?Ils sont frère et soeur. Quand l'histoire commence, ils ont dix-neuf et treize ans.
Cette histoire tient en quelques mots, ceux que la cadette, témoin malgré elle, prononce en tremblant : " Papa vient de tuer maman. " Passé la sidération, ces enfants brisés vont devoir se débrouiller avec le chagrin, la colère, la culpabilité. Et remonter le cours du temps pour tenter de comprendre la redoutable mécanique qui a conduit à cet acte.
Avec pudeur et sobriété, ce roman, inspiré de faits réels, raconte, au-delà d'un sujet de société, le long combat de deux victimes invisibles pour réapprendre à vivre.
Rien ne relie les passagers montés à bord du train de nuit no 5789. À la faveur d'un huis clos imposé, tandis qu'ils sillonnent des territoires endormis, ils sont une dizaine à nouer des liens, laissant l'intimité et la confiance naître, les mots s'échanger, et les secrets aussi. Derrière les apparences se révèlent des êtres vulnérables, victimes de maux ordinaires ou de la violence de l'époque, des voyageurs tentant d'échapper à leur solitude, leur routine ou leurs mensonges. Ils l'ignorent encore, mais à l'aube, certains auront trouvé la mort.
Ce roman au suspense redoutable nous rappelle que nul ne maîtrise son destin. Par la délicatesse et la justesse de ses observations, Paris-Briançon célèbre le miracle des rencontres fortuites, et la grâce des instants suspendus, où toutes les vérités peuvent enfin se dire.
" Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. " Ainsi commence Bonjour tristesse, le premier roman d'une jeune femme qui, en 1954, n'a pas encore atteint l'âge de la majorité et vient pourtant d'écrire un livre qui bouleversera des générations entières. " La gloire, je l'ai rencontrée à 18 ans en 188 pages, c'était comme un coup de grisou ", dira-t-elle plus tard, à ce sujet.
Cécile, adolescente insouciante, a passé son enfance en pension. Elle vit depuis deux ans avec son père, Raymond, veuf séduisant et homme à femmes. Cécile mène une existence aisée et oisive, tout en bénéficiant d'une grande liberté. Son père a de nombreuses maîtresses qui n'interfèrent pas dans son quotidien. L'été de ses 17 ans, Cécile, son père, et Elsa, sa compagne du moment, partent en villégiature sur la Côte d'Azur. Raymond a également invité Anne, une femme brillante et belle, amie de son épouse défunte. Très vite, Anne prend en main la vie de Cécile et décide notamment de lui faire travailler son baccalauréat. Anne voit aussi d'un mauvais oeil l'aventure que Cécile vit avec Cyril, un étudiant de passage. Peu à peu, Raymond, désireux de se réformer, délaisse Elsa et devient l'amant d'Anne. Décidé à changer de vie pour elle, il envisage même de l'épouser. Cécile craint alors de perdre sa précieuse liberté. La présence de cette femme intelligente et calme trouble sa délicieuse existence, agitée et futile. Jalouse, elle réussit à convaincre Cyril de simuler une aventure amoureuse avec Elsa. Raymond ne parvient pas à résister à cette provocation. Irrité de voir son ancienne maîtresse se tourner vers un adolescent à peine plus âgé que sa fille, il se retrouve bientôt dans ses bras. Anne les surprend par hasard. Désespérée, elle s'enfuit et se tue dans un accident de voiture. Cécile et son père reprennent alors leur mode de vie frivole, mais la jeune fille souffre à présent d'un sentiment nouveau : la tristesse.
Symbole d'une génération désinvolte et bourgeoise, Bonjour tristesse a non seulement fait scandale dès sa sortie, mais est surtout devenu instantanément un best-seller mondial. Interrogée quelques années plus tard sur ce sujet, Françoise Sagan déclarera : " En fait, j'ai été très surprise de la réaction que ce livre a suscitée. Pour les trois quarts des gens, le scandale de ce roman, c'était qu'une jeune femme puisse coucher avec un homme sans se retrouver enceinte, sans devoir se marier. Pour moi, le scandale dans cette histoire, c'était qu'un personnage puisse amener par inconscience, par égoïsme, quelqu'un à se tuer. "
Y a-t-il des êtres humains ailleurs que dans notre galaxie ? C'est la question que se posent le professeur Antelle, Arthur Levain, son second, et le journaliste Ulysse Mérou, lorsque, de leur vaisseau spatial, ils observent le paysage d'une planète proche de Bételgeuse : on y aperçoit des villes, des routes curieusement semblables à celle de notre terre.
