benito pérez galdós
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Le chef-d'oeuvre d'un grand d'Espagne.
Madrid, 1886. Dans la capitale espagnole rendue très turbulente par la Restauration et la décadence des institutions, une histoire d'amour passionnée parvient à transcender les barrières sociales.
Juan de Santa Cruz, fils unique d'une famille de bourgeois aisés, s'est épris d'une fille du peuple, Fortunata. Cela déplaît fortement à la mère du premier, qui arrange aussitôt son mariage avec une cousine nommée Jacinta. Mais l'union est à peine célébrée entre les deux jeunes gens que des difficultés compromettent leur hypothétique bonheur : Jacinta se révèle inapte à la procréation tandis que la relation passée entre Juan et Fortunata a, elle, engendré un enfant caché.
Prévenons le lecteur : rarement un romancier moderne a su, à un tel degré, donner l'illusion même de la vie.
En maître du réalisme, Benito Pérez Galdós, ici au sommet de son art, déploie le portrait de l'humanité perfectible, amoureuse, cruelle et drôle, la montrant dans sa plus fascinante nudité. Lire Fortunata et Jacinta est une expérience marquante, infiniment littéraire en ce qu'elle nous confronte à la faculté créatrice hors norme d'un écrivain, mais c'est aussi une exploration sociale où la chronique des moeurs bourgeoises vaut la peinture de la vie populaire, une étude des caractères de premier ordre avec ses personnages pitoyables et ceux d'une trempe et d'une encolure supérieures ; Fortunata et Jacinta c'est enfin une saga romantique qui confère à ses protagonistes et à leurs dilemmes moraux une universalité inattendue et idéale. -
Les romans de l'interdit : Tormento & Madame Bringas
Benito Pérez Galdós
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- 11 Octobre 2024
- 9782757899540
« Ne me déshonore pas, ne me perds pas, ne révèle rien de ce secret qui est ma mort. [...] Que le passé reste enfoui, comme s'il datait d'il y a mille ans, qu'aucun être humain ne le sache... »
Madrid, 1868. Amparo - dite Tormento - est pauvre, très belle, dévouée à en mourir, mais manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser leurs maigres économies. Agustín Caballero, richissime célibataire, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, mais elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter...
Le second roman révèle le personnage ridicule et attachant de madame Bringas, doté d'une finesse psychologique inattendue. Un diptyque sur les défauts et manigances humaines dans une langue riche, soulignée par un humour à nul autre pareil.
Maître incontesté de la littérature espagnole du XIXe siècle, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est notamment l'auteur d'une oeuvre monumentale publiée entre 1875 et 1912 sous le titre Épisodes nationaux, une histoire romancée de l'Espagne de son époque. Il est élu à la Real Academia Española en 1897.
Traduit de l'espagnol par Sadi Lakhdari et Pierre Guénoun -
Publié en janvier 1892, Tristana correspond à l'apogée d'une carrière jalonnée de succès : d'épopées nationales en vastes fresques sociales, Pérez Galdos est devenu le plus grand écrivain espagnol de son temps. Mais Tristana ne ressemble pas aux autres romans de l'auteur : c'est un texte bref, dense, au réalisme estompé. L'action en est simple et la narration, souvent elliptique, se concentre sur trois personnages : l'orpheline Tristana, don Lope, son tuteur tyrannique, et Horacio Dias, son amant. Reste l'exploration psychologique, à laquelle Galdos se livre avec délice, mêlant l'humour, la mélancolie et une cruauté voisine de la perversité. En 1970, Luis Bunuel tirait de ce roman énigmatique un film admirable.
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Visiter Tolède, c'est voyager à travers toute l'histoire de l'Espagne : de l'Espagne wisigothique, aux quatre siècles de domination arabe, de l'ancien royaume de Castille, avec ses trois religions en coexistence, à la vaste monarchie fondée par les Rois Catholiques ; c'est aussi parcourir le grand siècle espagnol, le XVIe siècle, qui nous projette encore dans le présent.
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Trafalgar: aux oreilles des Français, le nom sonne amèrement. C'est aussi le cas pour les Espagnols. Du moins si l'on parle de la bataille de 1805. Car Trafalgar c'est également le premier des Épisodes nationaux (Episodios nacionales), la plus vaste construction romanesque des lettres espagnoles, jamais traduite en français jusqu'à présent.
