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VERONIQUE BEGHAIN
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Le diamant gros comme le Ritz
Francis Scott Fitzgerald
- Folio
- Folio 3 Euros
- 19 Septembre 2024
- 9782073081094
«"J'adore les bijoux, renchérit Percy, enthousiaste. Naturellement, je ne voudrais pas que cela se sache à l'école, mais j'en ai moi-même une collection intéressante. J'en faisais la collection avant de me mettre aux timbres. - Et des diamants, reprit John, avec exaltation. Les Schnlitzer-Murphy avaient des diamants gros comme des noix... - Ça, ce n'est rien." Percy s'était penché vers lui et avait baissé la voix au point qu'elle n'était plus qu'un simple murmure. "Ce n'est rien du tout. Mon père a un diamant plus gros que l'hôtel Ritz-Carlton."» Pièce maîtresse de l'oeuvre fitzgéraldienne, Le diamant gros comme le Ritz déplie singulièrement l'un des grands thèmes de son auteur : le faste et ses fantômes.
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Shirley - Villette (1849-1853)
Charlotte Brontë
- Gallimard
- Bibliotheque De La Pleiade
- 22 Septembre 2022
- 9782070114962
L'immense succès de Jane Eyre (1847) fait de Charlotte Brontë une romancière reconnue. L'élaboration de son nouveau roman sera douloureuse : en l'espace de huit mois, Branwell, Emily et Anne disparaissent, faisant d'elle la seule survivante d'une exceptionnelle fratrie d'écrivains. Shirley paraît en 1849. En toile de fond, la lutte des ouvriers du textile contre la mécanisation. Au premier plan, deux héroïnes se disputant l'attention de Robert Moore : une héritière cultivée et fougueuse, et une orpheline douce et timide ; la première est inspirée d'Emily, la seconde d'Anne. L'ouvrage voit resurgir les héros des oeuvres de jeunesse (Napoléon, Nelson, Wellington), oeuvres dont on ne dira jamais assez l'importance. Il propose de magnifiques portraits de femmes cherchant leur place dans une Angleterre patriarcale.Pour Villette, qui suit en 1853, Charlotte fait appel aux souvenirs de son séjour à Bruxelles en 1842-1843. Élève puis professeur dans un pensionnat, elle avait été séduite (intellectuellement) par Constantin Heger, qui donnait des cours de rhétorique dans l'établissement tenu par son épouse. Elle transpose cette expérience dans le personnage de Lucy Snowe, qui s'éprend d'un confrère revêche. Certains contemporains ont jugé «pervers» l'humour de la romancière, mais le ton caustique et l'extraordinaire vivacité de la langue font aujourd'hui le charme du livre, où se mêlent réalisme et gothique - un gothique d'artifice, décalé. Aussi important que méconnu, Villette, qui fait la part belle aux non-dits et aux ellipses, et dont le dénouement est laissé à l'interprétation du lecteur, est un grand livre à la modernité troublante.
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Ils ne sont pas légion, les écrivains auteurs d'un livre devenu plus célèbre qu'eux, si célèbre, à vrai dire, qu'il rayonne bien au-delà du cercle de ses lecteurs et touche des personnes qui, sans jamais l'avoir ouvert, en connaissent la trame et en utilisent les mots-clefs. De ce club fermé d'écrivains George Orwell est, aux côtés de Swift (qu'il a lu de près), un membre éminent. Le regard porté sur son oeuvre en a été profondément modifié. Ses deux derniers romans, La Ferme des animaux et plus encore Mil neuf cent quatre-vingt-quatre, ont en quelque sorte requalifié ses écrits antérieurs, hissant leur auteur au rang de classique anglais du XXe siècle, sans pour autant mettre fi n aux débats: l'éventail des jugements portés sur Orwell demeure grand ouvert, et il va du dédain à l'idolâtrie.