Après s'y être posés, les trois hommes découvrent que la planète est habitée par des singes. Ceux-ci s'emparent d'Ulysse Mérou et se livrent sur lui à des expériences. Il faudra que le journaliste fasse, devant les singes, la preuve de son humanité...
Dans un Kaboul caniculaire, parmi les ruines du désastre et celles des esprits, deux hommes et deux femmes cherchent un sens à leur vie : un bourgeois déchu, une avocate interdite d'exercer, un geôlier s'amenuisant à l'ombre des exécutions publiques et une épouse aux prises avec une maladie incurable. À travers leur quête de dignité, le martyre d'une nation traumatisée par les guerres et la folie, livrée aux sortilèges des gourous et à la tyrannie des taliban. Et pourtant, là où la raison semble perdue, l'amour refuse de céder et se réclame du miracle. Mais qu'est-ce qu'un miracle dans un pays où « les liesses sont aussi atroces que les lynchages » ?
Dans ce roman magnifique qui est aussi un hymne à la femme, Yasmina Khadra a su mettre au jour avec lucidité la complexité des comportements dans des sociétés musulmanes déchirées entre féodalisme et modernité.
Amine, chirurgien israélien d'origine palestinienne, a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple d'origine et son peuple d'adoption, et s'est entièrement consacré à son métier et à sa femme, Sihem, qu'il adore. Jusqu'au jour où, au coeur de Tel Aviv, un kamikaze se fait sauter dans un restaurant, semant la mort et la désolation. Toute la journée, Amine opère les victimes de l'attentat, avec pour tout réconfort l'espoir de trouver le soir l'apaisement dans les bras de Sihem. Mais quand il rentre enfin chez lui, au milieu de la nuit, elle n'est pas là. C'est à l'hôpital, où le rappelle son ami Naveed, un haut fonctionnaire de la police, qu'il apprend la nouvelle terrifiante : non seulement, il doit reconnaître le corps mutilé de sa femme mais on l'accuse elle, Sihem, d'être la kamikaze. Amine ne peut tout d'abord admettre que sa femme, qui n'a jamais manifesté un attachement particulier à la cause palestinienne, ait pu commettre un acte aussi barbare. Pourtant, il doit se résoudre à accepter l'impossible quand il reçoit le mot qu'elle lui a laissé. Alors, pour comprendre comment elle a pu en arriver à une telle extrémité, il s'efforce de rencontrer tous ceux qui l'ont poussée à ce geste fou. Et doit écouter sans répit une vérité qu'il ne peut entendre. En retraçant le cheminement cauchemardesque de cet homme confronté à l'intolérable qui le frappe au plus intime de son être, Yasmina Khadra aborde avec beaucoup de brio un des sujets le plus douloureux de notre époque et nous livre un roman d'une incroyable audace.
yasmina khadra nous offre ici un grand roman de l'algérie coloniale (entre 1936 et 1962) - une algérie torrentielle, passionnée et douloureuse - et éclaire d'un nouveau jour, dans une langue splendide et avec la générosité qu'on lui connaît, la dislocation atroce de deux communautés amoureuses d'un même pays.
Lorsqu'une femme claque la porte et s'en va, elle emporte le monde avec elle. Adem Naït-Gacem l'apprend à ses dépens. Ne supportant pas le vide laissé par le départ de son épouse, l'instituteur abandonne ses élèves et, tel un don Quichotte des temps modernes, livré aux vents contraires de l'errance, quitte tout pour partir sur les chemins. Des rencontres providentielles jalonnent sa route : nain en quête d'affection, musicien aveugle au chant prophétique, vieux briscards, galériens convalescents et simples d'esprit le renvoient constamment aux rédemptions en lesquelles il refuse de croire. Jusqu'au jour où il est rattrapé par ses vieux démons.
À travers les pérégrinations d'un antihéros mélancolique, flanqué d'une galerie de personnages hors du commun, Yasmina Khadra nous offre une méditation sur la possession et la rupture, le déni et la méprise, et sur la place qu'occupent les femmes dans les mentalités obtuses.
