Entrez dans la peau de 8 citoyens grecs le temps d'une année pour découvrir la vie quotidenne de l'époque !
- 248 avant Jésus-Christ, à la fin des Jeux olympiques, au temple d'Héra à Olympie.
Iphita, la fermière constamment déçue par son fils ; Persaeus, le diplomate épuisé par les frasques du roi de Macédoine, Ptolémé ; Thratta, l'esclave en quête de liberté et cinq autres citoyens habitent toute la Grèce. Ces personnages ont dû braver bien des périls pour arriver en ce lieu à cet instant. Découvrez dans ce livre leurs parcours, racontés comme dans un roman, mais remis en contexte grâce à de nombreux encadrés. Et vivez la vie quotidienne des citoyens grecs pendant l'Antiquité...
« Dans ce livre j'ai tenté de livrer directement de bouche à oreille un peu de cet univers grec auquel je suis attaché et dont la survie en chacun de nous me semble, dans le monde d'aujourd'hui, plus que jamais nécessaire. Il me plaisait aussi que cet héritage parvienne au lecteur sur le monde de ce que Platon nomme des fables de nourrice, à la façon de ce qui passe d'une génération à la suivante en dehors de tout enseignement officiel.
J'ai essayé de raconter comme si la tradition de ces mythes pouvait se perpétuer encore. La voix qui autrefois, pendant des siècles, s'adressait directement aux auditeurs grecs, et qui s'est tue, je voulais qu'elle se fasse entendre de nouveau aux lecteurs d'aujourd'hui, et que, dans certaines pages de ce livre, si j'y suis parvenu, ce soit elle, en écho, qui continue à résonner. »
En métamorphosant un royaume affaibli du nord de la Grèce en empire planétaire, Philippe et Alexandre de Macédoine ( - 359/ - 323) ont bouleversé le cours de l'Histoire.
À la fin de sa brève existence, à 32 ans, Alexandre le Grand avait éclipsé la grande puissance perse, traversé l'Hindou Kouch et pénétré dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan : son empire s'étendait de la mer Adriatique au sous-continent indien. Mais son succès n'était pas seulement le produit de son génie personnel et d'une énergie inépuisable. Il résultait aussi de plusieurs décennies d'efforts réalisés par son père. L'Histoire nous a présenté Philippe II de Macédoine comme un vieil homme dont l'assassinat, fort commode, a permis l'arrivée au pouvoir de son fils génial. Erreur et mensonge. Des dizaines d'années de combats acharnés et d'indéniables talents de diplomate l'ont conduit à unifier le pays et conquérir la Grèce tout en bâtissant une armée invincible. Tout cela, il l'a transmis en héritage à son fils, au bon moment et à l'âge idéal pour pouvoir s'auréoler d'une gloire encore plus grande et bâtir le premier grand empire de l'Antiquité. Philippe et Alexandre ont tous deux joué un rôle essentiel dans la très large diffusion de la langue et de la culture hellènes, aux répercussions nombreuses et profondes, comme l'écriture du Nouveau Testament en grec et un empire « romain » hellénophone qui survécut pendant mille ans à l'est de la Méditerranée après la disparition du dernier empereur régnant en Italie.
L'oeuvre d'un maître de l'histoire au sommet de son art.
Des vies en clair-obscur, ainsi pourrait-on résumer le destin des femmes de l'Antiquité grecque. Hydna la plongeuse, Euthymia la magistrate, Phanostratè la pédiatre, Corinne la poétesse ou Nikarétè la vendeuse de rubans : ces femmes et leurs consoeurs participèrent chacune à leur manière à l'histoire des cités.
Les sources anciennes mettent en lumière le rôle des femmes dans des domaines aussi variés que la transmission de la citoyenneté, les transactions financières, le service des dieux, la pratique médicale, l'intendance des gymnases, la vente au détail, l'ascèse philosophique ou le sabotage de navires. Des pans entiers de leur vie ont été éclairés par les recherches récentes portant sur la petite enfance, le sport, le monde du travail, les honneurs publics, l'eugénisme ou le droit de la famille. Dix-huit récits de vie révèlent des destinées façonnées malgré l'ombre omniprésente des structures patriarcales. Des actrices, longtemps cantonnées au second plan, à qui cet ouvrage rend hommage.