Sans tomber dans aucune de ces extrémités, il faut reconnaître la cohérence de l'oeuvre, tout entière fondée sur une ambition : « faire de l'écriture politique un art véritable ». « Un homme à la colère généreuse », « une intelligence libre », « le genre que haïssent également toutes les orthodoxies malodorantes qui s'affrontent aujourd'hui pour la possession de nos âmes » : ces traits empruntés à son portrait de Dickens dessinent l'autoportrait d'Orwell. Dans ses articles, ses essais, ses récits-reportages, ses romans mêmes, celui-ci fait partager ses convictions et ses refus. Ses écrits se nourrissent de ses engagements personnels, de sa démission d'un poste de fonctionnaire de la Police impériale des Indes (En Birmanie), de son intérêt pour la condition des indigents des deux côtés de la Manche (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou pour le sort des mineurs du Yorkshire (Wigan Pier au bout du chemin), de son séjour dans l'Espagne en guerre (Hommage à la Catalogne) et de sa guérilla incessante contre les mensonges et les crimes staliniens. Mais ce sont donc ses deux derniers romans qui ont fait sa gloire ; l'allégorie animalière et la dystopie déguisée en farce tragique forment une sorte de diptyque dont la cible est la barbarie du totalitarisme.
Il reste que Mil neuf cent quatre-vingt-quatre occupe une place à part parmi les dystopies, si tant est que le livre ait réellement à voir avec ce genre. C'est que la puissance des scènes et des images inventées par Orwell demeure sans égale, qu'il s'agisse de l'affiche géante du Grand Frère, de l'oeil toujours ouvert du télécran, des minutes de Haine, et surtout, et avant toute chose, de cette langue, le néoparle (newspeak), créée pour éradiquer les pensées « hérétiques », autant dire toute pensée. Elle est véritablement au coeur du roman, et au centre des enjeux de sa traduction française. Comme tous les textes inscrits au sommaire de ce volume, Mil neuf cent quatre-vingt-quatre est proposé ici dans une nouvelle version, fidèle au style à la fois vif et rugueux de son auteur. L'ensemble, tous genres confondus, se lit comme l'almanach d'un quart de siècle de bruit et de fureur rédigé par un écrivain qui a toujours considéré qu'il n'existe pas de réalité sans observateur.
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Dear Scott, Dearest Zelda : Lettres d'amour 1918-1940
Francis Scott Fitzgerald, Zelda Fitzgerald
- Rocher
- 7 Février 2024
- 9782268109985
Francis Scott et Zelda Fitzgerald symbolisent les années vingt, l'âge du jazz et la passion amoureuse. Leur seul nom fait surgir des images de taxis au crépuscule, de halls d'hôtel étincelants et de bars clandestins enfumés, de garçonnes, de phaétons jaunes, de costumes blancs, de pourboires généreux, d'expatriés, et toute la nostalgie de la « génération perdue ».L'amour a été la principale inspiration de leurs fictions. Les lettres qu'ils ont échangées pendant plus de vingt ans nous plongent dans l'intimité de ce couple de légende. De leur rencontre lors d'un bal en 1918 à la mort de Francis Scott en 1940, on observe l'évolution de leur relation - des idéaux aux désillusions -, mais aussi les périodes de succès, de dépression - il lutte contre l'alcoolisme, elle affronte la maladie mentale -, ainsi que leur vie quotidienne et l'éducation de leur fille adorée Scottie. Inédite en français dans sa majorité, cette extraordinaire correspondance jette un nouveau jour sur un chapitre mythique de l'histoire littéraire.
Édité par Jackson R. Bryer et Cathy W. Barks.Introduction d'Eleanor Lanahan, petite-fille de F. Scott et Zelda Fitzgerald.Traduit de l'anglais (États-Unis) par Véronique Béghain. -
D'Oscar Wilde on retient surtout l'esprit fulgurant, les provocations, certains paradoxes, un roman (Le Portrait de Dorian Gray), quelques pièces de théâtre, enfin (surtout ?), sa condamnation aux travaux forcés pour pratiques homosexuelles. Wilde a longtemps pâti de son extraordinaire souci de créer sa propre légende, d'être non pas un créateur de fictions, mais une fiction vivante, et aussi du caractère spectaculaire de sa chute : passé de l'astre au désastre, l'élégant causeur dont les comédies triomphaient sur les scènes de Londres devenait brutalement un faussaire démasqué et un imposteur. Pour avoir voulu faire semblant d'être un homme honnête, il se trouva implicitement accusé d'avoir fait semblant d'être un écrivain. Le public d'aujourd'hui, soumis à un discours moins ou autrement normatif, voit plutôt en lui une victime de l'hypocrisie victorienne. Et l'écrivain de devenir une cause à défendre. Proposant des traductions nouvelles, regroupant la poésie, les contes et histoires, Dorian Gray, De profundis, les essais critiques (méconnus) et le théâtre, ce volume permet enfin à l'Oeuvre de se dégager en tant que telle, dans sa cohérence comme dans ses contradictions, au-delà de ce qu'on a longtemps perçu comme un brillant recueil d'épigrammes.
