Belles Lettres
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Le Paradoxe ambulant : 59 essais
G.K. Chesterton
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 16 Août 2024
- 9782251455990
« Quand on lit Chesterton, on se sent submergé par une extraordinaire impression de bonheur. Sa prose est le contraire d'académique : elle est joyeuse. Ses mots rebondissent dans un jaillissement d'étincelles, tel un jouet mécanique soudain venu à la vie, cliquetant et tourbillonnant de bon sens, cette merveille étonnante entre toutes. Le langage était pour Chesterton un jeu de construction avec lequel fabriquer des théâtres de marionnettes et des armes pour rire [...]. Que les événements et leurs causes changent en fonction de la façon dont on les raconte, représentation de leurs traits communs ou de noirs océans de différences ; que notre compréhension de l'univers puisse dépendre de l'arrangement de mots sur une page et de l'inflexion donnée à ces mots ; que les mots, à la fin, soient tout ce que nous avons pour nous défendre et que la valeur des mots, comme celle de nos individus mortels, se cache dans leur faillibilité même et dans leur élégante fragilité, tout cela, Chesterton le savait et n'a cessé d'en rendre compte. Que nous ayons ou non le courage d'être d'accord avec lui, voilà, manifestement, une autre question. » Alberto Manguel
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Le déclin du courage
Alexandre Soljenitsyne
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 21 Octobre 2014
- 9782251200460
Le 8 juin 1978 Alexandre Soljénitsyne disait aux étudiants de l'université de Harvard :
« Non, je ne peux pas recommander votre société comme idéal pour transformation de la nôtre. (.) Nous avions placé trop d'espoirs dans les transformations politico-sociales, et il se révèle qu'on nous enlève ce que nous avons de plus précieux : notre vie intérieure. À l'Est, c'est la foire du Parti qui la foule aux pieds, à l'Ouest la foire du Commerce : ce qui est effrayant, ce n'est même pas le fait du monde éclaté, c'est que les principaux morceaux en soient atteints d'une maladie analogue. »
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Pouvoir : les génies invisibles de la cité
Guglielmo Ferrero
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 10 Mai 2024
- 9782251453378
Qu'est-ce que le pouvoir ? Quels principes le fondent, l'organisent et le perpétuent ? Pourquoi les sociétés, en dépit des mouvements qui périodiquement les secouent - révoltes, révolutions -, retrouvent-elles toujours ordre et harmonie ? Quels liens mystérieux tiennent soudés les groupes humains ?
Avec Pouvoir. Les Génies invisibles de la Cité, Guglielmo Ferrero a donné au XXe siècle son classique de la philosophie politique. -
Le monde d'hier ; souvenirs d'un européen
Stefan Zweig
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 11 Avril 2013
- 9782251200347
« En ma qualité d'Autrichien, de Juif, d'écrivain, d'humaniste et de pacifiste, je me suis toujours trouvé présent là où les secousses sismiques se produisent avec le plus de violences (...) Né en 1881 dans un grand et puissant empire (...), il m'a fallu le quitter comme un criminel. Mon oeuvre littéraire, dans sa langue originale, a été réduite en cendres. Étranger partout, l'Europe est perdue pour moi... J'ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison (...). Cette pestilence des pestilences, le nationalisme, a empoisonné la fleur de notre culture européenne.».
Lorsque, en 1941, réfugié au Brésil, Stefan Zweig rédige Le monde d'hier, il a déjà décidé de mettre fin à ses jours. « Parlez, ô vous, mes souvenirs et rendez au moins un reflet de ma vie avant qu'elle ne sombre dans les ténèbres.».
Chroniqueur de l'«Âge d'or» de l'Europe, il évoque avec bonheur sa vie de bourgeois privilégié, celle de ceux qui furent ses amis: Arthur Schnitzler, Hugo von Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke, Romain Rolland, Paul Valéry... Mais, analyste de l'échec d'une civilisation, il s'accuse d'avoir, peu soucieux des réalités sociales et économiques, assisté, aveugle, à la montée des périls.
Le monde d'hier: le chef-d'oeuvre de Stefan Zweig et l'un des plus grands livres-témoignages de notre époque.