Gabriel de Araceli vit sous la protection d'un vieil officier de la marine. La raison aurait voulu que son grand âge le préserve de la guerre. C'est l'avis de sa femme qui fulmine contre lui, contre le vieux Marcial à la jambe de bois, et contre Gabriel qui, dans sa jeune innocence, trépigne à l'idée d'assister à sa première bataille navale. Alors, c'est en catimini qu'ils désertent tous le foyer pour se lancer dans la mêlée. La suite on la connaît: face à l'amiral Nelson, la défaite franco-espagnole sera totale. les deux-tiers des navires seront détruits; le camouflet est sévère. Publié pour la première fois en 1873, le roman raconte mieux que n'importe quel livre d'histoire cette bataille historique et tragique. Dans un réalisme teinté d'humour, l'auteur nous immerge dans le feu de l'action et des canons, mettant en scène un patriotisme aussi exalté que meurtrier. -
Un géant de la littérature espagnol franchit enfin les Pyrénées Serait-il le plus grand auteur espagnol du XIXe siècle ? Là-bas, de l'autre côté des Pyrénées, on le présente comme l'égal de Balzac et de Dickens, il est un maître du roman de moeurs, un génie de la critique sociale - sachant que sa puissante ironie le relie à Cervantès. Mais si l'Espagne est la patrie des âmes originales, elle est aussi, hélas, un continent littéraire méprisé et Benito Pérez Galdós un géant méconnu.
Avec ce cycle des Romans de l'interdit, vous êtes sur le point de découvrir l'humanité et son théâtre comme jamais vous ne les avez lus.
1868 à Madrid.
Tormento s'ouvre sur l'emménagement de la famille Bringas dans les étages supérieurs du Palais-Royal, véritable ville-dédale dont les logements sont réservés aux fonctionnaires de la Couronne.
Amparo - dite Tormento - est pauvre, extrêmement belle. Dévouée à en mourir, elle manque cruellement de caractère. Ainsi passe-t-elle ses journées à servir la famille Bringas et ses nuits à empêcher sa soeur de dépenser les trois sous qu'elle a difficilement gagnés. Agustin Caballero, un homme richissime, célibataire déconcertant, s'éprend de la jolie domestique. Tormento n'y est pas insensible, cependant elle doit cacher un grave secret qui, déjà, commence à s'ébruiter.
Dans le second roman du recueil, Galdós révèle le personnage de madame Bringas, déjà présent dans Tormento, ridicule et attachant ; on la retrouve ici dotée d'une finesse psychologique inattendue. Et si la famille Bringas fonctionne comme un astre autour duquel gravite une kyrielle de personnages, c'est bien l'amour et le désir qui sont au centre de toutes les intrigues.
Benito Pérez Galdós décrit dans ce diptyque les défauts et manigances humaines dans une langue riche et vive, soulignée par un humour à nul autre pareil. Excellant dans la construction de ses récits, il trame des intrigues qui se développent dans une succession de courts chapitres alliant l'art de la tension dramatique à celui de la parodie.
Par nature, on le sait, le genre humain se refuse à la simple observation ; et cependant, Galdós, lui, accomplit l'exploit de nous voir...
De l'intérieur. -
« La voiture poursuivait sa route encore et encore et, à cause de la chaleur qu'il faisait à l'intérieur, ou du mouvement lent et monotone du véhicule, phénomènes plongeant le passager dans une sorte de torpeur qui se transforme ensuite en sommeil, le fait est que mes paupières devinrent lourdes, je me penchai du côté gauche et, appuyant mon coude sur la pile de livres, je fermai les yeux. Dans cette position, je continuai à voir la rangée de visages d'hommes et de femmes qui me faisaient face : certains étaient barbus, d'autres étaient rasés, certains riaient, d'autres étaient sérieux et tendus. Il me sembla après coup qu'obéissant à la contraction d'un muscle commun, toutes ces figures clignaient de l'oeil et grimaçaient, ouvrant et fermant les yeux et la bouche, me révélant toutes, chacune à leur tour, un alignement de dents allant des plus blanches aux plus jaunes, certaines étant acérées, d'autres cassées et usées... » Maître incontesté de la littérature espagnole du XIXè siècle, Benito Pérez Galdós (1843-1920) est surtout connu pour son roman Tristana paru en 1892, et porté à l'écran en 1970 par Luis Bunuel, avec Catherine Deneuve dans le rôle-titre. Il est aussi l'auteur d'une oeuvre monumentale publiée entre 1875 et 1912 sous le titre Épisodes nationaux : une histoire romancée de l'Espagne de son époque.
