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steven l. kaplan
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Américain amoureux de la France et historien majeur du pain, Steven Kaplan lance un cri d'alarme et d'amour pour le pain. Jamais on n'a mangé aussi peu de pain en France, jamais il n'a eu, dans une indifférence assez générale, aussi peu de goût. On l'accable de tous les maux, on l'oublie... Or, pour reprendre les mots de Jean Anouilh, en France, la réalité a le goût du pain. Plus encore, cet aliment a structuré notre identité, notre culture, a déclenché des émeutes, a été au coeur de la vie politique, idéologique, culturelle, sociale de la France. Militer pour la cause du pain et sa culture, à l'heure de la mondialisation, est-ce une cause perdue ? Steven Kaplan, loin d'être passéiste et idéaliste, a les pieds plantés dans le champ des céréales, le moulin et le fournil. Quand une culture ne s'adapte pas au monde, mais s'oublie, il est temps de résister, de rappeler ce qu'elle fut et de sonner le tocsin. Une savoureuse leçon vivante d'histoire, une enquête inquiétante et un appel à reprendre le chemin des boulangeries, la tête haute !
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Le Meilleur pain du monde : Les boulangers de Paris au XVIIIe siècle
Steven l. Kaplan
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 10 Janvier 1996
- 9782213595962
Le bon pain d'autrefois, le pain fait à l'ancienne : autant d'expression qui évoquent un temps où le pain était au coeur de la vie, où le partage du pain en famille ou au travail était un geste quotidien et l'offrande de pain bénit un rituel dominical.
Pour comprendre le sens de ces traditions, il faut imaginer le Paris du xviiie siècle. Des fournils aux étals des marchés, les activités liées au pain animent la ville, de jour comme de nuit. Le pain est alors une denrée de première nécessité, et la boulangerie un véritable service public qui mobilise sans cesse la police. Mais sa fabrication ne relève pas que du savoir-faire du boulanger, elle dépend d'un environnement que nul ne peut maîtriser, et la peur même d'en manquer en fait un symbole. Que le pain gris remplace le pain blanc - le pain que préfèrent les Parisiens - et les voilà dans la rue. « Si le pain ne diminue, nous exterminerons le roi et tout le sang des Bourbons », proclament des affiches lors du couronnement de Louis XVI. Quinze ans plus tard, les femmes iront à Versailles chercher « le boulanger », car c'est au roi qu'il revient d'assurer la subsistance de ses sujets.
Steven Kaplan fait revivre de façon magistrale cette longue chaîne du pain à laquelle toute la ville participe, et en premier lieu les boulangers. Acteurs trop oubliés de la vie politique et économique de l'Ancien Régime, ils forment l'une des plus anciennes corporations de Paris et n'en respectent pas toujours les règles : si les maîtres boulangers sont censés révéler les secrets de leur métier à leurs apprentis, ceux-ci sont souvent corvéables à merci. Rares sont les compagnons qui réussiront à s'établir. En fin de compte, la réputation des maîtres boulangers est leur capital le plus précieux, puisqu'elle leur assure à la fois le crédit de leurs fournisseurs et la fidélité de leur clientèle. Pour avoir le « privilège » de faire le meilleur pain du monde, il faut aussi savoir faire commerce et même bien choisir son épouse.
Steven L. Kaplan est professeur d'histoire européenne à Cornell University. Il a publié, entre autres, Les Ventres de Paris. Pouvoir et approvisionnement dans la France d'Ancien Régime (Fayard, 1988) et Adieu 89 (Fayard, 1993). -
Raisonner sur les blés ; essais sur les lumières économiques
Steven l. Kaplan
- Fayard
- Divers Histoire
- 30 Août 2017
- 9782213671161
Laisser-faire contre interventionnisme, c'est sur ce thème qui met aux prises aujourd'hui nos hommes politiques, nos intellectuels et nos économistes que se sont affrontés les plus grands esprits du XVIIIe siècle, Diderot, Galiani, Turgot, Necker, parmi d'autres.
Alors que la science économique vient de naître, les « économistes », comme s'appellent eux-mêmes les physiocrates, deviennent un groupe influent auprès de Louis XV et vont transformer le monde, notamment grâce à l'idée nouvelle de liberté. Mais les premières tentatives de l'appliquer politiquement, par des réformes radicales dans le domaine de l'approvisionnement, débouchent sur de très graves crises sociales, économiques, politiques et culturelles.