Ami de Freud, d'Arthur Schnitzler et Richard Strauss Stefan Zweig (Vienne 1881- Petropolis 1942) fit partie de la fine fleur de l'intelligentsia juive de la capitale autrichienne avant de quitter son pays natal en 1934 sous la pression fasciste. Réfugié à Londres il y poursuit une oeuvre de biographe (Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles qui ont conservé leur attrait près d'un siècle plus tard (Amok, La pitié dangereuse, La confusion des sentiments). C'est au Brésil qu'il se suicide en 1942, au lendemain du jour où il avai expédié le manuscrit du Monde d'hier à son éditeur.
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La cité et son ombre : Essai sur la République de Platon
Allan Bloom
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 4 Octobre 2024
- 9782251456126
[Lire Allan Bloom], c'est remettre en question tout ce que nous pensons savoir sur le gouvernement, la politique, la meilleure vie humaine et la nature de la vérité. Seul ce type d'engagement est à la hauteur de l'exigence que Socrate continue de nous imposer, plus de 2 400 ans après sa mort.
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La philosophie éternelle
Aldous Huxley
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 15 Septembre 2023
- 9782251454498
La Philosophie éternelle date de 1945, treize ans après Le Meilleur des Mondes. Au désespoir, Huxley n'oppose pas seulement l'érudition et l'humour ; ce grand voyageur, qui fit le tour du monde en sceptique et expérimenta les drogues en documentaliste, s'est défendu du pessimisme par ces deux formes de l'intelligence à l'affût d'elle-même que sont l'ironie et le savoir. Cette oeuvre est une magistrale synthèse qui rapproche les religions, les traditions d'Orient et d'Occident, à la recherche d'une pensée mondiale, à mi-chemin de la science et de la mystique dénommée « Philosophie Eternelle » et qui, au-delà d'apparentes oppositions ou évolutions, est une empreinte permanente de la pensée humaine, à qui elle indique un chemin spirituel.
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La double nature du livre : quatre décennies de mutations dans la "chaine du livre"
François Gèze
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 6 Octobre 2023
- 9782251454641
Parce qu'ils sont au coeur de la création éditoriale, les métiers de l'édition et de la librairie attirent aujourd'hui un nombre croissant de vocations. Mais pour être efficacement exercés, ces métiers ne peuvent rester dans un ciel éthéré. Car s'il est d'abord l'oeuvre de l'esprit d'un auteur, le livre est indissociablement un objet marchand, façonné par l'éditeur et l'imprimeur (pour sa version papier) et commercialisé par le libraire.
Éditeurs et libraires doivent ainsi préserver la logique de création tout autant que la logique commerciale, pour éviter les excès de l'une (la tendance à l'étatisation) et de l'autre (le primat du profit), sources de censure et d'autocensure. Nourri d'une expérience de praticien (dans l'édition de sciences humaines) et d'acteur dans l'interprofession de la « chaîne du livre », l'auteur explicite les risques et opportunités de la concentration éditoriale, tout autant que le dynamisme retrouvé de la librairie indépendante. Surtout, il développe longuement les effets de la fameuse « mutation numérique », peut-être moins « révolutionnaire » qu'on le dit parfois. -
Primo Levi et Tullio Regge - le premier chimiste, le second physicien - s'entretiennent à bâtons rompus des années de formation, de leur profession respective, des responsabilités de la science et de l'avenir de l'homme, mais aussi de la naissance de l'univers, des plus récentes hypothèses de la physique (des particules élémentaires à la cosmologie) et des diverses étapes de ce « roman » scientifique qu'a été la formulation de la théorie de la relativité, ainsi que du débat passionné auquel elle a donné lieu. Lors d'un séjour prolongé à Princeton, Regge a eu l'occasion de côtoyer des personnalités comme Oppenheimer, Gödel, Heisenberg, Dyson, qu'il évoque longuement dans cette conversation où plane en permanence l'ombre immense d'Einstein. Ce dialogue sans prétention, plein d'humour et de fantaisie, offre en outre un savoureux autoportrait involontaire des deux interlocuteurs.