Mais Galdos est surtout un grand nom du fantastique ibérique où le surnaturel se mêle à l'absurde et au grotesque, comme en témoignent les sept nouvelles qui constituent ce recueil et qui sont inédites en France. -
Progressez en espagnol grâce à... : Trafalgar
Benito Pérez Galdós
- Jean-Pierre Vasseur
- Progressez En Espagnol Grace A...
- 1 Novembre 2016
- 9782368300596
Découvrez en version bilingue espagnol-français l'un des textes les plus célèbres de Benito Pérez Galdós (1843-1920), étonnamment méconnu en France, mais souvent considéré comme le plus grand romancier espagnol depuis Cervantes.
« Trafalgar » (qui doit son nom à un cap situé à proximité du détroit de Gibraltar) est plus que le simple récit d'une bataille au nom emblématique qui a profondément marqué l'histoire française, britannique et espagnole. Ce roman historique est le premier volume d'une série de 46 « Épisodes Nationaux » (Episodios nacionales) dans lesquels l'auteur dépeint par le biais de destins individuels réels ou fictifs toute l'histoire de l'Espagne du dix-neuvième siècle.
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Dans cette nouvelle, Benito Pérez Galdós s'amuse. Le temps d'un voyage aller-retour dans un tram madrilène, il nous montre combien ce que nous lisons affecte notre état d'esprit, combien il nous est facile de tomber dans le piège de la fiction. Se jouant de la littérature populaire, le grand romancier espagnol du XIXe siècle mêle comédie et roman policier, sans toutefois oublier la poésie et la réflexion sur la condition humaine.
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A un periodista de los de nuevo cuno, de estos que designamos con el exótico nombre de reporter, de estos que corren tras la información, como el galgo a los alcances de la liebre, y persiguen el incendio, la bronca, el suicidio, el crimen cómico o tragico, el hundimiento de un edificio y cuantos sucesos afectan al Orden público y a la Justicia en tiempos comunes, o a la Higiene en dias de epidemia, debo el descubrimiento de la casa de huéspedes de la tia Chanfaina (en la fe de bautismo Estefania), situada en una calle cuya mezquindad y pobreza contrastan del modo mas irónico con su altisono y coruscante nombre: calle de las Amazonas. Los que no estén hechos a la eterna guasa de Madrid, la ciudad (o villa) del sarcasmo y las mentiras maleantes, no pararan mientes en la tremenda fatuidad que supone rótulo tan sonoro en calle tan inmunda, ni se detendran a investigar qué amazonas fueron esas que la bautizaron, ni de dónde vinieron, ni qué demonios se les habia perdido en los Madronales del Oso. He aqui un vacio que mi erudición se apresura a llenar, manifestando con orgullo de sagaz cronista, que en aquellos lugares hubo en tiempos de Mari-Castana un corral de la Villa, y que de él salieron a caballo, aderezadas al estilo de las heroinas mitológicas, unas comparsas de mujeronas, que concurrieron a los festejos con que celebró Madrid la entrada de la reina dona Isabel de Valois.
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Gabriel, se souvient de mars 1808. Lorsqu'il avait dixsept ans et qu'il était ouvrier typographe. Son esprit s'évadait alors vers Inès, restée à Aranjuez avec son oncle le père don Célestino Santos del Malvar. La jeune fille sera recueillie par Don Mauro Requejo, un riche commerçant en tissus. Il s'agit en fait d'un piège pour la transformer en domestique à peu de fais.
Gabriel est prêt à tout pour la rejoindre et quitte son emploi. Cependant, il a un rival amoureux en la personne de Juan de Dios, qui éprouve une véritable passion pour Inès.
De graves événements politiques se mêlent à leur histoire : Ferdinand VII prend le trône d'Espagne suite à un coup d'Etat. De plus, Napoléon, qui veut instaurer de force les idées révolutionnaires de liberté et d'égalité, occupe une partie du pays, poussant la population de Madrid à se soulever contre les troupes françaises.