L'approche des auteurs, pour rendre compte de deux mondes différents (celui du Ve et du IVe siècles) mais avec des continuités est chrono-thématique, et permettra d'interroger la pertinence des césures traditionnelles, avec les guerres médiques comme début de l'époque classique. Dans le même ordre d'idée une réflexion introductive est menée sur la définition du cadre géographique : le monde grec à l'époque classique ne se limite pas à la partie égéenne de la Méditerranée. Il oblige à étudier les effets de l'installation des Grecs sur le pourtour méditerranéen depuis l'époque archaïque, la pérennisation et le développement indépendant de ces installations. Passé les éclaircissements temporels et spatiaux, les auteurs définissent ce que sont les Grecs du Ve, en partant des populations pour déterminer des espaces et des contextes sociaux, économiques, culturels, politiques propres aux Grecs. C'est donc un monde en mouvement qui est ici présenté, que ce soit par des logiques internes ou face à des menaces extérieures, « barbares », notamment celle des Perses. C'est par ailleurs l'ensemble des systèmes politiques grecs qui sont ici analysés, à travers les exemples de Sparte, Athènes et Syracuse, soit une oligarchie, une démocratie et une tyrannie. Les cités états sont au coeur de la réflexion, dans leur fonctionnement politique comme économique.
Écrire un ouvrage sur Pythagore et le pythagorisme représente un parcours complexe et parsemée d'embûches. L'historiographie n'a cessé de revenir sur la figure énigmatique du sage samien en abordant des sources souvent tardives et difficiles à interpréter, tentant de donner corps à son enseignement tout en reconstituant ce qu'avait pu être sa vie et celle de ses successeurs. Deux siècles plus tard, il est évident pour n'importe quel chercheur que Pythagore est un personnage réel, mais souvent guère plus ; l'hypercritique résume parfois ce que nous croyons savoir du maître de Crotone à un faux portrait sculpté et poli par les témoignages des auteurs antiques, en particulier ceux postérieurs à Platon. Pourtant, quiconque se penche sur les témoignages, certes très maigres pour les plus anciens, peut tirer de la gangue de légendes et de réinterprétations un noyau authentique.C'est cette tâche complexe, mais exaltante, qu'a entreprise Christoph Riedweg il y a une vingtaine d'années.
Le monde de la Grèce ancienne était saturé de la présence, bénéfique ou menaçante, des dieux. Les rituels étaient là pour les infléchir, les supplier ou les remercier ; pour les approcher. On connaît la « cuisine du sacrifice », les modes opératoires des invocations ; on ne sait trop, par contre, comment les lumières, les chants, les odeurs, le décorum des rituels, sollicitant les sens des participants, les mettaient en situation de toucher les divinités.
Adeline Grand-Clément entreprend ici de dévoiler l'univers sensoriel mobilisé par les Grecs dans ces moments particuliers d'activation des puissances surnaturelles. Par l'analyse fine de cas singuliers, elle s'emploie à saisir les composantes palpables d'un monde incarné dans lequel s'offrait ainsi, en partage, le plaisir des dieux.
Si le féminisme s'est constitué en mouvement politique au XIXe siècle en Europe, des idées féministes, implicites ou explicites, se sont exprimées depuis l'Antiquité et dans le monde entier, contredisant les moeurs et le discours misogyne dominants.
Pourquoi, comment et où de telles idées apparaissent-elles ? Font-elles véritablement Histoire, dans un processus de développement cumulatif ? Ou sont-elles seulement des bouffées aléatoires, sans synthèse ni somme ? Le féminisme politique en est-il l'aboutissement historique ?
Alternant portraits, récits et analyses, Séverine Auffret retrace l'évolution des idées féministes depuis leurs premières manifestations jusqu'aux problématiques les plus contemporaines dans une somme inédite et vivante où l'on croise les Amazones, Simone de Beauvoir, Sapphô, Marie de Gournay ou Diderot, et qui nous transporte de l'Égypte ancienne jusqu'en Amérique précolombienne.