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Tacite, ses verités sont les nôtres
Xavier Darcos
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 2 Février 2024
- 9782251455228
Vers la fin du I?? siècle, l'historien latin Tacite s'interroge sur le destin du monde. Il fait la revue des moeurs collectives et des caractères privés. Il révèle les calculs et les manoeuvres des acteurs politiques. Il décrit la folie contagieuse, provoquée par la volonté de puissance. Il se souvient d'une cause déjà perdue :
L'idéal républicain. Les lettrés, les propriétaires terriens et les militaires désintéressés, qui formaient l'élite romaine, ont cédé la place à des courtisans, à des technocrates, à des nouveaux riches.
J'ai pris le parti de considérer que la pensée de Tacite a valeur universelle et qu'il s'adresse encore à notre temps. Certes, il évoque une période cruelle où les princes étaient surtout des tueurs ou des scélérats. Il montre comment le pouvoir peut dégénérer en despotisme de palais, en servilité, en affairisme et en bureaucratie. Nos manières sont plus policées. Mais ses formules, étincelantes d'intelligence et de pénétration, semblent subitement viser une actualité permanente. Sonnent-elles plus juste à nos oreilles parce qu'elles concernaient une forme de décadence ou de déclin ? Je laisse à chacun le soin d'en juger et de lire entre les lignes. -
Le chemin de l'homme ; le problème de l'homme ; fragments autobiographiques
Martin Buber
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 22 Septembre 2015
- 9782251200538
- Le Chemin de l'homme - « Commencer par soi, mais non finir par soi; se prendre pour point de départ, mais non pour but; se connaître, mais non se préoccuper de soi. » La doctrine hassidique enseigne que l'on atteint la sagesse non en se détachant du monde, mais en s'en imprégnant profondément pour mieux le comprendre. Rendant accessible une pensée profonde et complexe, Martin Buber pose dans Chemin de l'homme les fondements de cette doctrine, apparue au milieu du XVIIIe siècle. Considéré par Hermann Hesse comme un « présent précieux et inépuisable », Le Chemin de l'homme décrit le parcours spirituel que chacun effectue vers les autres et vers Dieu.
- Le Problème de l'homme - « Martin Buber distingue des périodes de sécurité, où l'homme voit clairement sa place dans le monde, dans la société et devant Dieu : alors s'esquissent les grandes synthèses d'Aristote, de S. Thomas ou de Hegel. Et des périodes d'incertitude, où tout est remis en question ; S. Augustin, Pascal, Kant, Nietzsche, comme tant de nos contemporains, se posent à ces moments la question primordiale :
« Qu'est-ce que l'homme ? ». » Paul Decerf, recension dans la Revue Philosophique de Louvain, 1964.
- Fragments autobiographiques - Martin Buber (1878-1965) est le plus grand philosophe juif de notre époque.
À l'occasion du vingtième anniversaire de sa mort, en 1985, furent publiés ces remarquables Fragments autobiographiques qu'il a écrits vers la fin de sa vie en 1958-1959. Il s'agit bien de fragments, d'impressions, de moments de vie, de rencontres, de souvenirs agencés à la manière d'une mosaïque. La rencontre avec Herzl, en 1898, est pour lui décisive. Déjà tourné vers une carrière universitaire, Martin Buber s'engage simultanément dans les mouvements sionistes. Mais c'est surtout l'étude du hassidisme qui va l'ancrer dans l'approfondissement de la mystique juive et marquera pour lui un véritable retour aux sources. Maître à penser de toute une génération en Allemagne, puis à Jérusalem, il entretient également avec la France une relation privilégiée comme en témoignent ici ses lettres à Camus, Claudel et bien d'autres.
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De l'Iliade et autres textes
Rachel Bespaloff
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 9 Septembre 2022
- 9782251453293
Prise au piège de l'Histoire à l'orée de la Seconde Guerre mondiale, Rachel Bespaloff relit l'Iliade à la lumière des évènements contemporains. Scrutant la pensée grecque avant qu'elle ne devienne dialectique, elle y distingue une forme de pensée particulière, essentiellement éthique et proche de la pensée biblique. Elle la définit comme la science des moments de détresse totale où l'absence de choix dicte la décision. Mode particulier de pensée qui prévaut chaque fois que l'homme se heurte à lui-même à un tournant de son existence. Il n'en resterait pas de traces s'il n'y avait la poésie pour en témoigner.
