeute lui devient indispensable. La voici réduite à un assujettissement total. Parviendra-t-elle à échapper à cette emprise ?
Retranché dans ses rêveries, un homme rédige le journal de bord fragmenté d'une collection de sensations qu'il se risque parfois à appeler : existence. Plus Bernardo Soares s'abîme dans la contemplation sans fin des paysages de son âme, plus il se regarde et se regarde se regarder, plus nous regardons cet homme regarder le gouffre en lui, plus Le Livre de l'intranquillité nous regarde et regarde le gouffre en nous. En 1805, Hegel écrit : « L'homme est cette nuit, ce néant vide qui contient tout dans la simplicité de cette nuit, une richesse de représentations, d'images infiniment multiples dont aucune précisément ne lui vient à l'esprit, ou qui ne sont pas en tant que réelles et présentes [.]. C'est cette nuit qu'on découvre quand on regarde un homme au fond des yeux, on plonge par son regard dans une nuit qui devient effroyable, c'est la nuit du monde qui s'avance ici à la rencontre de chacun. » Oui, la nuit de Bernardo Soares, c'est bien la nôtre.
Examiner ce en quoi j'ai été fabriquée et transformée par Le Livre de l'intranquillité, m'oblige, non parce que je le souhaite, mais parce que tout m'y pousse, à citer ce fragment atroce, qui recouvre et écrase ma tentative : « Réaliser une oeuvre pour, une fois réalisée, s'apercevoir qu'elle ne vaut rien, c'est une tragédie pour l'âme. C'en est une bien plus grande lorsqu'on sait que cette oeuvre est encore la meilleure que l'on pouvait réaliser. Mais, alors qu'on s'apprête à écrire, savoir à l'avance que votre oeuvre sera fatalement imparfaite et ratée ; au fur et à mesure qu'on écrit, constater qu'elle est effectivement imparfaite et ratée - voilà le maximum de torture et d'humiliation que peut endurer notre esprit [.] ». Savoir qu'on n'arrivera jamais à émuler l'oeuvre somptueuse qui s'est livrée comme le visage du pire, et que, sous ce visage, même le masque de Fernando Pessoa est hors d'atteinte, redouble la mélancolie. Et c'est précisément de mélancolie, d'ombres, de fenêtres et de fragmentation dont il sera aussi question ici.