« Elle le détaille tandis qu'il va prendre sa place : les cheveux en broussaille, le visage encore ensommeillé, il porte juste un caleçon et un tee-shirt informe, marche pieds nus sur le carrelage. Pas à son avantage et pourtant d'une beauté qui continue de l'époustoufler, de la gonfler d'orgueil. Et aussitôt, elle songe, alors qu'elle s'était juré de se l'interdire, qu'elle s'était répété non il ne faut pas y songer, surtout pas, oui voici qu'elle songe, au risque de la souffrance, au risque de ne pas pouvoir réprimer un sanglot : c'est la dernière fois que mon fils apparaît ainsi, c'est le dernier matin. » Un roman tout en nuances, sobre et déchirant, sur le vacillement d'une mère le jour où son dernier enfant quitte la maison. Au fil des heures, chaque petite chose du quotidien se transforme en vertige face à l'horizon inconnu qui s'ouvre devant elle.
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Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients imaginables pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre.
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Entreprise familiale, le Magasin des suicides met à contribution tous les membres de la famille Tuvache. Nous avons là :
le père : Mishima, spécialisé dans les morts violentes (matériel pour hara-kiri, napalm pour immolation, revolver jetable à un coup, etc.) dirige la maison d'une main de fer ;
la mère : Lucrèce, adepte de l'empoisonnement, confectionne elle-même des mixtures originales. Par exemple, elle ajoute des feuilles de menthe dans le cyanure pour rafraîchir la bouche. Chaque matin, elle propose sur une ardoise le cocktail du jour (toujours fatal) ;
le fils, Vincent, adolescent exalté, invente sans cesse dans sa chambre de nouveaux moyens de se foutre en l'air. Il a en projet la création d'un parc d'attractions sur le thème du suicide ;
la fille, Marilyn, qui se croit moche et inutile, voudrait en finir avec l'existence mais ses parents lui interdisent de passer à l'acte : " On ne peut pas se tuer, nous les Tuvache, parce que sinon qui tiendrait le magasin ? "
Dans cette famille malheureuse et contente de l'être, le destin a frappé le jour où Mishima et Lucrèce ont testé un préservatif poreux destiné à ceux qui veulent mourir par contamination. C'est ainsi qu'est né le petit dernier.
Ah, celui-là... Il s'appelle Alan et la nature l'a doté d'un horrible défaut : il adore la vie. Un enfant pareil chez les Tuvache, c'est un coup du sort. Les parents iront jusqu'à l'envoyer en stage de commando suicide pour essayer de lui mettre un peu de plomb dans la tête, que la vocation rentre enfin. Mais, là-bas, il désespérera l'instructeur en faisant semblant de ne jamais rien comprendre. Celui-ci, à bout de nerfs, un jour s'entourera la taille de bâtons de dynamite et, le détonateur à la main devant Alan, il lui dira : " Regarde bien car je ne ferai la démonstration qu'une seule fois. " Et il s'explosera. Alan sera renvoyé du stage. De retour au magasin de ses parents, il console les clients, sème à nouveau une joyeuse pagaille avec ses chansons rigolotes et ses fous rires. Mishima en fait une dépression et doit s'aliter quelques jours, le temps nécessaire pour Alan de métamorphoser la boutique avec l'aide de sa mère, sa soeur et son frère, maintenant contaminés par son optimisme car l'enfant se révèle contagieux. Le MDS (Magasin des suicides) devient une sorte de MJC locale où les clients aiment dorénavant se retrouver pour faire la fête, danser, bouffer des crêpes en forme de tête de mort et chercher des solutions à l'avenir du monde.
Et tout cela se terminera dans une sorte d'apothéose, car, finalement, le pire n'est jamais sûr !
Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement / Et s'est répandue dans Strasbourg / De telle sorte que, dans leur folie, / Beaucoup se mirent à danser / Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois / Sans interruption, / Jusqu'à tomber inconscients. / Beaucoup sont morts.
Chronique alsacienne, 1519
Quand j'étais enfant, ma mère ne cessait de me répéter : « Arrête avec tes mensonges. » J'inventais si bien les histoires, paraît-il, qu'elle ne savait plus démêler le vrai du faux. J'ai fini par en faire un métier, je suis devenu romancier.
Aujourd'hui, voilà que j'obéis enfin à ma mère : je dis la vérité. Pour la première fois. Dans ce livre.
Autant prévenir d'emblée : pas de règlement de comptes, pas de violence, pas de névrose familiale.
Mais un amour, quand même.