Un avertissement en tête d'ouvrage prévient le lecteur qu'il ne ressemble à aucun autre portant Socrate en titre. Aussi est-il plus aisé d'exposer ce qu'il n'est pas. Ce n'est pas une biographie, ce n'est pas un livre de philosophie, ne n'est pas un livre sur Platon. Alors, qu'est-ce ? Son objet essentiel est sa cité, Athènes, au temps de sa vie. L'originalité de la démarche de Pierre Brulé tient au fait qu'il s'intéresse plus à elle qu'à lui. Alors, pourquoi lui ? Si Socrate n'a rien écrit, en revanche pour aucun personnage de son temps nous ne possédons autant de témoignages indirects. Cette richesse en sources (textuelles, iconographiques...) explique qu'il est fructueux de passer par lui pour mieux connaître sa société, sa « famille », sa cité, sa religion, son monde, son temps.
Que serait l'Occident sans l'Antiquité grecque ? Et de quelle Antiquité parlons-nous ? Celle des archéologues et des historiens, des philosophes, des savants, des tragédiens, des architectes, des stratèges, des poètes, des héros, des orateurs, des conquérants, des explorateurs, ou encore celle des Pères de l'Église ?
Tous ont contribué à préserver un héritage spirituel fondateur, mais aussi à en tisser les fils imaginaires. Qui n'a rêvé des exploits du héros Héraclès ? Qui n'a bravé les mers à côté du valeureux Ulysse ? Qui n'a admiré le funeste cheval de Troie ? L'héritage de la Grèce imprègne, aujourd'hui encore, notre pensée et notre langage. En remontant à ses sources, Moses I. Finley explore le cheminement des sociétés.
Un classique indispensable pour qui veut puiser dans les eaux profondes de la mémoire collective.
Est-on en droit de parler de "religion" pour les Grecs, au sens où nous entendons ce terme ?
Non, répond l'auteur, dans la mesure où le polythéisme des Grecs ne doit pas être confondu avec les religions monothéistes révélées. Alors que ces dernières visent à assurer le salut personnel de l'individu, au sein d'une Église, avec une ouverture sur l'au-delà, la religion polythéiste des Grecs s'exerce dans le cadre politique de la cité antique.
Engagé dans les institutions de la cité, le religieux apparaît dès lors orienté vers la vie terrestre : il vise à ménager aux citoyens une existence pleinement humaine ici-bas, non à assurer leur salut dans l'autre monde.
Ce que la religion laisse en dehors de son champ et que des courants sectaires et marginaux prennent en charge, la philosophie se l'appropriera.
«Puissant Alcinoos, très remarquable parmi tous les hommes, Oui, cela est beau, écouter un chanteur Comme celui-ci, pareil aux dieux par la voix».
Qui est Homère? A-t-il seulement existé? Il y a ses poèmes, l'Iliade et l'Odyssée, composés sous une première forme en Grèce d'Asie Mineure au VIIIe siècle avant J.-C. Mais lui? Les Anciens, qui croyaient en son existence, ont multiplié les récits sur sa vie, sa naissance (de père inconnu, ou est-ce un fleuve, ou Apollon?), son apprentissage, sa cécité, ses voyages, sa gloire et aussi ses faiblesses : il meurt de ne pas avoir su résoudre une énigme enfantine qui portait sur des poux. Un mythe s'est créé, très tôt, étonnant, enjoué et magnifique. Le livre en suit les lignes en partant de l'idée que ce mythe qui parle d'un artiste sans patrie, mutilé mais créateur de merveilles, comme le dieu Héphaïstos, nous en apprend beaucoup sur le choc poétique et religieux qu'a provoqué l'apparition des poèmes homériques. Non pas un auteur, mais un événement révolutionnaire.