Précédé d'une introduction de Monique Jutrin, le texte de De l'Iliade est accompagné de deux articles de la même époque, L'humanisme de Péguy et Le monde du condamné à mort de Camus ainsi que d'un inédit : Les deux Andromaques. -
Le yogi et le commissaire
Arthur Koestler
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 3 Février 2023
- 9782251453965
Le monde est imparfait. Pour le délivrer des fléaux qui l'accablent, deux théories s'affrontent. La première veut une transformation par l'extérieur, c'est-à-dire une révolution qu'imposeraient tous les moyens justifiés par cette fin. C'est la position du commissaire. A l'opposé, le yogi cherche une transformation par l'intérieur sans recours à la violence. L'histoire de l'humanité n'est qu'une perpétuelle oscillation entre ces deux pôles : rationalisme et mysticisme.
Arthur Koestler analyse avec brio ces dilemmes dans le premier des articles et essais qui composent le présent volume mais, en fait, chaque texte - qu'il soit placé sous le titre général de digressions, d'exhortations ou d'explorations - est dans son essence une protestation contre le régime des commissaires et un appel à la raison, au bon sens, au besoin de liberté qu'il y a en chacun de nous. Tous sont des textes de combat écrits entre 1940 et 1944. Tous portent aussi la marque d'une intelligence incisive qui refuse les pièges de la rhétorique. En dépit du passage du temps, la plupart des conclusions d'Arthur Koestler restent valables et, même pour qui les récuse, ce volume apporte le plaisir rare d'une lecture qui stimule la réflexion et aide à comprendre la « res politica ». -
On A PU DIRE qu'en demandant à un homme - ou à une femme - s'il préfère Tolstoï ou Dostoïevski, on peut « connaître le secret de son coeur ». Avec son érudition et sa verve coutumière, George Steiner explore ici les différences qui opposent le monde d'Anna Karénine et celui des Frères Karamazov. Ce sont deux interprétations du destin de l'homme, de l'avenir de l'Histoire et du mystère de Dieu que nous pouvons ainsi mieux comprendre. Car grâce au constant jaillissiment des idées de l'auteur de Langage et Silence, le lecteur se trouve comme forcé d'entrer dans un dialogue passionné avec des thèmes aussi éternels que fondamentaux.
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Les livres tiennent tout seuls sur leurs pieds
Virginia Woolf
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 11 Septembre 2017
- 9782251447230
Pour Virginia Woolf, si les livres doivent tenir tout seuls sur leurs pieds, c'est qu'ils n'ont pas besoin de préface ou d'introduction pour exister. Heureusement qu'elle n'a pas suivi ses propres conseils ! Nous n'aurions pas eu la chance de lire ces 22 essais ou critiques qui nous montrent, entre autres, Thomas Hardy, Katherine Mansfield, Jane Austen, Thoreau ou Conrad, comme nous ne les avions jamais vus.
Quelques mots suffisent à l'auteur de Mrs Dalloway pour définir Tchekhov : « s'il n'est pas au niveau des génies inspirés devant lesquels on s'incline, c'est parce qu'il est à notre niveau. » Et quelques phrases pour Defoe : « alors qu'il n'y a rien de métaphysique dans le récit par Daniel Defoe du séjour de Robinson Crusoé dans son île déserte, pourquoi réussit-il à en faire un chef d'oeuvre, alors qu'il n'y a pas de solitude, pas d'âme, qu'une chose à laquelle nous faisons face, un grand pot en terre cuite ? » Ces pages nous font découvrir également l'insolence de Virginia Woolf (lorsqu'elle plaide pour que la littérature ne soit pas réservée aux « gens en perruque et en robe » mais offerte à tous ceux qui « mettent l'accent au mauvais endroit » pour qu'ils « piétinent les pelouses vénérables »), ou son humour (« pour transposer aujourd'hui la légende d'Achille, imaginons Tennyson tué sur les marches de St Paul par un aigle - non c'est trop fantastique - imaginons-le tué par un taxi »).