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Traduction nouvelle
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L'étrange histoire de Benjamin Button
Francis Scott Fitzgerald
- Folio
- Folio 2 Euros
- 15 Août 2019
- 9782072858055
«"Bon sang!" s'exclama-t-il tout haut. Le processus se poursuivait. Il n'y avait pas le moindre doute : il avait à présent l'apparence d'un homme de trente ans. Loin d'être ravi, il était embarrassé : il rajeunissait. Il avait espéré jusque-là que, une fois atteint l'âge physique correspondant au nombre de ses années, le phénomène absurde qui avait marqué sa naissance cesserait d'opérer. Il frissonna. Son destin lui paraissait terrible, incroyable.» Deux Contes de l'âge du jazz - dont la célèbre «histoire de Benjamin Button» - par la plume la plus flamboyante et fêlée de la Génération perdue.
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La narratrice de L'Âge du fer est une jeune Finlandaise. Le livre raconte une courte période de l'histoire de sa famille, avant et après la Seconde Guerre mondiale, commençant par leur vie dans la ferme de sa grand-mère, suivie d'un bref séjour dans une petite ville, et se terminant par le récit de leur déménagement en Suède, une fois que le père a trouvé un emploi stable dans une usine de papier. On l'appelle L'Âge du fer en partie parce que leur vie dans le nord au début des années 1950 est rudimentaire et difficile - une ampoule électrique est une nouveauté ; il faut traverser un lac à la rame pour rendre visite à de riches parents afin de mendier quelques oeufs ; le Noël où le Père Noël apporte un crayon et un petit pain sucré est « le meilleur Noël de tous les temps » - et en partie en référence aux éclats d'obus qui sont entrés dans les jambes du père de la narratrice pendant la « guerre de continuation » contre les Soviets, dans la première moitié des années 1940). La jeune fille pense que ce fer a affecté non seulement ses jambes, mais son coeur ; et non seulement lui, mais toute sa famille.
Les scènes d'ouverture sont relativement joyeuses - scènes rurales, oeufs et chiens, contes populaires et épouvantails - mais à mesure que le texte progresse, Kajermo nous force doucement mais inexorablement à reconnaître que son véritable sujet est l'impact psychologique de la pauvreté, de la violence domestique et de la marginalisation (le conflit ville-pays en Finlande ; les barrières culturelles et linguistiques en Suède) sur sa narratrice. Ce qui semblait au premier abord clownesque et amusant (l'incapacité du père à s'entendre avec sa famille, ses collègues ou ses voisins) devient de plus en plus sombre, comme en témoigne notamment son amertume devant l'indépendance croissante de sa femme. Le père se lit d'abord comme un personnage malheureux, mais plein d'espoir - un personnage qui pourrait être attachant - mais il apparaît peu à peu comme un être faible, qui recourt à la violence pour prouver sa masculinité, et à la fin du livre, alors que sa fille se retire dans un silence auto-protecteur, il est devenu un symbole de brutalité.
L'apparente simplicité du style contraste avec la force de cette histoire. Sa prose est sans fioritures et son récit est simple, anecdotique, souvent drôle. La violence sous-jacente et le malheur de ses personnages se glissent alors dans l'esprit du lecteur et laissent un sentiment d'horreur plus persistant qu'il ne l'aurait fait autrement. Son utilisation de contes de fées et de contes populaires renforce cette idée de réalités superposées - le paysage magique qui cache et révèle à la fois une terreur sous-jacente. La fin, en particulier, n'offre aucune concession au lecteur désireux de tourner la page. Alors qu'il s'agit, d'une certaine manière, d'une histoire de passage à l'âge adulte, où la narratrice prend conscience des défauts et des tendances de son père et des cruautés de la société, Arja Kajermo, comme les frères Grimm, refuse de la compléter avec des platitudes et des promesses de jours meilleurs à venir.