De nombreux critiques pointent la dangerosité d'un désengagement drastique de l'État et mettent en relief le caractère ambigu d'une liberté sectaire incapable de porter une émancipation socialement juste. Du grand débat sur les blés que font naître ces affrontements brutaux, tant sur les marchés et les chemins que dans les livres et les salons, émergent deux visions du monde qui continuent de nous diviser aujourd'hui.
Steven Kaplan nous plonge dans les écrits et les correspondances des protagonistes pour répondre à cette question fondamentale : comment concilier marché et régulation, liberté et égalité ? Ce faisant, il offre une vision renouvelée du XVIIIe siècle français et une manière originale de pratiquer une histoire des idées. -
La France et son pain : Histoire d'une passion. Entretiens avec Jean-Philippe de Tounac
Jean-Philippe de Tonnac, Steven l. Kaplan
- Albin Michel
- 5 Mai 2010
- 9782226187222
Quelle problématique plus susceptible de nous faire pénétrer dans tous les domaines de la vie sociale, économique, politique, culturelle, psychologique, religieuse que celle du pain ? La France n'est pas simplement « panivore », explique l'historien américain Steven Kaplan, elle est littéralement habitée par l'histoire de son pain. Dans ces entretiens, il revient sur cette passion fixe des Français qu'il a mise au centre de son oeuvre. Parce qu'on ne peut l'appréhender qu'au carrefour du matériel et du symbolique, qu'il fut à la fois raison de survie, promesse de salut, agent de sociabilité et marqueur de vulnérabilité pendant des siècles, scellant par là même le contrat social et dotant le pouvoir de sa légitimité, le pain appelait une immense enquête, à laquelle Steven Kaplan s'est attelé depuis quarante ans.Soucieux de faire de l'histoire « totale », l'historien s'est même mis à fréquenter les fournils et à pétrir la pâte. Partant, il est devenu un expert incontesté et sans aucun doute le plus grand historien du pain français dans le monde. C'est ce parcours complexe de « gaijin », d'universitaire américain travaillant sur un sujet bien français, qu'il retrace ici, avec la rigueur intellectuelle et l'humour qui le caractérisent.
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Transmettre, soumettre, socialiser : essai sur l'apprentissage de Colbert à la Grande Guerre
Steven l. Kaplan
- Fayard
- 26 Avril 2023
- 9782213711911
D'un côté, bon nombre de Français voient l'apprentissage comme un phénomène relevant du passé. De l'autre, la politique publique récente vise le cap d'un million d'apprentis ; elle mise sur l'alternance, puissant levier d'emploi et d'insertion, voire de croissance. Pour comprendre chaque position, il faut jeter un regard sur la longue durée, de Colbert à nos jours.
L'apprentissage est d'abord l'histoire de milliers de familles humbles : comment elles négocient l'entrée de leurs enfants dans le monde du travail et comment ces derniers s'y adaptent, apprennent, luttent, s'en sortent. De son essor au XVIIIe siècle, sous-tendu par le corporatisme, à sa perte de vitesse au XIXe, alors qu'il est attaqué par l'idéologie libérale fondée sur le laisser-faire, puis ses transformations à l'aube du XXe siècle, l'apprentissage déborde le seul champ de la formation professionnelle et de la socialisation des jeunes. Tel un « fait social total », c'est à la fois une idée et une pratique qui touchent une multitude de personnes, mais aussi des points sensibles dans le fonctionnement de la société, la marche de l'économie, les intérêts de l'État, la culture politique, l'élaboration de normes sociales et morales, l'évolution des représentations de l'enfance et de l'adolescence. L'apprentissage cristallise ainsi la vive tension entre liberté et régulation.
Dans cet essai majeur, d'une plume brillante, Steven L. Kaplan poursuit le travail au coeur de tous ses livres, de La Fin des corporations à Raisonner sur les blés, sur le fondement des sociétés humaines.
