Paris, encore et toujours, pour cet amoureux de la capitale, Paris qu'il a tant photographiée... Mais Paris-Matic... photographiée - en 1970 puis 1990 - à l'Agfamatic, cet appareil jetable, presque un jouet, qu'un photographe pourrait ne pas prendre au sérieux... Pourtant, Bernard Plossu joue avec les possibilités de l'appareil, si différentes de celles de son Nikkormat professionnel, et nous offre ici un nouveau regard "instantané" sur la ville...
"Photos faites à l'Agfamatic, "pour enfants" c'est-à-dire d'une "technique enfantine"... Rien à régler, on met juste sur le petit dessin de nuages ou de soleil. Un rêve I Et en fait d'enfantin, ce sont les appareils les plus révolutionnaires I Pensez, il n'y a même plus à régler, il suffit d'appuyer : on peut photographier avant même qu'on ait eu le temps de se demander si on allait prendre la photo ou pas ! On n'a même plus le temps d'hésiter Plus rapide que du reportage ! " B.P.
Jazz, théâtre, prose, poésie, traductions, chansons, peinture. l'exposition consacrée à Boris Vian, présentée à la Bibliothèque nationale de France réunit les multiples facettes de son oeuvre afin d'en dégager l'unité et la richesse.
Peu reconnu de son vivant, Boris Vian (1920-1959) est découvert de façon posthume quand Jean-Jacques Pauvert réédite L'Écume des jours en 1963. La postérité, fascinée par cet homme toujours jeune, créateur d'une langue originale et d'un univers foisonnant, en fait une légende. Diplômé de l'École centrale, Boris Vian n'exerce son métier d'ingénieur que quelques années et préfère se consacrer à l'écriture.
Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il rédige J'irai cracher sur vos tombes, dans le style des romans noirs américains, en se faisant passer pour le traducteur. Bien que l'ouvrage, jugé scandaleux, soit censuré, trois autres titres de Vernon Sullivan voient le jour jusqu'en 1950. L'image de l'écrivain en pâtit : après L'Écume des jours, les romans signés de son véritable nom passent inaperçus. En 1953, devant l'échec de L'Arrache-coeur, il se détourne de l'écriture romanesque au profit de la chanson, en tant que parolier, chanteur et directeur artistique chez Philips.
Il crée également pour le théâtre et le cabaret. Cet ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition, emmène le visiteur sur les traces de Boris Vian, de Saint-Germain-des-Prés au Collège de Pataphysique, des clubs de jazz aux cafés fréquentés par les intellectuels engagés comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir.
Catalogue raisonné des cartons d'invitation (expositions personnelles 1969-2020).
Bernard Plossu a accepté de se livrer à ce difficile exercice : exhumer de ses archives des photographies « autoportraits » qui fassent sens, et écrire, au sujet de chacune d'elles, un texte évoquant leur contexte, et les souvenirs qui s'y rapportent.
Ces autoportraits - 1963 à 2012 - et les textes qui les accompagnent ne parlent pas seulement du passage du temps, mais portent l'empreinte de ses itinéraires, révèlent ses passions et lèvent le voile sur la pratique, comme sur des moments plus intimes, de ce photographe-voyageur, marcheur passionné, observateur curieux.
À travers une trentaine de photographies, pour l'essentiel inédites, Bernard Plossu s'est « tiré le portrait » : photographier sa bibliothèque, son cher appareil Nikkormat, son ombre en carré, son reflet. autant de clins d'oeil pour raconter, sans se prendre au sérieux, 50 ans de carrière.
né en 1953, bogdan konopka vit et travaille à wroclaw où, après une formation de photochimiste, il exerce la photographie appliquée au sein du laboratoire de l'université polytechnique. il en démissionne suite aux pressions du régime, devient membre du courant photographie élémentaire, s'en détache, fonde sa propre galerie, post scriptum, et participe aux actions artistiques de l'underground, tout en photographiant sa ville et son climat apocalyptique. il arrive en france en 1989 où il poursuit son travail sur le devenir des villes. il photographie leurs faces cachées, fragiles " non comme le seul prétexte à une accumulation désespérante, ni comme illusion d'une conquête, mais comme retrouvailles d'un sens, perception d'une écriture terrestre, d'une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs ", faisant sienne la réflexion de georges perec. grand prix européen de la photographie de la ville de vevey en 1998, il voyage pendant deux ans en europe centrale. ce travail intitulé reconnaissances prend la forme d'une exposition et d'un portfolio. aujourd'hui, son regard attentif et patient se porte sur les villes chinoises et leur architecture vernaculaire très menacée. représenté par la galerie françoise paviot à paris, le travail de bogdan konopka est présent dans les collections publiques (musée national d'art moderne/centre georges pompidou, maison européenne de la photographie, fonds national d'art contemporain, fonds régional d'art contemporain ile-de-france...) et privées. pierre haski est journaliste, ancien correspondant du journal libération en chine. il est l'auteur du journal de ma yan (ramsay, 2002), du sang de la chine (grasset, 2005) et de cinq ans en chine (les arènes, 2006). pierre haski est le cofondateur du site internet d'informations www.rue89.com.