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Dos caras, como algunas personas, tiene la parroquia de San Sebastian... mejor sera decir la iglesia... dos caras que seguramente son mas graciosas que bonitas: con la una mira a los barrios bajos, enfilandolos por la calle de Canizares; con la otra al senorio mercantil de la Plaza del Ángel. Habréis notado en ambos rostros una fealdad risuena, del mas puro Madrid, en quien el caracter arquitectónico y el moral se aúnan maravillosamente. En la cara del Sur campea, sobre una puerta chabacana, la imagen barroca del santo martir, retorcida, en actitud mas bien danzante que religiosa; en la del Norte, desnuda de ornatos, pobre y vulgar, se alza la torre, de la cual podria creerse que se pone en jarras, soltandole cuatro frescas a la Plaza del Ángel. Por una y otra banda, las caras o fachadas tienen anchuras, quiere decirse, patios cercados de verjas mohosas, y en ellos tiestos con lindos arbustos, y un mercadillo de flores que recrea la vista. En ninguna parte como aqui advertiréis el encanto, la simpatia, el angel, dicho sea en andaluz, que despiden de si, como tenue fragancia, las cosas vulgares, o algunas de las infinitas cosas vulgares que hay en el mundo. Feo y pedestre como un pliego de aleluyas o como los romances de ciego, el edificio bifronte, con su torre barbiana, el cupulin de la capilla de la Novena, los irregulares techos y cortados muros, con su afeite barato de ocre, sus patios floridos, sus hierros mohosos en la calle y en el alto campanario, ofrece un conjunto gracioso, picante, majo, por decirlo de una vez. Es un rinconcito de Madrid que debemos conservar carinosamente, como anticuarios coleccionistas, porque la caricatura monumental también es un arte. Admiremos en este San Sebastian, heredado de los tiempos viejos, la estampa ridicula y tosca, y guardémoslo como un lindo mamarracho.
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Lecturas clasicas graduadas ; nivel 2 ; trafalgar ; livre
Benito Pérez Galdós
- Didier
- 12 Février 1998
- 9788477111023
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Cuando el tren mixto descendente, núm. 65 (no es preciso nombrar la linea), se detuvo en la pequena estación situada entre los kilómetros 171 y 172, casi todos los viajeros de segunda y tercera clase se quedaron durmiendo o bostezando dentro de los coches, porque el frio penetrante de la madrugada no convidaba a pasear por el desamparado andén. El único viajero de primera que en el tren venia bajó apresuradamente, y dirigiéndose a los empleados, preguntoles si aquel era el apeadero de Villahorrenda. (Este nombre, como otros muchos que después se veran, es propiedad del autor.) -En Villahorrenda estamos -repuso el conductor, cuya voz se confundia con el cacarear de las gallinas que en aquel momento eran subidas al furgón-. Se me habia olvidado llamarle a Vd., senor de Rey. Creo que ahi le esperan a Vd. con las caballerias. -¡Pero hace aqui un frio de tres mil demonios! -dijo el viajero envolviéndose en su manta-. ¿No hay en el apeadero algún sitio dónde descansar y reponerse antes de emprender un viaje a caballo por este pais de hielo? No habia concluido de hablar, cuando el conductor, llamado por las apremiantes obligaciones de su oficio, marchose, dejando a nuestro desconocido caballero con la palabra en la boca. Vio este que se acercaba otro empleado con un farol pendiente de la derecha mano, el cual moviase al compas de la marcha, proyectando geométrica serie de ondulaciones luminosas. La luz caia sobre el piso del andén, formando un zig-zag semejante al que describe la lluvia de una regadera.
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Durante los seis inolvidables anos que mediaron entre 1814 y 1820, la villa de Madrid presenció muchos festejos oficiales con motivo de ciertos sucesos declarados faustos en la Gaceta de entonces. Se alzaban arcos de triunfo, se tendian colgaduras de damasco, salian a la calle las comunidades y cofradias con sus pendones al frente, y en todas las esquinas se ponian escudos y tarjetones, donde el poeta Arriaza estampaba sus pobres versos de circunstancias. En aquellas fiestas, el pueblo no se manifestaba sino como un convidado mas, anadido a la lista de alcaldes, funcionarios, gentileshombres, frailes y generales; no era otra cosa que un espectador, cuyas pasivas funciones estaban previstas y senaladas en los articulos del programa, y desempenaba como tal el papel que la etiqueta le prescribia.