Ce livre n'est pas une biographie d'Alexandre le Grand (356-323 av. J.-C.), figure historique célèbre pour ses conquêtes et l'empire qu'il parvint à édifier. À travers le sort de ce personnage fascinant qui régna sur trois continents, des questions plus générales se posent : quelle est l'origine de la domination d'Alexandre ? Comment comprendre ses objectifs ? Quelle était la situation de l'adversaire, l'empire perse-achéménide, et quelles résistances la conquête y a-t-elle suscitées ? Comment, enfin, l'empire s'est-il organisé, avec quels rapports entre les conquérants et les populations conquises ? Car, au-delà de la seule personne d'Alexandre le Grand, c'est un véritable phénomène historique que Pierre Briant analyse et dont il met en relief les principaux caractères.
Imaginons un instant une République dans laquelle les serviteurs de l'État seraient des esclaves. Archivistes, policiers ou vérificateurs de la monnaie : tous esclaves, quoique jouissant d'une condition privilégiée, ils furent les premiers fonctionnaires des cités grecques. En confiant à des esclaves de telles fonctions, qui requéraient une expertise dont les citoyens étaient bien souvent dépourvus, la cité entendait placer hors du champ politique un certain nombre de savoirs spécialisés, dont la maîtrise ne devait légitimer la détention d'aucun pouvoir. Surtout, la démocratie directe impliquait que l'ensemble des prérogatives politiques soit entre les mains des citoyens. Le recours aux esclaves assurait ainsi que nul appareil administratif ne faisait obstacle à la volonté du peuple.
Grand Prix des Rendez-vous de l'histoire de Blois, 2015.
Pour un Grec de l'Antiquité, qu'est-ce qu'être soi-même ? La Grèce des cités a largement ouvert la voie au développement de l'individu dans la vie sociale ; pourtant l'être humain n'y apparaît pas encore comme une personne, au sens moderne, une conscience de soi dont le secret reste inaccessible à tout autre que le sujet lui-même. La religion civique n'a pas non plus doté chaque individu d'une âme immortelle qui prolongerait son identité dans l'au-delà.C'est que dans une société de face à face, une culture de la honte et de l'honneur, l'existence de chacun est sans cesse placée sous le regard d'autrui. Pour se connaître il faut contempler son image reflétée dans l'oeil de son vis-à-vis.Parmi les formes diverses que l'autre a revêtues aux yeux des Grecs, il en est trois qu'en raison de leur position extrême dans le champ de l'altérité J.-P. Vernant a retenues pour focaliser sur elles son enquête : la figure des dieux, le masque de la mort, le visage de l'être aimé. Ces trois types d'affrontement à l'autre servent comme de révélateurs pour dégager les traits de l'identité telle que les Grecs l'ont conçue et assumée.
L'analyse de deux mille ans d'histoire de la Grèce antique permet une approche totale et dynamique des structures politiques d'un espace géographique et humain qui a joué un rôle majeur dans la construction du monde occidental. Après l'époque archaïque où le monde grec antique ne se distingue guère de son environnement asiatique, vient le temps des cités (VIIIe-Ve siècles) où s'épanouit le génie grec. La période d'instabilité et de divisions qui suit s'accompagne aux IVe et IIIe siècles des luttes pour l'hégémonie. À partir du IIe siècle, Rome, puissance montante en Méditerranée, oeuvre pour une intégration progressive du monde grec dans l'ordre romain.
En s'appuyant sur des textes de philosophes, d'historiens, de poètes, Nicole Loraux revient, dans ce livre publié pour la première fois en 1981, sur l'oraison funèbre, cette « invention athénienne » née selon elle au cours des années 460 av. J.-C., suite au renforcement de la démocratie et à la volonté d'Athènes de régner sur les autres cités. L'oraison funèbre est un discours prononcé par un orateur choisi par la cité en l'honneur des citoyens morts au combat, au sein d'une cérémonie codifiée qui a toujours lieu au cimetière du Céramique lors de funérailles collectives. L'auteure montre comment ce logos épitaphios devient à la fois le lieu d'élaboration et de manifestation d'une parole démocratique, un discours de rupture avec le passé et un objet privilégié pour critiquer la politique.