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La plupart des femmes qui racontent les histoires à la fois belles, terrifiantes et totalement bizarres de ce livre, vivent dans des mondes régis par la logique vertigineuse des cauchemars, luttant contre des situations incontrôlables. Elles ont des relations tendues avec les hommes dans leur vie - père, amant, mari. La plupart de ces hommes souffrent d'une forme de névrose. Et dans leur tentative de prendre soin d'eux, la plupart de ces femmes donnent tout.
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« Dans les histoires de Joanna Walsh, les femmes observent leur vie avec une lucidité réjouissante. Elles voient dans leur trivialité la matière inépuisable de récits édifiants. Elles dissèquent méticuleusement tout ensemble le quotidien et leur intimité, sans négliger d'épingler au passage le ridicule d'une mère, d'un amant ou d'un voisin de table. S'éprouvant le plus souvent comme des étrangères ou des êtres déplacés, elles n'en parviennent pas moins, de nouvelle en nouvelle, à fabriquer l'étoffe d'une existence. « J'ai replié ma vie sur elle-même, sept fois », dit une de ces femmes. « J'ai été surprise qu'elle soit si volumineuse. » Et c'est la même surprise que procure la lecture de ces textes comme repliés sur eux-mêmes. Leur écriture, volontiers répétitive, qui dit le ressassement et la rumination, creuse aussi patiemment son sillon et fait entendre une voix tout à fait insolite. »
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En disparaissant, l'épouse du psychiatre Leo Liebenstein laisse derrière elle un seul indice, déconcertant : une femme qui lui ressemble en tout point, qui parle et se comporte comme elle ? ou presque comme elle ? et va jusqu'à prétendre qu'elle est sa femme.
Alors que tout le monde se laisse tromper par ce simulacre, Leo sait que, dans les affaires du coeur, on ne peut se fier à ses sens. Persuadé que la vraie Rema est en vie et se cache quelque part, Leo se met en quête de son amour perdu. Avec l'aide d'Harvey, l'un de ses patients ? qui se prend pour un agent secret capable de contrôler le temps qu'il fait ?, Leo tente de démêler le mystère de la substitution de sa femme.
Au fil de ses recherches, il découvre les écrits de l'énigmatique météorologiste Tzvi Gal-Chen, l'Académie royale de météorologie et le conflit cosmique qui l'oppose aux « 49 Pères quantiques ». Il est de plus en plus convaincu que tous ces éléments ont un lien avec son épouse, ou lui, ou Harvey. Des rues de New York aux confins de la Patagonie, il va tenter de lutter contre cette vérité apparemment incontestable dont son coeur, pourtant, connaît la fausseté.
Perturbations atmosphériques est tout à la fois une histoire d'amour fou, une sombre comédie, un thriller psychologique et le tableau troublant d'une fissure intérieure. Empruntant des chemins ouverts par Borges et Pynchon, Rivka Galchen explore ce moment de crise où l'on s'aperçoit que la réalité sur laquelle notre vie repose n'est plus acceptable et que la personne que l'on aimait n'est plus que la personne avec laquelle on vit.
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Qu'arrivera t-il au bois sec ?
D'J Pancake Breece
- Rouergue
- Nouvelles Du Monde
- 1 Septembre 2004
- 9782841565542
Par rapport à la publication prévue en mars 2004 où nous devions avoir deux nouvelles, nous avons choisi ici de vous proposer douze nouvelles, c'est à dire son oeuvre complète. En quelques pages d'une beauté douloureuse et sourde, Breece Pancake fait le portrait de sa Virginie-Occidentale natale. Sur l'arrière-fond d'un paysage accidenté et meurtri par l'industrie minière, qui modèle ses personnages autant qu'ils en disent le mal-être, Pancake dit la souffrance de la mort du père (« Trilobites »), l'absence de repères d'une jeunesse confrontée à un monde insensé et qui choisit de se consumer (« Le bagarreur »), ou encore l'impossible passage à l'âge adulte (« Chasseurs de renard »), en autant de nouvelles dont le suicide de l'auteur vient souligner l'effrayante sincérité.