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L'éthique littéraire ; Emerson d'Henry James
Ralph Waldo Emerson
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 17 Juin 2022
- 9782251453071
Ce VOLUME réunit cinq conférences, « L'éthique littéraire », « La méthode de la nature », « L'homme réformateur », « Le conservateur », et « Le jeune américain » prononcées par Emerson dans les années 1838-1844, au cours de cette première période sur laquelle, selon Henry James, repose sa renommée.
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LeS LIVRES INDISPENSABLES nous accablent avec plus de force encore que la mort de l'aimé. Ce qu'ils ont en commun, ce qui rattache les rares exemples profanes au canonique, c'est bel et bien leur statut de textes sacrés, de convocation et d'assignation à l'humanité. Ils nous appellent et nous mobilisent. le premier coup sur le crâne nous oblige à garder les yeux ouverts. » L'Iliade et l'Odyssée, la Bible, Péguy, Kafka, Husserl, Kierkegaard... George Steiner nous donne à lire ici quelques-uns de ces textes indispensables où notre culture contemporaine croise la tradition. C'est notre patrimoine qu'il nous transmet par ces lectures. Peutêtre pour faire de nous de véritables héritiers.
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Histoire de la philosophie occidentale
Bertrand Russell
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 5 Décembre 2011
- 9782251200187
Il existe peu d'histoires de la philosophie en français, et celles que l'on peut lire s'adressent à des spécialistes ou à des étudiants.
L'oeuvre de Bertrand Russell, en revanche, est accessible à tous, sans que pour cela l'exposé des différents systèmes perde en quoi que ce soit de son exactitude et de sa rigueur. C'est donc un tableau cohérent et complet de la philosophie occidentale, de l'Antiquité à nos jours que "l'honnête homme" trouvera ici. Complet, cela va de soi, car l'érudition de l'auteur ne saurait être mise en défaut. Cohérent, car une pensée sous-entend et anime cet ouvrage, cette pensée que les philosophes sont à la fois des effets et des causes : ils sont les effets des circonstances sociales, de la politique et des institutions de leur temps ; ils sont la cause (s'ils sont heureux) des nouvelles croyances qui façonneront la politique et les institutions des âges futurs.
Cet ouvrage capital de Bertrand Russell, grand penseur anglais, Prix Nobel 1950, a un double caractère : non seulement il est nourri de pensée comme un livre de philosophie, mais il se lit avec tout l'intérêt qu'on apporte à un livre d'histoire. Redisons-le, c'est une oeuvre qui pourra, et devra, figurer dans la bibliothèque de tout "honnête homme". Bertrand Russell est le plus éminent philosophe britannique du XXe siècle, qui apporta des contributions décisives dans les domaines de la logique et de l'épistémologie.
Ses principes éthiques, qu'il incarna à travers ses engagements politiques.
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La fin et les moyens : enquête sur la nature des idéaux et sur les méthodes employées pour leur réalisation
Aldous Huxley
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 18 Février 2022
- 9782251452838
« Être un homme complet, équilibré, c'est une entreprise difficile, mais c'est la seule qui nous soit proposée. Personne ne nous demande d'être autre chose qu'un homme. Un homme, vous entendez. Pas un ange, ni un démon. Un homme est une créature qui marche délicatement sur une corde raide, avec l'intelligence, la conscience et tout ce qui est spirituel à un bout de son balancier, et le corps et l'instinct et tout ce qui est inconscient, terrestre et mystérieux à l'autre bout. En équilibre, ce qui est diablement difficile. » Ces phrases qu'Aldous Huxley fit prononcer par un des héros de Contrepoint, pourraient servir de résumé au livre que voici.
Dans La Fin et les moyens, publié en 1937, Aldous Huxley développe les conditions et les méthodes d'un véritable humanisme. Comprendre l'homme nécessite d'interroger tout ce qui en lui participe au réel, à la vie de l'intelligence et de la sensibilité, à ses conditions de vie sociale et économique, mais aussi à sa spiritualité. Tout ce qui, aussi, nous aide à formuler nos conceptions du bien et du mal et détermine l'ensemble de nos actions.