Las cosas pasaron de distinta manera en el periodo del 20 al 23, en que ocurrieron los sucesos que aqui referimos. Entonces la ceremonia no existia, el pueblo se manifestaba diariamente sin previa designación de puestos impresa en la Gaceta; y sin necesidad de arcos, ni oriflamas, ni banderas, ni escudos, ponia en movimiento a la villa entera; hacia de sus calles un gran teatro de inmenso regocijo ó ruidosa locura; turbaba con un solo grito la calma de aquel que se llamó el Deseado por una burla de la historia, y solia agruparse con sordo rumor junto a las puertas de Palacio, de la casa de Villa ó de la iglesia de Dona Maria de Aragón, donde las Cortes estaban. -
-I- «...¿Se han reunido todos los ministros?... ¿Puede empezar el Consejo?... ¡El coche, el coche, o no llegaré a tiempo al Senado!... Esta vida es intolerable... ¡Y el pais, ese bendito monstruo con cabeza de barbarie y cola de ingratitud, no sabe apreciar nuestra abnegación, paga nuestros sacrificios con injurias, y se regocija de vernos humillados! Pero ya te arreglaré yo, pais de las monas. ¿Cómo te llamas? Te llamas Envidiópolis, la ciudad sin alturas; y como eres puro suelo, simpatizas con todo lo que cae... ¿Cuanto va? Diez millones, veinticuatro millones, ciento sesenta y siete millones, doscientas treinta y tres mil cuatrocientas doce pesetas con setenta y cinco céntimos...; esa es la cantidad. Ya no te me olvidaras, picara; ya te pillé, ya no te me escapas, ¡oh cantidad temblorosa, escurridiza, inaprehensible, como una gota de mercurio! Aqui te tengo dentro del puno, y para que no vuelvas a marcharte, jugando, al caos del olvido, te pongo en esta gaveta de mi cerebro, donde dice: Subvención personal... Permitame Su Senoria que me admire de la despreocupación con que Su Senoria y los amigos de Su Senoria confiesan haber infringido la Constitución... No me importan los murmullos. Mandaré despejar las tribunas... ¡A votar, a votar! ¿Votos a mi? ¿Queréis saber con qué poderes gobierno? Ahi los tenéis: se cargan por la culata. He aqui mis votos: me los ha fabricado Krupp... Pero ¿qué ruido es este?¿Quién corretea en mi cerebro? ¡Eh!, ¿quién anda arriba?... Ya, ya; es la gota de mercurio, que se ha salido de su gaveta...».
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A los lectores que con tanta indulgencia como constancia me favorecen, debo manifestarles que en la composición de EL ABUELO he querido halagar mi gusto y el de ellos, dando el mayor desarrollo posible, por esta vez, al procedimiento dialogal, y contrayendo a proporciones minimas las formas descriptiva y narrativa. Creeran, sin duda, como yo, que en esto de las formas artisticas o literarias todo el monte es orégano, y que sólo debemos poner mal ceno a lo que resultare necio, inútil o fastidioso. Claro es que si de los pecados de tonteria o vulgaridad fuese yo, en esta o en otra ocasión, culpable, sufriria resignado el desdén de los que me leen; pero al maldecir mi inhabilidad, no creeria que el camino es malo, sino que yo no sé andar por él.
El sistema dialogal, adoptado ya en Realidad, nos da la forja expedita y concreta de los caracteres. Estos se hacen, se componen, imitan mas facilmente, digamoslo asi, a los seres vivos, cuando manifiestan su contextura moral con su propia palabra, y con ella, como en la vida, nos dan el relieve mas o menos hondo y firme de sus acciones. La palabra del autor, narrando y describiendo, no tiene, en términos generales, tanta eficacia, ni da tan directamente la impresión de la verdad espiritual. Siempre es una referencia, algo como la Historia, que nos cuenta los acontecimientos y nos traza retratos y escenas. Con la virtud misteriosa del dialogo parece que vemos y oimos sin mediación extrana el suceso y sus actores, y nos olvidamos mas facilmente del artista oculto; pero no desaparece nunca, ni acaban de esconderle los bastidores del retablo, por bien construidos que estén. La impersonalidad del autor, preconizada hoy por algunos como sistema artistico, no es mas que un vano emblema de banderas literarias, que si ondean triunfantes, es por la vigorosa personalidad de los capitanes que en su mano las llevan. -
Con paso decidido acomete el héroe la empinada cuesta del Observatorio. Es, para decirlo pronto, un héroe chiquito, paliducho, mal dotado de carnes y peor de vestido con que cubrirlas; tan insignificante, que ningún transeúntes, de estos que llamamos personas, puede creer, al verle, que es de heroico linaje y de casta de inmortales, aunque no esta destinado a arrojar un nombre mas en el enorme y ya sofocante inventario de las celebridades humanas. Porque hay ciertamente héroes mas o menos talludos que, mirados con los ojos que sirven para ver las cosas usuales, se confunden con la primera mosca que pasa o con el silencioso, común o incoloro insectillo que no molesta a nadie, ni siquiera merece que el buscador de alimanas lo coja para engalanar su colección entomológica... Es un héroe mas oscuro que las historias de sucesos que aún no se han derivado de la fermentación de los humanos propósitos; mas inédito que las sabidurias de una Academia, cuyos cuarenta senores andan a gatas todavia, con el dedo en la boca, y cuyos sillones no han sido arrancados aún al tronco duro de las caobas americanas.