Un amour immense et tenu secret.
Qui a fini par me rattraper.
En 1663, Louis-Henri de Montespan, jeune marquis désargenté, épouse la somptueuse Françoise « Athénaïs » de Rochechouart. Lorsque cette dernière accède à la charge de dame de compagnie de la reine, ses charmes ne tardent pas à éblouir le monarque à qui nulle femme ne saurait résister. D'époux comblé, le Montespan devient alors la risée des courtisans. Désormais, et jusqu'à la fin de ses jours, il n'aura de cesse de braver l'autorité de Louis XIV et d'exiger de lui qu'il lui rende sa femme.
Lorsqu'il apprend son infortune conjugale, le marquis fait repeindre son carrosse en noir et orner le toit du véhicule d'énormes ramures de cerf. La provocation fait scandale mais ne s'arrête pas là. Le roi lui a pris sa femme, qu'à cela ne tienne : il séduira la sienne. Une fois introduit dans la chambre de la reine, seule la laideur repoussante de celle-ci le fera renoncer à ses plans. A force d'impertinences répétées, l'atypique, facétieux et très amoureux marquis échappera de justesse à une tentative d'assassinat, puis sera exilé sur ses terres jusqu'à sa mort. En ayant porté haut son indignation, y compris auprès du pape, le marquis de Montespan fut l'une des premières figures historiques à oser contester la légitimité de la monarchie absolue de droit divin. Il incarne à lui seul l'esprit révolutionnaire qui renversera un siècle plus tard l'Ancien Régime.
Après avoir si brillamment dépeint le Moyen Âge dans Je, François Villon, Teulé, qui a le don de brosser l'atmosphère d'une époque, restitue le temps des précieuses ridicules et des salons mondains, comme celui des chansons paillardes et des crasseuses garnisons du roi. Son style emprunte aussi bien à la verve des fabulistes dont Mme de Montespan fut la protectrice, qu'à la grivoiserie populaire. Et nous fait reprendre goût, par son humour irrésistible, à la saveur d'une langue piquante et imagée...
Frères humains qui après nous vivez, N'ayez les coeurs contre nous endurcis. Il est peut-être né le jour de la mort de Jeanne d'Arc. On a pendu son père et supplicié sa mère. Il a appris le grec et le latin à l'université de Paris. Il a joui, menti, volé dès son plus jeune âge. Il a fréquenté les miséreux et les nantis, les étudiants, les curés, les prostituées, les assassins, les poètes et les rois. Aucun sentiment humain ne lui était étranger. Des plus sublimes aux plus atroces, il a commis tous les actes qu'un homme peut commettre. Il a traversé comme un météore trente années de l'histoire de son temps et a disparu un matin sur la route d'Orléans. Il a donné au monde des poèmes puissants et mystérieux, et ouvert cette voie somptueuse qu'emprunteront à sa suite tous les autres poètes : l'absolue liberté. Après Rimbaud et Verlaine, Jean Teulé ne pouvait mieux clore son voyage en Poésie qu'en endossant avec orgueil et humilité les haillons magnifiques de François Villon.
" J'ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m'étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n'avais pas joui. À tous ces coïts où j'avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d'épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l'argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d'être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu'on regarde avec pitié. Un jour, j'ai arrêté le sexe avec les hommes. " Autrice et documentariste spécialiste de l'intime et du rapport au corps, Ovidie retrace ici la trajectoire qui l'a conduite à quatre années de grève du sexe.
Dirigée par Vanessa Springora, la collection " Fauteuse de trouble " articule intimité et émancipation, érotisme et féminisme, corps et révolte, sexuel et textuel.
" Après les avoir redoutées, ce sont désormais les périodes qu'il préfère, les grandes marées, il les attend, quand on ne peut plus circuler à pied et que l'eau pénètre partout. " Le niveau de la mer est monté. La Rochelle, régulièrement submergée et sous contrôle de l'armée, s'est vidée de la plupart de ses habitants. Janvier Bonnefoi y vit dans la solitude, remontant en barque les rues noyées et ressassant la dispute qui l'a forcé, un an plus tôt, à quitter la ferme familiale en Lozère. Le jour où la ville est évacuée, Janvier décide de rentrer chez lui.
