Croît de la pollution, raréfaction des ressources, dérèglements météorologiques, réchauffement climatique - Le désordre écologique est en route, lourd de menaces pour la survie des espèces, dont la nôtre.
Bien des créateurs, conscients de l'urgence d'une réplique « verte », s'engagent et instituent de nouvelles normes d'expression, d'essence écologique. Pour changer les mentalités, pour réparer, pour refonder l'alliance avec la Terre, jusqu'à nouvel ordre notre unique zone d'habitat possible. Car l'anthropocène est là, cette ère de la vie de notre planète où les effets de l'activité humaine affectent celle-ci, en surface et dans l'atmosphère, plus que l'action tellurique. Ce qu'il faut, c'est agir, s'investir, susciter une symbolique du combat et de l'éthique.
Adaptées aux exigences du développement durable, les oeuvres plasticiennes éprises d'écologie adoptent des formes inusitées : travail dans et avec la nature, développement de laboratoires, pratique du recyclage et des interventions éphémères, création collaborative et poétique de la responsabilité...
L'annonce d'un âge nouveau de l'art.
En posant la question «?Faut-il voyager pour être heureux???», l'exposition présentée à la Fondation groupe EDF souhaite déranger le réflexe qui fait du voyage un incontournable ingrédient du bien-être. Les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la Covid-19 ont souligné le degré de notre dépendance au mouvement.
L'art contemporain mobilise la créativité pour éclairer le réel et bouscule la part d'enchantement du voyage, souvent perçu comme un vecteur de connaissance, de dialogue et de développement.
Si les voyages édifient parfois les consciences, n'oublions pas l'empreinte écologique des infrastructures, l'impact d'un tourisme qui transforme si souvent l'ailleurs en espaces de consommation. Rappelons qu'en matière de déplacements, les inégalités sont frappantes?: lorsque des populations migrent par nécessité, d'autres se déplacent par plaisir.
Le voyage, ce composant du bonheur pour beaucoup, apparaît aussi comme un baromètre de l'invivabilité du monde. En 2019, en France, 31?% des émissions de gaz à effet de serre sont dus aux transports. En 2020, la pandémie, en quelques jours, a stoppé net l'industrie touristique. Dans un monde fini, peut-on imaginer une mobilité infinie et sans dommages??
AVEC DES oeUVRES DES ARTISTES : DAVID ANCELIN, MALI ARUN, DAVIDE BALULA, TAYSIR BATNIJI, MIKE BRODIE, EMILIE BROUT ET MAXIME MARION, STÉPHANE DEGOUTIN ET GWENOLA WAGON, STEFAN EICHHORN, SIMON FAITHFULL, JULIE FORTIER, HAMISH FULTON, ANDY GOLDSWORTHY, PIERRE HUYGHE, EMILY JACIR, BOUCHRA KHALILI, KIMSOOJA, ANGE LECCIA, BARBARA ET MICHAEL LEISGEN, INKA ET NICLAS LINDERGÅRD, JEAN-CHRISTOPHE NORMAN, MARTIN PARR, ABRAHAM POINCHEVAL, RICHARD, CAMILLE MARTIN, MARINE PONTHIEU, SANTIAGO SIERRA, NATHALIE TALEC, MARK WALLINGER, GWENOLA WAGON.
La tour occupe dans l'imaginaire et la symbolique une place de choix. Sculpture-tour monumentale de Philippe Pasqua, Monolithe est d'abord un magistral objet physique. Impressionnante par son gabarit herculéen, Monolithe s'apparente aux plus grandes sculptures léguées à ce jour par l'histoire de l'art. Monolithe est érigée par Philippe Pasqua en septembreâ?¯2022. Deux années d'études techniques ont été nécessaires à sa conception, à partir d'un gribouillage sur une feuille blanche. Elle a nécessité une année de fabrication et un chantier d'une dizaine de jours pour sa construction. Elle s'élève au cÅ?ur du domaine viticole de la Chouette du Chai, au pied du Pic Saint-Loup, non loin de Montpellier.
10000 ans d'histoire mondiale de chaussures ! Des marques, des enseignes, des créateurs, inventeurs, artistes, célébrités... et des représentations de la chaussure par des artistes contemporains. 700 illustrations et photos, des milliers d'entrées, quinze ans de travail qui nous racontent l'histoire et la mode. Cela faisait plus d'un siècle qu'un tel ouvrage n'avait pas été réalisé en France.
L'architecture et l'urbanisme contemporains sont à l'image des fractures qu'engendre le néolibéralisme, système économique inégalitaire aux ambitions mondialistes qu'imposent à l'échelle planétaire les années 1980 puis le tournant du 21e siècle. Une débauche de bâtiments somptuaires, partout, sort de terre, battant des records de luxe, de hauteur et d'affichage publicitaire.
L'architecture de misère, celle des pauvres, des déplacés économiques et climatiques, au même moment, prolifère. Sur le plan humain, la tension se fait extrême entre, d'un côté, métropoles engagées dans le renouveau et le branding et, de l'autre, masses de population mal logées, rejetées par l'étalement urbain en périphérie des villes ou condamnées au bidonville et à la tente de survie. Maximalisme d'un bord, celui des vainqueurs du système. Précarité de l'autre bord. Contrebuter l'indignité, rétablir plus d'équilibre est à l'ordre du jour. Pour les partisans du « nouveau monde », l'architecture du futur sera éthique et écologique ou ne mérite pas d'être.
Ce premier ouvrage de la collection, invitation aux futurs auteurs, présente les dessins de Francis Goidts (Belgique, 1952-2014), artiste et éditeur, alors âgé de 10 ans, rassemblés par son frère Bruno Goidts : « Témoin halluciné d'une ambiance familiale qui le dépassait, porteur d'un relatif regard innocent. Un virtuose de l'étalage de thèmes explicites sur le mystère de l'assemblage d'un couple parental. Un but me préoccupait, sauvegarder cette créativité réalisée en dehors de tout académisme, surgie d'un désordre psychologique stimulant. Il s'agit d'entendre le grondement esthétique d'un météore. »
Ce livre n'est ni d'un ouvrage de philosophie, ni de sociologie.
Nous nous intéressons ici à nos manières d'habiter le monde. La plate-forme est « une surface plate » : combien cette définition est précise et vaste. La multiplicité des configurations, des usages fait de ce mot aussi un symptôme de la poursuite permanente, peut-être in-sensée, de la diversification, du renouvellement, de la multiplication des objets qui nous entourent et des organisations qui règlent nos vies sur le plan économique, politique, culturel, quotidien, intime même.
En plongeant dans ce monde appareillé de plateformes, sommes-nous pourtant si éloignés que cela de modalités archaïques de l'établissement humain ? Les techno-sciences nous détachentelles des schèmes techniques antérieurs tels qu'ils structuraient nos modalités d'action il y a encore peu ou bien n'en sont-elles que le prolongement ? S'agirait-il d'une illusion de nouveauté qui ne profite qu'à une stratégie de consommation dévorante avec, parmi tout cela, des usages plus vertueux, plus « intelligents » au sens vrai du terme ?
Quatre amis d'un village perdu du sud-ouest français décident de servir la cause du bien. Du Bien avec majuscule.
Ce service généreux les pousse dès l'enfance à multiplier les bonnes actions sans jamais se ménager, jusqu'à l'extravagance parfois. Le Bien est leur combat et leur religion, à jamais et jusqu'au bout. Devenus adultes, cette singulière bande de Quatre intensifie son apostolat en s'engageant dans le SSA, le Service de Santé des Armées. Des soignants sous l'uniforme, Pro Patriae et Humanitate, « Pour les Patries et pour l'Humanité ». Leur amour absolu du Bien et du soin - la « soignure » -, pour des raisons obscures, tourne au carnage. Les Quatre, des saints laïcs pourtant, deviennent des anges exterminateurs.
Catalogue de L'exposition « Fake news : art, fiction, mensonge » à la Fondation EDF pour l'art contemporain, cet ouvrage propose une analyse du phénomène par Laurent Bigot, et présente les oeuvres d'artistes contemporains internationaux qui ont oeuvré sur le sujet.
En 2017, « fake news » a été élu « mot de l'année » par le Collins Dictionary. Son usage venait d'augmenter plus de 300%...
En 2019, l'expression « deepfake » a bien failli l'emporter à son tour ! Ces maux sont symptomatiques de bien des difficultés à s'informer à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux : la fausse information non dénuée de volonté de nuire d'un côté ; le trucage minutieux de vidéos de l'autre...
Aujourd'hui, de très nombreuses infox virales sèment le trouble dans l'esprit du public. Des scientifiques ont-ils créé le coronavirus ? Hilary Clinton est-elle mêlée à un trafic d'enfants basé dans une pizzeria de Washington ?
Les vaccins transmettent-ils l'autisme ? Le public peine à se défaire de ces idées fabriquées de toutes pièces. Leurs forces : elles simplifient à outrance la compréhension du monde ; elles confortent les croyances, instincts primaires et idées reçues.
Les artistes ne sont-ils pas les mieux placés pour nous initier aux enjeux très contemporains de ces fake news ? Ils peuvent nous familiariser avec le processus de fabrication de ces infox. Ces artistes qui, dans leurs peintures, sculptures, photos et vidéos savent recourir aux techniques de fabrication les plus créatives nous initient à la production d'objets parfois difficilement identifiables, entre authenticité et inventivité, réalisme et onirisme... Entre vrai et faux. « La vérité existe. On n'invente que le mensonge », disait Georges Braque. Les artistes nous sensibilisent à la manière dont ces fausses informations se diffusent et infusent si rapidement à travers Internet et les réseaux sociaux, à travers nos esprits si crédules, aussi, tantôt grâce au travail de véritables marchands de doutes, tantôt grâce à d'ancestraux mécanismes de rumeurs.
Les artistes nous obligent à questionner notre crédulité, ils font vaciller nos croyances et notre perception du réel. Alors pourquoi ne nous conduiraient-ils pas, aussi, au sursaut salvateur qui nous permettra de reprendre la main sur notre compréhension du monde ?
L'exposition « Fake news : art, fiction, mensonge » à travers une vingtaine d'oeuvres internationales - de la fausse Une du New York Times par les Yes Men aux deep fakes du duo Bill Posters /Daniel Howe, en passant par l'imprimante à fake news de Tsila Hassine et Carmel Barnea Brezner Jonas - prétend (re)susciter l'esprit critique du public.
Pour les plus jeunes, elle propose des parcours à la fois réflexifs et pédagogiques, des ateliers interactifs, pour comprendre, ressentir, se questionner ; mais aussi pour les plus expérimentés, à travers conférences, projections et temps d'échanges.
L'exposition et les artistes invitent les publics à devenir acteurs.
Car nous sommes tous acteurs au quotidien de la prolifération des fake news - via Facebook, Twitter, Instagram et bien d'autres plateformes - et il ne tient qu'à nous de nous approprier les méthodes, astuces et outils qui en enrayeront la diffusion. Et feront de nous, finalement, des citoyens mieux informés dans une démocratie plus saine.
Le mot " Philhellene ", " l'ami des Grecs ", n'est reproduit pour aucun autre peuple, du moins pas avec cette intensité et cette constance. Alors pourquoi ? C'est à cette question que répond Jimmy Jamar, en donnant la parole à 14 personnages tout au long de l'histoire, en partant de l'Empereur Hadrien. On y trouve Jacqueline de Romilly, Marguerite Yourcenar, Jacques Laccarière, mais aussi Byron, Lawrence Durrell, Henry Miller, Jules Dassin et même Leonard Cohen ! L'enquête est menée à travers deux questions : pourquoi la Grèce (quel a été l'élément déclencheur de l'attachement ? ), et qu'ont-ils fait dans la durée pour mériter le titre de " Philhellènes ".
La montée en puissance des pays émergents contribue au décentrage du monde depuis l'entame du 21ème siècle. L'avènement d'un monde de plus en plus multipolaire marque la fin de plusieurs siècles d'hégémonie occidentale. La Chine, plus particulièrement, occupe un rôle central parmi les pays émergents, dont les politiques extérieures visent davantage à légitimer leur statut de puissances régionales qu'à promouvoir un multilatéralisme véritablement démocratique.
Dans ce contexte d'évolution des rapports de force internationaux, l'impact sur la gouvernance économique mondiale est de plus en plus perceptible. L'architecture économique internationale semble de moins en moins adaptée aux enjeux mondiaux du 21ème siècle. Cet ouvrage analyse l'impact de la montée en puissance des pays émergents sur le système de gouvernance économique mondiale, en vue de définir comment adapter le système international au monde en décentrage.
Cet essai a été rédigé à l'occasion de l'édition 2012 du Printemps de Septembre à Toulouse, festival de création contemporaine. Paul Ardenne en était le directeur artistique, avec ce thème général, « L'Histoire est à moi ! » L'auteur, historien de formation, interroge ici son rapport particulier au temps historique et le sens de sa passion pour l'Histoire. Le passé est nécessaire pour vivre au présent mais il est le passé, une perte. Sauf s'il est ressaisi comme une matière à incorporer, où se couler, dont extraire une forme de vie. Quand l'Histoire se fait sensation, incarnation, chair.
Il n'est pas d'Histoire qui vaille sans l'élaboration d'un lien intime entre elle et nous, un lien qui est non plus seulement l'Histoire avec ses faits mais nous dans l'Histoire tout comme l'Histoire en nous, un mélange d'événements mais aussi d'affects, de fantasmes - une construction en vérité très personnelle.
Qui est à ce jour l'artiste, et comment travaille-t-il ? Que fait la critique d'art, et de quelle façon ?
Qu'est-ce qu'une exposition, une collection ? Quels sont les territoires de l'art, ses « champs », son ou ses peuples, ses appareils, son futur ? Comment le pouvoir de décision se distribue-t-il ?
L'art contemporain se porte bien. On ne serait pourtant pas mécontent qu'il mène sa barque autrement. La bonne norme serait que l'artiste ait le pouvoir, et non d'abord ceux qui gravitent autour de lui. L'artiste contemporain n'a que des amis : critiques d'art, commissaires d'exposition, marchands, collectionneurs - tout ce beau monde le requiert, effi cace et conciliant. Chacun de ces acteurs, dans le « système » de l'art, a sa place. Certains orientent le goût quand d'autres le construisent, le consacrent, le monnayent ou le confi squent à leur profi t. Faut-il le rappeler : la création artistique n'est en rien un « pour soi ». Le simple fait qu'elle s'offre au regard d'autrui la défi nit d'offi ce comme une pratique publique.
Quel constat la période récente impose-t-elle ? Ceux qui gravitent autour de la création artistique ont sans doute pris trop d'ascendant sur celle-ci. Et acquis à la fi n trop de pouvoir, à commencer par la détention de l'espace critique (revues, médias), de l'espace d'exposition (lieux d'art contemporain, biennales), de l'espace institutionnel (aide à la création, résidences d'artistes, commande publique), de l'espace matériel enfi n (galeries, collectionneurs).
L'artiste n'est plus le seul à avancer ses options, sa matière grise et son offre plastique. Le voici devenu non plus un décideur mais un outil. L'âge moderne, celui des manifestes, de l'arrogance intellectuelle, des experts omniscients, a fait son temps. Faire valoir un point de vue, dans notre moment postmoderne, consiste plus utilement à avancer des hypothèses. L'heure est aux vérités, au pluriel.
Heureux les créateurs ? L'art contemporain irradie mais la mariée pourrait bien être trop belle, et quelque peu perverse.
James Ensor, qui ne connaît rien au solfège, fait l'aveu saisissant de sa vocation : « Je ne suis pas sûr d'être un grand peintre, mais je suis certain d'être un grand musicien » Cette étude inédite met pour la première fois en lumière la psychose paranoïaque dont souffrait Ensor. Stéphanie Moris a rassemblé des documents exceptionnels, non publiés à ce jour. Elle se fonde sur les déclarations mêmes de l'artiste pour nous faire suivre l'évolution des troubles psychiques d'Ensor, du déclenchement de la psychose à sa pacification, ce qui est rare.
Cette analyse met en exergue le rôle salvateur de la musique à laquelle se consacre Ensor au tournant du siècle, corrélé au « déclin » pictural, de l'identification à Wagner jusqu'à la réalisation de son ballet La Gamme d'amour, où communient poésie, musique et peinture, en référence à « L'art total ».
L'ouvrage démontre que, par un investissement dans la création musicale, l'artiste, depuis toujours plongé dans un climat qu'il dépeint comme hostile et bruyant, s'est employé en une auto-thérapie insolite, à conjurer la menace du chaos interne.
Une place significative est laissée dans cette approche lacanienne, aux paroles d'Ensor, par le biais de nombreuses citations puisées dans ses écrits épistolaires, autographes ou publiés.
Premier d'une série de courts textes consacrés aux perversions (#2 : Le masochisme - #3 - Le sadisme), il s'agit ici d'un texte didactique qui reprend et expose les positions de Freud et Lacan sur le fétichisme, et les éclaire par l'expérience clinique de l'auteur.
C'est de la perversion que Freud part pour tenter de cerner ce qu'est la sexualité spécifique à l'être humain.
La sexualité de l'homme, contrairement à celle de l'animal, est une sexualité essentiellement déviante par rapport à ce que serait le processus d'un instinct.
Monument ou trophée, le fétiche désigne à la fois la castration et le triomphe sur la castration. Non seulement il est une protection contre la menace de la castration, mais il a pour fonction d'épargner au fétichiste de devenir homosexuel en prêtant à la femme ce caractère par lequel elle devient supportable en tant qu'objet sexuel. (Freud) Le transfert du pervers ne se fait pas sur le sujet-supposé-savoir, car c'est bien lui, le pervers, qui vient à nous avec un savoir. C'est au nom de ce savoir que le pervers nous parle, comme délégué d'une loi dont il veut que nous nous reconnaissions nous-mêmes sujets. Il en résulte que le transfert pervers ne vise pas le sujet-supposé-savoir, mais plutôt le sujet-supposé-jouir.
Créé en 2003 par l'artiste Erwan Mahéo, le Centre du monde est une résidence d'artistes située à Belle-Îleen- Mer au large du Morbihan. Marqué par son caractère insulaire, le Centre du monde est un lieu de réflexion, de recherche, d'isolement. Aux artistes, écrivains, peintres, sculpteurs, musiciens, chorégraphes, commissaires d'exposition, photographes, chercheurs en tout genre invités pour un mois, il offre un espace et un temps précieux de liberté. La règle du jeu implique qu'ils puissent laisser dans la maison une trace de leur passage de même qu'un livre qui vient enrichir une bibliothèque aussi éclectique qu'unique.
Ce livre est un «produit» de cette résidence. Le narrateur, qui a quitté cette maison dix ans auparavant, y revient et décrit, en une nuit, tout ce qu'il y voit et tous les changements qui se sont opérés.
Aurélie Gravas est peintre. Tipees est une sélection de peintures sur toile, sur bois et sur papier.
La série aborde la question de la nature morte et du paysage au sein de compositions construites grâce au procédé du collage.
L'univers coloré et lumineux d'Aurélie Gravas côtoie l'étrangeté des espaces qu'elle conçoit.
Aurélie Gravas est également la compositrice et auteure du projet musical La Femme d'Ali dans lequel elle déploie poétiquement son univers pictural entourée de musiciens.
Les oeuvres de Nicolas Moulin sont un voyage vers un futur sans âge. Visions d'anticipation où l'architecture domine le paysage, mais aussi questionnements répétés sur la possible obsolescence de l'homme, ses photomontages nous entraînent vers un monde où le temps semble s'être arrêté. Ce livre tente pour la première fois de retracer une production qui questionne inlassablement la chute des utopies, ainsi que la tragique beauté des architectures issues des régimes totalitaires. Habité par la peinture romantique de Caspar David Friedrich et l'architecture brutaliste, tout en étant nourri depuis l'adolescence par la lecture des plus grands noms de la science-fiction, Nicolas Moulin est un artiste dont les oeuvres sont autant de visions qui sondent notre rapport à l'apocalypse.
Paul-pris-dans-l'écriture raconte comment et pourquoi on peut être Paul Ardenne, un critique et historien de l'art connu et reconnu, et préférer l'écriture. Comment l'écriture, la littérature, le langage, deviennent l'essentiel d'une vie. Par quels chemins singuliers l'écriture va et vient et revient toujours, entre échecs et renaissances ; comment, par l'écriture, se formule une recherche toujours déçue de soi-même ; comment l'écrivain s'invente, continuellement, en multipliant les figures de soi : homme de la terre, motard, oiseau, ventre... Comment, encore, la critique politique violente de l'avidité des hommes de ce monde se glisse sans crier gare mais en hurlant dans les histoires les plus étranges.
Les chemins pris par Paul Ardenne écrivain croisent ici plusieurs fois ceux de l'artiste, motard et ami Ali Kazma et finissent devant une porte ouverte : l'oeuvre de Paul Ardenne est encore en train de s'écrire.
Comment, dans un monde où la Science promettait aux nouvelles générations des progrès inouïs dans tous les domaines, une Guerre Mondiale a-t-elle pu éclater et déverser son lot d'horreurs ? La Première Guerre Mondiale fut, en ce sens, le fruit du progrès scientifique : tueries industrielles, mécanisation de la mort et, ce qui renvoie sensiblement à notre présent, hallucinations collectives, patriotismes aveuglés.
La Première Guerre Mondiale était évitable. Une fois commencée, l'horreur fut elle-même évitable et. ne fut pas évitée.
L'INVASION est un récit d'histoire, pas l'exposé d'une somme universitaire.
Les publications pléthoriques sur 1914 se concentrent pour la plupart sur des points particuliers du conflit. Curieusement, il y a très peu de récit d'ensemble et surtout de récit pour tous publics.
Paul Ardenne, historien et critique d'art, s'est longtemps considéré comme un "mort pour la littérature". La parution récente, chez Grasset, de son roman Sans visage, prouve que le cadavre était encore vivant. Exhumés dans ce volume, deux romans "posthumes" : La Halte et Nouvel Âge. La Halte : Une histoire de la civilisation occidentale, côté propos de table. Cette Maligne Comédie a tout d'une tragédie bancale.
Un dimanche dans un restaurant au bord d'un fleuve, des personnages aux allures d'archétypes forment des idées floues, ou absconses. Ils palabrent jusqu'à s'assommer de paroles. Une histoire du temps arrêté, où l'action, à patiner, met à nu ses ressorts inavoués, au bénéfice des lectures lentes de la vie. Nouvel âge : Pour Victor L, affable directeur du périodique La Nouvelle Harmonie, l'époque est faite pour exciter l'esprit.
L'obsession de Victor : convaincre. Son sujet chéri : l'idéal. La culture nouvelle, voilà ce qui le travaille. Culture nouvelle, c'est maintenant, autour de nous, partout. Un recommencement de l'histoire. Comment ? Tout a changé et vous n'avez rien remarqué ? Classique : on ne voit jamais l'évidence.
The Kissing Precise rassemble les oeuvres récentes de Mounir Fatmi.
Ces oeuvres ont pour point commun d'être inspirées par le poème de Frederick Soddy « The Kiss Precise ». F. Soddy, prix Nobel de Chimie en 1921, a écrit la solution au théorème de Descartes sous la forme de ce poème.
Ce livre d'artiste se propose de mettre en parallèle les pièces citées plus haut avec les différents éléments de recherches qui sont intervenus dans le travail.
Avec le film Casablanca de 1942, et l'idée de l'exotisme fantasmé par les studios d'Hollywood dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale, jusqu'à des problématiques contemporaines : l'utilisation du nom d'une ville comme une marque : la bière « Casablanca », ou « l'affaire du baiser de Nador » qui impliquait une photo de deux adolescents marocains s'embrassant dans la rue, la photo diffusée sur les réseaux sociaux (Facebook) a été jugée indécente. Ce baiser a donné lieu à de nombreux Kiss-in (au lieu de sitting) dans plusieurs villes marocaines en soutien aux deux jeunes adolescents.
Ce livre sera publié en français et en anglais.
A cette occasion Mounir Fatmi invite Nicole Brenez, spécialiste de l'histoire du cinéma, et un critique de l'association Casa mémoire (Association de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle au Maroc), qui écriront deux textes inédits.
La particularité de Belly le Ventre, comme l'indique son nom, est d'être un ventre. Un individu gargantuesque, gros mangeur et bon vivant ? Oui. Mais un ventre surtout. Un estomac. Un système digestif. Des boyaux. Une panse. Belly le Ventre a comme quiconque une vie - une compagne, des amis, un travail. Mais il est un ventre d'abord. Un pilier de la Ventrie, un militant hors du commun et un exécuteur de basses et hautes oeuvres, pour la cause - la sienne, la Gastrocause.
Cette qualification ventrique engage une forme de vie plus complexe qu'il n'y paraît. Il lui faut composer avec des individus se qualifiant, qui comme « Nez », qui comme « Cerveaux », qui comme « Sexes », qui comme « Muscles », « OEils », « Coeurs »... L'union de tous est-elle possible ? La guerre identitaire est-elle la seule issue ? Ou l'avènement des ghettos où vivre sa vie tranquille, à l'écart mais avec soi et les siens ? L'identité bien formée : rien de plus rassurant, rien de plus exigeant. Belly le Ventre fait le pari de la division. Un vrai choix, un choix de civilisation. La voie royale pour le rêve ou pour le cauchemar ?