Quel est donc le but de ce livre ? Réaliser l'homme tout entier, malgré les pressions idéologiques et sociales de son époque. À partir d'une définition de l'homme «sans attache», guidé par sa seule intelligence et son amour d'autrui, Aldous Huxley propose de manière concrète les moyens pour atteindre la finalité de l'effort humain. Ces moyens ne se limitent pas à une prise de conscience individuelle mais résident aussi dans un cadre politique et social plus juste, dans des réformes, des institutions vraiment humanistes, dans une éducation, enfin, qui libère l'être des préjugés de la pensée toute faite. Par être, Aldous Huxley désigne aussi bien l'enfant que l'adulte : il n'est jamais trop tard pour grandir, approfondir les raisons libres de ses croyances, dresser l'inventaire de ce qui nous paraît acceptable ou inacceptable au-delà de ce qui nous est imposé. Marcher à contre-courant pourrait être la devise de cet immense philosophe pacifiste du XXe siècle qui trace les grandes lignes
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Le courage de dire non
Mario Rigoni Stern
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 12 Avril 2018
- 9782251447926
Dans ces entretiens, l'auteur revient sur des thèmes qui lui sont chers, ici divisés en quatre parties : la vie ;
Les livres ; les guerres ; la nature, les montagnes, la chasse.
Souvenirs d'enfance et de famille, nouveaux épisodes sur les différents fronts où il a combattu durant la Seconde Guerre mondiale, se croisent d'un chapitre à l'autre et se mêlent aux réflexions de l'écrivain sur le monde contemporain : écologie, construction européenne, littératures.
La plupart des entretiens sont recueillis au cours de longues marches dans les montagnes et en forêt. La marche, les paysages traversés, le souffle et les promenades qui raccourcissent avec l'âge sont le fil conducteur du recueil.
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Quel soulagement : se dire "j'ai terminé"
Virginia Woolf
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 12 Septembre 2018
- 9782251448428
Qu'est-ce qui distingue le journal qu'a tenu Virginia Woolf de tant d'autres journaux intimes ? On le lit comme un roman, car il est bien écrit. Comme un roman policier, car le suspense est là : année par année, on assiste en direct à la naissance de ses livres. À partir de quelques mots...
Père, et Mère, et l'enfant dans le jardin : la mort. Presque rien. Une phalène pénètre dans la pièce. Ensuite, on l'accompagne dans la plus belle des aventures artistiques.
Jusqu'au dénouement, Oh, quel soulagement, se réveiller et se dire : « j'ai terminé ». Comme dans une série, on est déçus que ça se termine et on a envie de vivre le prochain épisode. Heureusement il y en a. La Chambre de Jacob, Mrs Dalloway, Vers le Phare, Orlando... De plus on n'est jamais lassés car Virginia Woolf en dit beaucoup - et on a l'impression que c'est à nous, lecteurs, qu'elle le dit - sur elle, ses hésitations, sa confiance dans les mots, les bonheurs qu'elle sait nous faire partager, son angoisse au moment de la publication, qui la rend littéralement malade.
Et en parallèle, elle a écrit des centaines de lettres où là encore, elle a inlassablement dévoilé les secrets de son travail. C'est le journal d'un écrivain et plus encore, le journal d'une vie. Qu'elle a poursuivi jusqu'au mot fin de cette vie. Tout mon travail d'écrivain se lit aussi comme un livre d'aventure.
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Cette traduction d'un ouvrage jusque-là inédit en français participera à la reconnaissance de l'importance qu'a eue Leonard Woolf dans l'existence de son épouse brillante et tourmentée. En effet, comme l'a déclaré son neveu Cecil Woolf, avec qui il a beaucoup collaboré, « sans lui, [Virginia] n'aurait pas vécu assez longtemps pour écrire ses chefs-d'oeuvre ».
Leonard est en effet le seul à avoir identifié la maladie de Virginia Woolf comme une psychose maniaco-dépressive, diagnostic révolutionnaire à l'époque, avec comme symptôme ses pulsions suicidaires. On en apprend beaucoup sur ses basculements dans la folie, sa violence (parfois même envers lui) ou son anorexie - il passait des heures à essayer de la faire manger.
En dépit de ce contexte tragique, marqué par le spectre de la folie et de la mort, Ma vie avec Virginia est un livre qui, paradoxalement, fait du bien. Leonard Woolf, Juif athée assumé et penseur politique moderne, se révèle comme une personnalité très attachante et pleine d'humanité - en deux mots, un homme bon.