Au-delà de la rivalité entre Athènes et Sparte, cet atlas présente la diversité et la richesse du monde grec à l'époque classique et explique en quoi cette civilisation fut fondatrice.
- Ressources, population, productions et échanges, dans un espace insulaire et semi-aride.
- Une multitude de cités indépendantes et singulières : Athènes, Sparte, Corinthe, Thèbes, Argos, Métaponte, Syracuse...
- Puissance, rivalités et conflits : de la victoire athénienne sur les Perses à Marathon (490) aux conquêtes d'Alexandre le Grand.
- Un âge d'or des arts, des sciences et de la culture, dans les cités et les sanctuaires.
Les 90 cartes et schémas originaux éclairent l'histoire de ces deux siècles considérés comme l'apogée de la Grèce antique.
Comment lire un mythe ? Quel rapport la philosophie entretint-elle avec la tradition ? Comment s'est formée la pensée positive en Grèce ?
La tâche de l'historien n'est pas d'opposer mythe et raison, mais d'explorer, puis de confronter le discours théologique des poètes et les écrits postérieurs des philosophes et des historiens, de repérer les divergences dans les modes de composition, le vocabulaire, l'outillage conceptuel, les logiques de la narration.
En relisant ainsi les grands textes mythiques et philosophiques, Jean-Pierre Vernant et Pierre Vidal-Naquet ont éclairé de façon décisive l'univers mental des anciens Grecs.
Après «24 Heures dans l'Égypte ancienne», de Donald P. Ryan (Payot, oct. 2019), voici de nouveau 24 chapitres et un personnage par chapitre, cette fois pour raconter chacune des 24 heures d'une journée à Athènes en 416 av. J.-C., lors d'une pause dans la guerre du Péloponnèse. En ce temps-là se trouvaient réunies dans la cité plusieurs grandes figures du monde grec, dont Alcibiade, Aristophane, Sophocle, Euripide, Hippocrate, Platon et bien sûr Socrate. Mais l'historien britannique Philip Matyszak n'oublie pas les Athéniens ordinaires, qui ont contribué eux aussi à forger une civilisation dont nous sommes les héritiers. Mieux, c'est à travers le regard et le quotidien de ces petites gens qu'il fait revivre les célébrités de l'époque.
L'oeuvre de la grande helléniste que fut Jacqueline de Romilly a enchanté d'innombrables lecteurs en leur révélant la grâce et la beauté d'une civilisation sans pareille.
Ce volume rassemble l'essentiel des textes qui jalonnent cette fresque narrative. Jacqueline de Romilly y promène le reflet grec de ses lectures sur toutes choses, animée sans cesse par le sentiment que se joua là, pour l'homme en général et pour son destin personnel de femme de tête, de coeur et de culture, une révélation intime. Expérience qui a nourri son idéal humaniste.
Ses émerveillements constants devant la richesse et la splendeur du patrimoine qu'elle fait découvrir ici à travers les figures de la Grèce mythologique, historique et littéraire - Homère, Hector, Achille et Alcibiade, Périclès, Platon et Socrate - sont indissociables de son approche savante. En sa compagnie, nous suivons l'invention progressive des valeurs qui nous ont façonnés : douceur, tolérance, liberté, démocratie... Car pour Jacqueline de Romilly, « ce qu'a semé la Grèce ne cesse de revenir, de resurgir ». Sa pensée est aussi celle d'une femme qui plaida pour l'enseignement des humanités afin de lutter contre toutes les formes d'obscurantisme.
Ce volume contient : Hector - Homère - L'Amitié de Giraudoux avec l'hellénisme : Elpénor - L'Humanité d'Homère et les humanités - Alcibiade - La Grèce antique à la découverte de la liberté - La Littérature, ou le Passé vivant - La Douceur dans la pensée grecque - « Patience, mon coeur ! » - Ne me dis pas comment cela finit... Réflexions sur la tragédie grecque.