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Venid aca otra vez, fieles parroquianos de estas paginas, y escuchad la voz de aquel buen Tito, entrometido indagador de cosas y personas, familiar diablillo que os entretuvo con la vaga historia del Rey saboyano; venid aca otra vez, y os contara cómo saltó Espana del trono mayestatico al tablado de la República, las fatigas, desazones y horribles discordias que afligieron a esta Patria nuestra, tan animosa como incauta, y por fin, el traqueteo nervioso y epiléptico que la precipitó a su desdichada caida. Reconocedme, soy el mismo: chiquitin, travieso, enamorado, con tendencias a exagerar estas cualidades o defectos, si es que lo son. Mi estatura parece que tiende a empequenecerse mas cada dia; la agilidad de mi espiritu y de mis movimientos toca ya en lo ratonil, y en cuanto a mis inclinaciones y aptitudes donjuanescas, debo decir que vivo en constante combustión amorosa. Ansio penetrar con vosotros en la selva histórica que nos ofrecen los adalides republicanos en once meses del ano 1873, ano de sarampión agudisimo del que salimos por la intensa vitalidad de esta vejancona robusta que llamamos Espana. La historia de aquel ano es, como he dicho, selva o manigua tan enmaranada que es dificil abrir caminos en su densa vegetación. Es en parte luminosa, en parte siniestra y obscura, entretejida de malezas con las cuales lucha dificilmente el hacha del lenador. En lo alto, bandadas de cotorras y otras aves parleras aturden con su charla retórica; abajo, alimanas saltonas o reptantes, antropoides que suben y bajan por las ramas hostigandose unos a otros, sin que ninguno logre someter a los demas; millonadas de espléndidas mariposas, millonadas de zanganos zumbantes y molestos; rayos de sol que iluminan la fronda espesa, negros vapores que la sumergen en temerosa penumbra.
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»Mientras recobro la mia, alla van paces y mas paces y un propósito firme de no volver a ser irascible, ni suspicaz, ni cavilosa, ni inquisidora, como tú dices. Tus explicaciones me satisfacen completamente: no sé por qué veo en ellas una lealtad y una honradez que se imponen a mi razón, y no dan lugar a mas dudas, y me llenan el alma, ¿cómo decirlo? de un convencimiento que se parece al carino, que es su hermano y esta junto con él, abrazados los dos, en el fondo, en el fondo... no sé acabar la frase; pero ¿qué importa? Adelante. Decia que creo en tus explicaciones. Una negativa habria aumentado mis sospechas; tu confesión las disipa. Declaras que en efecto amaste... no, no es ésta la palabra... que tuviste relaciones superficiales, de colegio, de chiquillos, con la de Fúcar; que la conoces desde la ninez, que jugabais juntos... Yo recuerdo que me contabas algo de esto en Madrid, cuando por primera vez nos conocimos. ¿No era esa la que te acompanaba a recoger azahares caidos debajo de los naranjos, la que tenia miedo de oir el chasquido de los gusanos de seda cuando estan comiendo, la que tú coronabas con florecillas de dondiego de noche? Si: me has referido muchas monadas de esa tu companera de la infancia. Ella y tú os pintabais las mejillas con moras silvestres y os poniais mitras de papel. Tú gozabas cogiendo nidos, y ella no tenia mayor placer que descalzarse y meter los pies en las acequias, andando por entre los juncos y plantas acuaticas. Un dia, casi a la misma hora, tú te caiste de un arbol, y ella fué mordida por un reptil. Era la de Fúcar, ¿no es verdad? Mira qué bien me acuerdo. ¡Si seria yo capaz de escribir tu historia!