STEVEN L. KAPLAN est professeur émérite à l'université de Cornell (New York). Américain et français, spécialiste de l'histoire sociale, il travaille depuis toujours sur l'Ancien Régime et la Révolution française, et plus récemment sur le XXe siècle. Il a beaucoup écrit sur les subsistances, notamment le pain, et sur le monde du travail. Il a publié chez Fayard Les Ventres de Paris (1988), Adieu 89 (1993), Le Meilleur Pain du monde (1996), La Fin des corporations (2006), Le Pain maudit (2008), Raisonner sur les blés (2017) et Pour le pain (2020). -
Les Ventres de Paris : Pouvoir et approvisionnement dans la France d'Ancien Régime
Steven l. Kaplan
- Fayard
- 27 Janvier 1988
- 9782213019758
Paris, au XVIIIe siècle, vit au bonheur du blé. La ville dévoreuse est friande de froment, de pain blanc, gris à la rigueur pour les malades, les prisonniers et les soldats; délicate, elle refuse les méchants grains et les sombres farines _ le seigle, l'épeautre et le méteil. Le Roi a la charge d'assurer le ravitaillement; il mobilise donc la police, le lieutenant général, le commissaire et les inspecteurs pour que chaque jour les ventres de Paris soient rassasiés en quantité et les palais flattés par le goût des meilleures farines.Mais comment assurer la sécurité du ravitaillement dans un environnement technique précaire, sensible aux moindres intempéries? dans un univers de mentalités suspectant meuniers, marchands, courtiers et autres boulangers monopoleux de spéculer sur les prix et de raréfier les grains, et proclamant qu'il faut développer le commerce tout en se gardant des commerçants?La monarchie crut trouver la parade dans le marché: le marché serait tant le lieu physique de la vente et de l'achat transparents _ le marché hebdomadaire et obligatoire _ que le principe présidant à l'échange, moralisant le commerce et domestiquant les producteurs et intermédiaires plus soucieux de leurs intérêts et de leurs égoïsmes que du bien commun.Grâce à Steven L. Kaplan, le lecteur pénètre la micro-société de l'approvisionnement, structurée par la production et la surveillance policière mais divisée par les antagonismes de métiers et de fortune. La chaîne des subsistances est ici dévidée, du producteur-vendeur au consommateur: sous le regard du Roi nourricier s'animent les marchands de grain et de farine, les meuniers, les courtiers et facteurs, les officiers jurés mesureurs et porteurs, les boulangers, les inspecteurs et commissaires responsables de la bonne marche du ravitaillement. Rarement le lecteur, _ grâce à la veine de l'historien qui lui fait tâter les farines, le promène par monts et par vaux dans les moulins et les blutoires, lui restitue les sons, les couleurs et les odeurs d'une ville chaque jour anxieuse de manger à sa faim _, aura eu à ce point le sentiment de participer au grouillement social à la veille de la Révolution. Celle-ci n'entendait-elle pas faire valoir les droits de la Nation, puis du Peuple face à la monarchie, au Boulanger, à la Boulangère et au Petit mitron?Steven L. Kaplan est Professeur d'histoire européenne à Cornell University. Il est notamment l'auteur de: Le Pain, le peuple et le roi (Paris, 1986) et Le Complot de famine: histoire d'une rumeur au XVIIIe siècle (Paris, 1982).
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La fin des corporations
Steven l. Kaplan
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 17 Janvier 2001
- 9782213608297
Les communautés d'arts et métiers sont une clef essentielle pour comprendre l'Ancien Régime, puisqu'elles réglementaient l'organisation du travail dans les villes et assignaient à chacun une place dans la hiérarchie de la société. Quels pouvoirs détenaient-elles ? Etaient-elles une barrière contre l'anarchie ou une entrave à la liberté des individus et du commerce ? Ces questions sont au coeur des débats sur la modernisation qui ont enflammé la France des Lumières. En 1776, Turgot, le ministre philosophe, tente de les abolir, mais le vaste mouvement de résistance qu'il soulève le contraint à reculer. Necker impose alors, avec plus ou moins de succès, un corporatisme d'Etat, à la fois plus souple et plus rationnel. Les nouvelles communautés qui se forment aux quatre coins du royaume ne sont abolies qu'en 1791, preuve qu'au début de la Révolution elles constituaient encore, malgré les critiques, l'un des piliers de l'ordre social et politique. Dans ce récit de la lente agonie des corporations, Steven Kaplan fait revivre maître, apprentis et compagnons, montrant les conflits et les tensions qui agitaient souvent échoppes et ateliers derrière la fraternité affichée. Ce tableau coloré démystifie les visions caricaturales d'une institution dont l'histoire a longtemps été trop idéalisée avant de tomber dans l'oubli. Steven L. Kaplan est professeur d'histoire européenne à Cornell University. Il a publié, entre autres, Les Ventres de Paris. Pouvoir et approvisionnement dans la France d'Ancien Régime(Fayard, 1988) et Le Meilleur Pain du monde. Les boulangers de Paris au XVIIIe Fayard, 1996).