La démocratie athénienne aurait été imparfaite, limitée, réduite à une part infime de la population. Elle serait donc incomparable, voire contradictoire, avec notre démocratie contemporaine. Dans cette histoire inédite et entièrement renouvelée, Christophe Pébarthe revient aux documents anciens et démontre qu'il s'agit d'un régime où le peuple se gouverne effectivement lui-même. Il décrit, entre autres, comment les Athéniens veillent à ce que leurs délibérations produisent les meilleures décisions et comment leurs institutions garantissent la formation des citoyens au long de leur vie. Il se livre à une lecture inattendue de célèbres tragédies, Antigone par exemple. Ces dernières répondaient aux questions suscitées par l'instauration de la démocratie : la loi a-t-elle toujours raison?? Comment veiller à ce que l'opinion exprimée corresponde à l'intérêt général?? Bref, les Athéniens avaient les mêmes interrogations que nous et partageaient un même souci d'amélioration de leur régime politique. À la faveur de l'exemple grec, l'auteur montre des correspondances avec les critiques émises à l'endroit de nos propres régimes politiques, liées à la représentativité, aux élites et au «?populisme?». Et si se réconcilier avec l'histoire d'Athènes permettait de retrouver l'origine oubliée du projet démocratique??
Pour faire de la politique en Grèce ancienne, il fallait d'abord avoir la possibilité de parler. Ce n'était a priori possible que dans les cités dont le régime politique permettait aux citoyens de prendre la parole ; c'est-à-dire, en principe, celles où régnait la démocratie. Les textes témoignent du caractère crucial de cette question du droit à la parole pour le peuple dans l'Athènes du Ve siècle.
La première partie de l'ouvrage examine dans les différents régimes politiques en Grèce (tyrannie, royauté, oligarchie et démocratie) la place accordée réellement à la parole par chacun d'entre eux - dans la législation ou dans les faits, dans les assemblées officielles ou dans la rue -, ainsi que les moyens d'expression qui restaient quand la parole était interdite.
La deuxième partie s'attache spécialement aux dangers qui menaçaient les hommes politiques dans la cité qui représente à nos yeux la démocratie idéale, Athènes ; harcèlement de rue, pression de l'administration, mais surtout procès constants intentés par les adversaires politiques ou par n'importe quel citoyen au nom du droit à la parole. Cela débouchant sur des condamnations sévères, confiscation des biens, perte des droits civiques, exil, voire exécutions - mais, curieusement, jamais sur la prison, ou même sur une politique d'assassinat. On peut s'étonner que Périclès soit mort dans son lit, quand on pense à la triste fin d'Alcibiade ou de Démosthène !
Cet ouvrage, qui s'appuie constamment sur les textes abondamment cités, sera utile à tous ceux qui souhaitent mieux connaître le fonctionnement réel de la démocratie athénienne ainsi qu'aux politiques prompts à se référer à ce régime - qui ne fut peut-être pas idéal, mais qui reste admirable à bien des titres.
Frugales croustilles ou bamboches délirantes, les repas de l'Antiquité ont la saveur de la pensée joyeuse, celle qui vient en mangeant. L'important est de savoir le faire ensemble car tel est le sens du mot convivium en latin. Quand l'art des mots se combine avec l'art des mets, le plaisir et l'intelligence se dégustent sans modération : Platon, Sénèque, Ovide, tous les plus grands auteurs grecs et romains ont écrit des propos merveilleux sur leurs tablées, privées ou publiques. D'autres moins connus, comme l'évêque Venance Fortunat ou Méthode d'Olympe, ont trouvé l'inspiration pour nous régaler de pages exquises et inattendues sur le bonheur coupable et délicieux de la chère.
Cette Bibliothèque idéale réunit le meilleur de quinze siècles de propos et de pratiques de table, nous faisant goûter l'évolution et le raffinement inouïs atteints durant la période païenne mais aussi sa condamnation à l'ère chrétienne. Surtout, elle nous invite à interroger nos manières et notre convivialité, notre savoir-vivre, qui se confond bien souvent avec savoir manger. Apprenti gastronome et gourmet confirmé, affamé de traits d'esprit ou gourmand de grands discours, chacun est invité à déguster les mets et les mots de l'Antiquité : venez comme vous êtes, vous serez bien accueillis !