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Al dia siguiente recibió León un anónimo, después la visita de dos amigos que le comunicaron algo muy interesante, pero también muy penoso para él, y a consecuencia de esto pasó en gran desasosiego el dia y en vela la noche. Levantóse temprano y anunció a Facunda que se marchaba; una hora después, dijo: «No: me quedo, debo quedarme.» Por la tarde salió a pasear a caballo, y al regreso envió un recado a Pepa, diciéndole que deseaba hablar con ella. Desde el dia en que se supo la noticia de la muerte de Cimarra, León no habia visto a la hija del Marqués de Fúcar sino dos ó tres veces. Un sentimiento de delicadeza le habia impedido menudear sus visitas a Suertebella. Recibióle Pepa poco después de anochecer en la misma habitación donde Monina habia estado enferma y moribunda. La graciosa nina, medio desnuda sobre la cama, se rebelaba contra la regla que manda dormir a los chicos a prima noche, y sin hacerse de rogar como otras veces, contaba todos los medios cuentos que sabia, y decia todas sus chuscadas y agudezas; empezaba una charla que concluia en risa, y castigaba a su muneca después de darla de mamar; saludaba como las senoras, y con sus dedillos hacia un aro para imitar el lente monóculo del Barón de Soligny. Después de mucha batahola, vacilando entre la risa y una severidad fingida, Pepa logró hacerla arrodillar, cruzar las manos y decir de muy mala gana un hechicero Padrenuestro, mitad comido, mitad bostezado. Siguió a esta oración el Con Dios me acuesto, con Dios me levanto, y como si esta ingenua plegaria tuviese en cada palabra virtud soporifera, Monina guinó los ojos, cerró sus parpados con dulce tranquilidad, y murmurando las últimas silabas, quedóse dormida en los brazos del Senor. Después que ambos la contemplaron en silencio durante largo rato, León la besó en la frente.
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El coche partia de la extremidad del barrio de Salamanca, para atravesar todo Madrid en dirección al de Pozas. Impulsado por el egoista deseo de tomar asiento antes que las demas personas movidas de iguales intenciones, eché mano a la barra que sustenta la escalera de la imperial, puse el pie en la plataforma y subi; pero en el mismo instante ¡oh previsión! tropecé con otro viajero que por el opuesto lado entraba. Le miro y reconozco a mi amigo el Sr. D. Dionisio Cascajares de la Vallina, persona tan inofensiva como discreta, que tuvo en aquella critica ocasión la bondad de saludarme con un sincero y entusiasta apretón de manos.
Nuestro inesperado choque no habia tenido consecuencias de consideración, si se exceptúa la abolladura parcial de cierto sombrero de paja puesto en la extremidad de una cabeza de mujer inglesa, que tras de mi amigo intentaba subir, y que sufrió sin duda por falta de agilidad, el rechazo de su bastón.
Nos sentamos sin dar al percance exagerada importancia, y empezamos a charlar. El Sr. D. Dionisio Cascajares es un médico afamado, aunque no por la profundidad de sus conocimientos patológicos, y un hombre de bien, pues jamas se dijo de él que fuera inclinado a tomar lo ajeno, ni a matar a sus semejantes por otros medios que por los de su peligrosa y cientifica profesión. Bien puede asegurarse que la amenidad de su trato y el complaciente sistema de no dar a los enfermos otro tratamiento que el que ellos quieren, son causa de la confianza que inspira a multitud de familias de todas jerarquias, mayormente cuando también es fama que en su bondad sin limites presta servicios ajenos a la ciencia, aunque siempre de indole rigurosamente honesta.
Nadie sabe como él sucesos interesantes que no pertenecen al dominio público, ni ninguno tiene en mas estupendo grado la mania de preguntar, si bien este vicio de exagerada inquisitividad se compensa en él por la prontitud con que dice cuanto sabe, sin que los demas se tomen el trabajo de preguntarselo. Júzguese por esto si la compania de tan hermoso ejemplar de la ligereza humana sera solicitada por los curiosos y por los lenguaraces.