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Bréviaire de la haine ; le IIIe Reich et les Juifs
Léon Poliakov
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 20 Octobre 2017
- 9782251447575
L'Histoire est, hélas, féconde en exemples de massacres collectifs. Jamais, toutefois, une tentative d'extermination d'un peuple ne fut aussi systématique que l'élimination des Juifs entreprise par Hitler et le IIIe Reich. Bien des voix, depuis, se sont élevées pour dire l'indicible, pour faire en sorte que l'horreur ne soit jamais atténuée par les années, peut-être même banalisée. Mais, très tôt, un homme réussissait, avec une douloureuse objectivité, à démonter le terrible mécanisme de l'holocauste : Léon Poliakov.
Son Bréviaire de la haine, préfacé par François Mauriac, se doit d'être réédité, car, au-delà des passions, c'est l'oeuvre authentique d'un historien.
Après cinq ans d'étude des archives allemandes, d'interrogatoires des témoins et des victimes, il a pu mettre à jour les rouages implacables de la technique qui a permis, au XXe siècle, de tuer six millions d'hommes pour des raisons purement raciales. De la promulgation des premières lois anti-juives à la "solution finale", un processus a été mis au point par Hitler qui, débutant sur des bases légales, a peu à peu pris la forme d'une idéologie raciste de plus en plus perfectionnée : mesures limitant les activités économiques des Juifs, sacralisation de l'Aryen, incitation aux pogromes, utilisation des plus bas instincts. Dans l'Europe entière, ce fut alors un embrasement dément et démoniaque, un piège de la haine où ont été pris, avec les Juifs, les Allemands eux-mêmes et les racistes de pays occupés.
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Ainsi fut Auschwitz : témoignages (1945-1986)
Primo Levi, Leonardo De Benedetti
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 15 Février 2019
- 9782251449104
En 1945, après la Libération, l'armée soviétique qui contrôlait le camp pour les ex-prisonniers de Katowice en Pologne, a demandé à Primo Levi et Leonardo De Benedetti, son compagnon de captivité, d'établir un rapport détaillé sur les conditions sanitaires du Lager (camp).
Le fruit de cette étude, le « Rapport sur Auschwitz », représente un témoignage extraordinaire. C'est l'un des premiers rapports sur les camps d'extermination à avoir abouti. Publié en 1946 dans la revue scientifique Minerva Medica, il présage de l'activité ultérieure de Primo Levi, témoin, analyste et écrivain.
En effet, durant les quatre décennies suivantes, Levi ne cessera jamais de raconter l'expérience du camp au fil de textes de toutes sortes, pour la plupart jamais rassemblés en un seul volume. Des recherches précoces sur le sort de ses propres compagnons à sa déposition pour le procès Eichmann, de la « lettre à la fille d'un fasciste qui demande la vérité » aux articles publiés dans les journaux et revues spécialisées, Ce fut Auschwitz est une mosaïque de souvenirs et de réflexions critiques d'une valeur historique et humaine inestimable.
Un recueil de témoignages, d'enquêtes et d'idées qui, grâce à leur cohérence, à la clarté du style, à la rigueur de la méthode, restitue le Primo Levi que nous reconnaissons aujourd'hui comme un classique.
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Discours sur la premiere decade de tite-live
Nicolas Machiavel
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 15 Avril 2022
- 9782251452982
Ce maître-livre de la réflexion machiavélienne déroule, le long de trois livres et de plus de 150 chapitres, un commentaire saisissant des dix premiers livres de l'Histoire romaine de Tite-Live. Chaque intitulé pourrait avoir valeur de maxime où se détache, en lame de fond, la célèbre devise de Machiavel «Faire face à la fortune». Les Discours subordonnent ainsi la vertu à la fortune c'est-à-dire la liberté des choix et des décisions aux nécessités de l'histoire. Ce faisant, l'auteur florentin contourne les héritages de la philosophie antique - en particulier platonicienne - les conceptions médiévales empreintes de métaphysique chrétienne ainsi que les modèles humanistes qui l'entourent, pour proposer une nouvelle définition de la «politique», dans sa théorie comme dans sa pratique.