Ce livre retrace grâce à près d'une cinquantaine de cartons d'invitation d'expositions personnelles de 2001 à 2019, l'aventure artistique d'Adel Abdessemed, figure majeure de la scène culturelle française et internationale. Face à tous les mouvements convulsifs du monde contemporain, l'oeuvre d'Adel Abdessemed est une forme d'engagement ou d'investissement politique, dans laquelle il est question de résistance et de subversion.
Bien plus qu'un panorama rétrospectif de 20 ans de carrière, il s'agit d'une introspective au sein de l'oeuvre de l'artiste qui dévoile à travers un échange avec Jérôme Sans, critique et commissaire d'expositions, complice de l'artiste, une réflexion libre et sincère, faite d'anecdotes ou de citations sur ce que lui inspirent les souvenirs de ces expositions. Se penchant sur ses archives personnelles, sondant sa mémoire, il devient son propre commentateur.
Sont mis en parallèle une cinquantaine de cartons d'invitation reproduits recto verso et des vues d'expositions comme autant d'indices d'une riche carrière internationale. Autant de microcosmes graphiques qui ont aussi contribué à écrire et ponctuer l'histoire du parcours d'Adel Abdessemed.
Tout gosse, William Klein rêvait de vivre à Paris comme Henry Miller, Gertrude Stein, et Cie.
En 1948, démobilisé de l'armée US à Paris, il y est resté - pour fuir sa famille et l'Amérique et devenir peintre. Très rapidement, il a trouvé une autre famille et la reconnaissance de son talent. PARIS+KLEIN rassemble des photographies, aussi bien en noir qu'en couleur, des premières faites dans les années soixante à celles réalisées quelques jours avant la mise sous presse en mars 2002 : des gens de la rue, des personnalités, des manifestations, la mode, les flics, les courses, la politique, le métro, le football, la mort...
La vie de cette grande capitale avec le regard de Klein, vif, acide, mélancolique, humoristique, ironique, émouvant.
Donner à voir les étoiles dans les mégapoles. En respectant une démarche photographique cohérente, le projet consiste à montrer ce que nous devrions voir la nuit dans les mégapoles s'il n'y avait pas de pollution lumineuse, ni de pollution atmosphérique : l'architecture des villes, les rues, les perspectives reconnaissables des mégapoles et leurs ciels étoilés.
Ce travail propose au public de manière prospective l'opportunité de le sensibiliser aux conséquences de nos erreurs sur notre environnement présent et futur. Le citadin en particulier qui oublie et ne comprend plus la nature. Lui redonner à voir le ciel et les étoiles, c'est le faire rêver à nouveau comme d'innombrables civilisations avant lui. L'univers avec ses soleils lointains , ne serait-il pas le seul espoir de l'humanité ? D'un point de vue astronomique, en un demi siècle, une grande partie des habitants de notre planète ne peut plus contempler la beauté de la voie lactée, comme la presque totalité des étoiles, devenues invisibles.
La pollution lumineuse a aussi des conséquences sur la santé humaine. Il est probable que l'exposition prolongée à la lumière artificielle soit un facteur important à l'origine de l'augmentation des cancers. L'épiphyse sous l'effet de la lumière artificielle affecte la production de mélatonine nécessaire à la diminution du développement des cellules cancéreuses.
Quant au facteur économique, les dépenses énergétiques inconsidérées, liées à la façon irrationnelle d'éclairer les villes (éclairage vers le haut et non vers le bas seulement), devraient sensibiliser les pouvoirs publics et les particuliers à n'utiliser que des installations d'éclairage à rendement optimum. Cela baisserait notre dépense énergétique de façon drastique.
Plus de 35%de l'énergie lumineuse émise sur la terre éclaire les nuages et le ciel en altitude ! L'éclairage public en France représente environ 4%des émissions totales de gaz à effet de serre. L'éclairage de nuit représente 1%de la consommation électrique totale en France.
Scénario noir : et si nous devions vraiment éteindre les villes faute d'énergie ?
Dans Figures de l'étranger dans la littérature française, Abdelkebir Khatibi place Marguerite Duras aux côtés de Segalen, de Jean Genet et de Roland Barthes, de ces écrivains qui ont transformé leurs voyages en une plongée dans l'étrangeté et en une expérience initiatique riche et féconde. Avec Marguerite Duras, aussi bien pour l'écrivain que pour le lecteur, ce n'est pas seulement la découverte d'un ailleurs géographique, culturel et/ ou mental, mais exploration des zones inconnues et ténébreuses de soi-même.
La théorie de l'inconscient, objet de séduction ou de répulsion intellectuelle, a radicalement changé l'histoire des idées.
Qu'on ne puisse plus, après freud, penser ni écrire comme avant, est une évidence universellement admise. pourtant, la psychanalyse, fondée sur l'hypothèse d'une rupture entre l'homme et lui-même, s'interdit par principe toute systématisation qui ne pourrait que donner prise au soupçon. aussi, ce " retour à freud ", qui réunit des psychanalystes de tous bords, se veut essentiellement interrogatif. il cherche à présenter une démarche plutôt qu'à dresser un bilan, à poser des questions à freud plutôt qu'à répondre en son nom.
Ce livre fait partie d'urne série de rééditions corrigées et augmentées de l'arc, revue incontournable du paysage intellectuel hexagonal pendant plus de trente années.