Par les chemins de Charente et de Corrèze, il traverse une France minée par les tempêtes, le repli identitaire et les attentats écologistes. Il découvre stupéfait un pays persuadé de pouvoir encore vivre normalement. Dans une ferme du Cantal, il fait la connaissance d'Adèle, une jeune femme énigmatique qui lui offre le gîte en échange de son aide. Partagé entre l'appel du voyage vers sa terre natale et les promesses ambivalentes que dessine ce nouveau foyer, Janvier est bientôt rattrapé par d'encombrants compagnons d'infortune.
Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d'assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'une jeune fille libre qui revendique avant l'heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n'a jamais voulu écouter ce qu'elle avait à dire, elle que les soubresauts de l'Histoire ont pourtant broyée sans pitié.
Telle une enquête policière, La Petite Femelle retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a menée pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d'un nouveau jour. À son sujet, il a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, auquel, avec un sens de l'équilibre digne des meilleurs funambules, il parvient à greffer son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques.
Il y a cinquante ans paraissait le premier roman de Georges Perec, Les Choses. Un chef-d'oeuvre qui n'a rien perdu de sa modernité et dont les Éditions Julliard réimpriment l'intégralité sous la charte graphique de sa collection littéraire originale.
En 1965 paraît le premier roman d'un inconnu, Georges Perec, dont le titre et le sous-titre sont déjà tout un programme : Les Choses, une histoire des années 60. Maurice Nadeau, directeur des « Lettres nouvelles » chez Julliard, savait-il qu'il venait de découvrir là l'un des auteurs français les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle ? La même année, le livre reçoit le prix Renaudot et il n'a cessé, depuis cinquante ans, d'être lu et relu, s'imposant comme un classique.
Deux jeunes gens, Sylvie et Jérôme, à peine sortis de leurs études de sociologie, vivent sur leurs maigres revenus d'enquêteurs pour des agences publicitaires. Mais leurs aspirations au luxe, aux belles choses, aux vêtements de bonne finition, aux meubles racés, à une vie d'oisiveté dans un décor ou chaque détail serait pensé, s'opposent à la trivialité de leur vie réelle : un minuscule deux-pièces ou s'entassent pêle-mêle livres, disques et vêtements achetés aux puces, un métier peu reluisant, une incapacité à donner de l'envergure à leur existence. Pourquoi le bonheur leur semble-t-il aussi inaccessible ? Est-ce parce qu'il ne peut échapper, selon eux, à la condition de posséder des « choses » ?
À l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Barbara Pravi livre un manifeste pour la liberté et l'amour.
Barbara Pravi livre un manifeste pour la liberté et l'amour universel.
" Levons nos voix Crions pour celles qui ne peuvent pas Crions pour celles qui ne peuvent plus Pour celles qu'on n'a jamais entendues " Dans cette invitation à la solidarité, elle en appelle au " réveil " de chacune et chacun d'entre nous pour nous exhorter à défendre nos libertés en refusant la résignation et la haine.
Un texte fédérateur, traduit en arabe par Aref Al-Haidari et préfacé par l'autrice Huriya Asmahan, accompagné d'illustrations de Barbara Pravi.
" C'est ahurissant à quel point une phrase, une seule, constituée des mêmes mots, en tous points pareils, a suffi à rendre à Nour son monde entier et à faire éclore en Ponthus les prémices d'une vérité dont aucun parent ne voudrait. " Chacun à sa manière, Nour Delsaux et Yarol Ponthus sous-vivent. L'une est enfermée dans une existence où elle se satisfait de petits arrangements avec elle-même, l'autre est écroué depuis un quart de siècle dans une cellule de huit mètres carrés.
En février 2020, dans d'étranges circonstances, la trajectoire de l'un percute celle de l'autre.
Vendredi 13 novembre 2015. L'air est encore doux pour un soir d'hiver. Tandis que les Bleus électrisent le Stade de France, aux terrasses des brasseries parisiennes on trinque aux retrouvailles et aux rencontres heureuses. Une ceinture d'explosifs autour de la taille, Khalil attend de passer à l'acte. Il fait partie du commando qui s'apprête à ensanglanter la capitale.
Qui est Khalil ? Comment en est-il arrivé là ?
Dans ce nouveau roman, Yasmina Khadra nous livre une approche inédite du terrorisme, d'un réalisme et d'une justesse époustouflants, une plongée vertigineuse dans l'esprit d'un kamikaze qu'il suit à la trace, jusque dans ses derniers retranchements, pour nous éveiller à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie.