Agrandir notre regard sur l'animal et renforcer notre lien avec le vivant.Animal augmenté », avez-vous dit ? Tantôt animal modifié par les sciences, tantôt animal transformé par les sens, Billebaude explore les multiples manières d'augmenter l'animal d'hier, d'aujourd'hui et de demain. En convoquant regard des artistes, érudition des savants, sensibilités des praticiens et analyses d'hommes et de femmes de terrain, la revue creuse pour son 22e numéro le sillon de notre rapport complexe à la faune qui nous entoure. Preuve que le vivant mérite plus que jamais toute notre attention !Billebaude est une revue de réflexion et de terrain sur nos relations à la nature. Chaque numéro invite des chercheurs en sciences du vivant et en sciences humaines, des praticiens et des artistes. Dans un contexte de crise écologique, Billebaude explore des outils théoriques, des pratiques, et accorde une place centrale à l'art pour recomposer les savoirs et réveiller notre sensibilité aux autres vivants.
Le chien, meilleur ami de l'homme.Comment le chien est-il devenu le meilleur ami de l'homme ? Quelles ont été les étapes du rapprochement entre l'homme et le chien ? Compagnon de jeu, accessoire de mode, animal dressé pour toute sorte d'usages (chien d'aveugle, de traîneau, de garde, de sauvetage, de chasse...), le chien a réussi à se rendre indispensable dans toutes les sociétés, depuis la nuit des temps. Pour interroger cette place, ce numéro s'appuiera sur les travaux de nombreux chercheurs et chercheuses comme Valérie Chansigaud, historienne ; Florence Gaunet, ethnologue ; Charles Stépanoff, anthropologue ; ou Dominique Guillo, sociologue.Dans l'art aussi, le chien est roi. À travers plusieurs galeries de photographies et de peinture, ce numéro de Billebaude témoignera de l'intérêt des artistes pour nos fidèles compagnons. Alexandre Maral commentera les représentations du chien à la cour du roi. Vincent Lecomte, docteur en sciences de l'art présentera les oeuvres photographiques de l'artiste taiwanais Tou Yun-Fei. Martin Bethenod, directeur général de la Bourse du Commerce, analysera les étonnants portraits anthropomorphiques de braques de Weimar par le photographe américain William Wegman.Comment imaginer un numéro sur le chien sans proposer un détour dans l'univers de la bande-dessinée ? Philippe Delisle, professeur d'histoire contemporaine, s'y attellera justement pour tirer les portraits des inoubliables Milou, Idéfix, Bill et Rantanplan. Et, pour parachever ce Billebaude 21, Anne Simon, directrice de recherche au CNRS, nourrira dans un dossier spécial une réflexion philosophique sur la figure du chien dans la littérature, avec des extraits choisis de Virginia Woolf,Romain Gary et Jack London.Bonne lecture !
Quand ils arrivent en ville...La question de la place de la nature sauvage dans les villes s'est imposée ces dernières années comme un enjeu écologique - les villes, en France et en Occident plus largement, se dotent de plans d'action pour prendre en compte la faune sauvage dans le développement urbain - mais aussi comme un enjeu culturel - les habitants des villes expriment une sensibilité de plus en plus forte à la nature dans les métropoles - et enfin politique. Concilier développement urbain et nature sauvage en ville ne va pas de soi et soulève des enjeux de cohabitation entre les activités humaines et le maintien d'espaces non bâtis, de trames écologiques et d'espèces sauvages qui trouvent dans les villes un refuge alors que la qualité et la superficie de leurs habitats naturels diminue.Ce numéro proposera une réflexion à la croisée de ces problématiques, avec des analyses de chercheurs et chercheuses en sciences humaines, architecture, urbanisme, en écologie scientifique, des acteurs de terrain et des artistes.
Objectif de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Paris : maintenir la hausse des températures en deçà de 2 degrés. Percutant, dramatiquement réaliste, Urgence ! Si l'océan meurt nous mourrons est un appel au monde à se mobiliser pendant qu'il en est encore temps.Le « capitaine » Watson s'appuie sur ce qu'il définit comme les trois grands piliers de l'écologie - la diversité, l'interdépendance et les ressources limitées - et affirme que les germes, les vers de terre, les abeilles et les arbres sont plus importants que l'humanité. Provocation ? Conviction. « Nous avons besoin d'eux, l'inverse n'est pas vrai. » Avec un credo : « l'eau est le sang de la planète », l'océan est à la base de tout.Quand on agite les océans et les esprits depuis plus de quarante ans, on ne baisse pas les bras. Au-delà du constat brut, Urgence ! Si l'océan meurt nous mourrons propose des solutions concrètes à mettre en place par gouvernants et citoyens.On ressort de la lecture de ces pages sinon convaincu au moins ébranlé dans ses certitudes. Avec cette phrase en tête : « L'humanité a franchi le seuil de tolérance écologique (.). La COP 21 est sa dernière chance. »
À l'égal de l'ours ou du lion, le cerf fait partie des royautés animales.Revenant sur les mythes et symboles dont ses bois ont été affublés, ce numéro explorera en quoi le cerf est une figure centrale de l'imaginaire du sauvage en Occident, depuis l'Antiquité. Nous verrons comment ces représentations, renouvelées dans le contexte écologique contemporain, s'entremêlent à l'histoire de la présence réelle du cerf dans les forêts françaises et européennes en particulier.
Ennemis depuis plus de 30 000 ans, l'homme et le loup se sont disputés le territoire, transformant la France en champ de bataille. Depuis la période médiévale, et même plus tôt, la France est marquée du conflit sans cesse renaissant entre ces deux concurrents. Aujourd'hui, plus de deux cent cinquante loups ont recolonisé une douzaine de départements avec une dynamique qui n'a pas lieu de s'arrêter. On dénombre, hélas, de plus en plus d'attaques de troupeaux... et des battues sont à nouveau organisées.Source de controverses depuis son retour en France en 1992, le loup fascine, effraie et dérange. Alors qu'il était jusqu'à sa disparition, dans les années 1930, l'ennemi à éradiquer, son statut s'est inversé. Naguère honni, il est aujourd'hui protégé, ce qui pose, sur certains territoires, le problème de la cohabitation entre l'animal et les activités humaines. Le loup incarne bien la question du rapport à la nature en ce début de XXIe siècle. D'un côté la sacralisation - il ne faut pas empiéter sur son territoire -, de l'autre la menace du prédateur. Une question centrale se pose. Sur quelle légitimité fonder le retour du loup ? Ce numéro suit trois pistes. Celle, tracée par l'homme, de l'animal symbolique, source de représentations multiples et contradictoires. Celle de l'animal politique, dont le retour est source controverses sur la cohabitation avec l'homme. Enfin, celle de l'animal sauvage, peut-être la plus complexe.
Dans l'imaginaire contemporain, les rapaces apparaissent comme des oiseaux sauvages, majestueux, vivant loin des humains.
Lancée en 2012 par la Fondation François Sommer et les Editions Glénat, Billebaude est une revue d'exploration et de réflexion sur les usages et représentations de la nature. Chaque semestre, la revue propose autour d'un thème - le loup, la forêt, la ruralité, etc. -, des contributions de chercheurs, journalistes, acteurs de terrain, artistes. Dans un esprit d'ouverture, la revue tisse des liens entre le monde de la recherche, de l'art et celui de la gestion de l'environnement autour des enjeux de conservation de la nature.
Ce numéro se penchera sur l'histoire longue des relations entre les humains et les rapaces, des arts anciens de la fauconnerie (inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 2010) jusqu'aux programmes récents de réintroduction, en particulier français et européens. Ces relations diverses - de capture, d'apprivoisement, de dressage, d'autonomie - permettront de décrire et d'interroger les modalités possibles d'entrer en contact avec leurs mondes.
Quand les animaux rivalisent avec les architectes !
Comment les animaux construisent-ils leurs habitats ? Comment y vivent-ils, en couple, en famille ou en société élargie ?
Pour y répondre nous nous intéresserons à des espèces et des milieux divers : les termites, les castors dont les architectures façonnent le paysage, les rats des moissons qui tissent leurs nids en hauteur entre deux épis, les républicains sociaux, dont les nids peuvent loger plusieurs centaines d'individus... Ce numéro sera consacré aux architectures animales dans la diversité de leurs formes, de leurs modes de construction et de leurs fonctions. En les observant, nous chercherons à mieux comprendre les relations entre congénères ou entre espèces.
Comment, nos architectures humaines peuvent-elles s'adapter aux présences animales ? Comment leurs manières d'habiter nous inspirent-elles ? Ce numéro accompagnera l'exposition de l'artiste Eva Jospin, qui proposera une carte blanche au musée de la Chasse et de la Nature en octobre 2021 et sera au coeur d'une saison thématique sur les architectures naturelles dans la programmation du musée.
Au commencement de la nature, il y a la musique !
Le chant des oiseaux, le rythme des vagues, la brise dans les arbres, le grondement du tonnerre... La nature regorge de musique ! Toutes les beautés présentes en son sein ont un jour été mises en musique par les artistes. Fidèle à sa formule, Billebaude alliera nature et culture en proposant une approche d'écologie scientifique et une perspective culturelle autour des sons du vivant. À travers les époques, l'homme a cherché à reproduire la musicalité de la nature. Initialement pour la comprendre (mimétisme des Quatre saisons de Vivaldi), souvent par plaisir (inspiration poétique de la Pastorale de Beethoven), ou encore pour survivre et se nourrir. Les appeaux, notamment, sont la traduction pratique et parfois artistique d'un besoin : produire un bruit particulier attirant les oiseaux ou le gibier.
Pour l'homme d'aujourd'hui, l'enjeu est de (ré)apprendre à écouter, à se rendre attentif aux sons des autres vivants, dans la nature ou au quotidien. Les effets de la pollution sonore sur les cétacés et les oiseaux, les dérèglements dans les modes de communications sonores et vibratoires chez les insectes par exemple, traduisent la crise de la relation homme/nature que Billebaude évoque régulièrement dans ses pages.
Au fil du numéro, les oeuvres d'artistes contemporains qui travaillent sur la question de la relation entre nature et culture, permettront d'explorer la façon dont est perçue et vécue la musique du vivant.
Leurre : Ce sur quoi on aurait tort de se fonder, ce qui trompe.
Disparaître, se travestir, jouer des tours, attirer ou effaroucher, leurrer ou être leurré... Ce numéro, explore les pratiques du leurre entre les vivants, aussi bien sur le temps long de l'évolution, comme le mimétisme ou le camouflage, qu'à l'échelle des interactions individuelles et collectives.
L'iconographie de ce numéro cherche à tisser des liens et des points de contact entre la nature, l'art et l'artifice en remettant en question la séparation moderne entre nature et culture.
La question du leurre pourrait de prime abord nous conforter dans une vision de la nature comme une guerre de tous contre tous - avec des trompeurs et des trompés, chacun défendant des intérêts égoïstes. C'est l'interprétation qui en est proposée dans une partie de la littérature scientifique en éthologie comme en biologie de l'évolution.
Mais n'y-a-t-il pas cependant des dimensions qui nous échappent ? Nous essaierons de saisir ce qui se joue dans ces relations en croisant les regards de biologistes, éthologues, anthropologues, philosophes et artistes. En suivant les traces du cerf qui égare les chiens, celles des insectes attirés par des fleurs ou encore des biologistes qui partagent leur émerveillement devant les ruses des animaux qu'ils étudient - pieuvres transformistes, papillons mimétiques ou escargots « déguisés » en lichen... nous nous demandons ce que l'art du leurre peut nous apprendre des autres vivants. Nous cherchons à envisager « l'art du leurre » comme une pratique partagée de l'imitation, de la ruse, du travestissement et du camouflage.
Explorez les différentes façons de suivre la piste des animaux et de comprendre leurs modes d'existence.
Pourquoi un numéro sur le pistage ? La façon dont les animaux vivent, le plus souvent cachés des hommes, est source de mystères. L'art du pistage, détenu par les chasseurs, les scientifiques et les naturalistes, consiste à lire la nature pour repérer les traces de vie animale. Qui vit ici ? Comment fait-il son territoire ? Le pistage est une forme d'enquête sur la vie animale à travers les signes que l'on est capable de lire dans la nature. Pister permet de comprendre la façon dont les animaux habitent un territoire et donc la façon dont ils sont perturbés par nos activités.
Ce numéro reviendra sur les origines du pistage, à travers des témoignages et des récits d'anthropologues, il explorera les formes actuelles du pistage avec les nouvelles technologies. Des acteurs de terrain raconteront leurs pratiques. Des résultats scientifiques permettront de découvrir les modes d'existence propre à différents animaux (oiseaux, loups, martes, jaguar...). On y découvrira comment, chacun à son échelle, devenir pisteur en apprenant à lire autrement, même en ville, la nature qui nous environne. Enfin, des artistes, à travers leurs oeuvres, chercheront à représenter et nous faire sentir à quoi ressemble un territoire animal.
Être fauve, lâcher les fauves, dompter les fauves, sentir le fauve : ce numéro explore la polysémie du mot à travers ses dimensions historiques, anthropologiques et artistiques.
Le mot « fauve », adjectif ou nom, recouvre des sens variés. Aujourd'hui communément associé aux félins et aux grands prédateurs, fauve désigne à l'origine un nuancier de couleurs s'étirant entre le rouge, l'ocre et l'orangé, avant de qualifier des animaux, puis l'imaginaire de la bestialité.
Ce terme éveille en nous un ensemble de représentations et d'imaginaires entremêlés de sauvage, d'animalité, de désir qui transparait dans la diversité des usages du mot et à travers une multitude d'expressions de langue française.
Alors, qu'est-ce qu'être fauve ? Fauve est-il une bête ou fauve est-il un homme ? Une proie ou un prédateur ? Que dit le fauve de nos représentations fantasmées du sauvage et de l'animalité ? Ce nouveau numéro de Billebaude explore la polysémie de ce terme dont le sens demeure « entrouvert », avec ses zones d'ombre, à la lisière de l'humain et de l'animal, où interroger ce qui nous fascine dans l'altérité radicale et pourtant familière des autres vivants.
Avec notamment les contributions de Michel Pastoureau, historien, Nastassja Martin, anthropologue, Baptiste Morizot, philosophe, Pierre-Olivier Dittmar, historien, Anne Simon, chercheuse en littérature et des artistes Jesse Darling, Abraham Poincheval, Antoine Boute, Cécile Serres, Noémie Sauve...
Qui, aujourd'hui, peuple encore la forêt ? Chasseurs, derniers trappeurs, ingénieurs, forestiers ou biologistes y sont de passage. Les derniers peuples qui l'habitent sont menacés de disparition. La forêt est, par opposition à la civilisation, le lieu du sauvage, terme dérivé du latin silvaticus, fait pour la forêt. A la fois ressource et refuge, la forêt signale, par sa disparition ou son retour, l'emprise de l'homme sur un territoire. Dans ce numéro, nous partirons explorer les bois avec un regard scientifique, philosophique, cynégétique, et y trouver peut-être, comme Henry David Thoreau à Walden, le « nécessaire de la vie ».
Ce deuxième numéro de Billebaude est consacré au rapport entre le chasseur et la nature. Au quotidien, le chasseur oeuvre concrètement pour la conservation des espaces et des espèces sauvages. L'Histoire se souvient peu que Robert Poujade, alors ministre de la Protection de la nature et de l'Environnement, a créé en 1972 l'Office national de la Chasse, dont les principales missions étaient de « maintenir et d'améliorer le capital cynégétique et de participer efficacement à la connaissance et à la protection de la nature ». Les hommes de terrain, les amateurs éclairés, les passionnés de nature cherchent ainsi à enrichir les informations disponibles sur la faune et la flore, indicateurs précieux de l'état de conservation des milieux.
Au sommaire de ce deuxième numéro notamment :
- La vie en rose saumon : la lutte pour la sauvegarde du saumon sauvage de l'Atlantique nord et contre les excès de la pêche industrielle.
- Vivre la nature : entretien avec Nicolas Vanier, aventurier, chasseur naturaliste, auteur (Le Grand Voyage) et réalisateur (Le Loup, en préparation Belle et Sébastien).
- Une Renaissance agricole et le concept Agrifaune - Le portrait du chasseur naturaliste de grand gibier en 2013 en France par André-Jacques Hettier de Boislambert, président d'honneur de l'Association nationale des chasseurs de grand gibier, ancien rédacteur en chef de Grande Faune.
- Les fauconniers et la Ligue de Protection des Oiseaux par Humbert Rambaud, rédacteur en chef de Jours de chasse.
- Dans le cadre de la célébration des 40 ans de la fondation ainsi que des 20 ans de la disparition de François et Jacqueline Sommer, un portrait des Sommer.
- L'écologie selon les chasseurs canadiens par Louis Turbide, journaliste à la revue québecoise Sentier Chasse Pêche.
- Les chasses de Jean d'Ormesson par Valentine del Moral, journaliste et spécialiste du livre ancien.
- Courbet, le fusil à l'épaule par Raphaël Abrille, conservateur adjoint du Musée de la Chasse et de la Nature.
- Ivoire, couleur de mort par Pierre Pfeffer, zoologiste, docteur es sciences, directeur de recherche honoraire au Cnrs et au Museum national d'histoire naturelle.
La fin de la revue propose des pistes de réflexion autour de la thématique principale, des idées de lectures, de sorties et l'actualité du monde de la chasse ainsi que la fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature.
Ce troisième numéro de Billebaude est consacré à la femme.
Veneuse, chasseuse à l'arc, bécassière, championne de tir, amatrice de petit gibier en battue, de grand gibier, de safari, de bibliophilie, fauconnière. Une réunion inédite avec des portraits savoureux, des évocations sensibles et sensuelles de celles qui inspirent, accompagnent et vivent la chasse.
Le prochain numéro de Billebaude ira à la rencontre de ceux qui l'habitent, agriculteurs, chasseurs, « néo-ruraux ». En décrivant les controverses autour du maintien d'une culture, d'usages de la terre, de paysages, nous essayerons de voir ce qui renaît dans les campagnes. À travers des regards d'historiens, d'artistes ou encore d'agronomes, nous nous interrogerons sur ce qu'est la ruralité, comme construction historique et culturelle et anthropologique.
Concrètement, dans quels paysages, avec quels animaux vivrons-nous à l'ère du réchauffement climatique ? Billebaude consacre un numéro de reportages et d'analyses à ces questions brûlantes. Dans l'anthropocène, nouvelle ère géologique dont la date de commencement fait débat au sein de la communauté scientifique, l'homme est devenu la principale force géologique agissante, capable de transformer les équilibres à la surface de la planète. Les activités humaines modifient la composition de l'atmosphère, de la biosphère, mais aussi de la lithosphère et de l'hydrosphère. Elles accélèrent le rythme de l'évolution à une cadence insoutenable pour de nombreuses espèces vivantes. Difficile de dire, à quoi notre habitat ressemblera dans quelques décennies mais il sera profondément bouleversé. L'anthropocène est un concept qui permet de réfléchir à un moment particulier de l'histoire de l'humanité où les certitudes sur le partage du monde entre la nature, d'un côté, que l'on peut dominer, et l'humanité de l'autre, guidée par la liberté et la créativité, sont remises en cause. D'où les controverses autour de la légitimité des artefacts humains tels que les OGM, les recherches biomédicales, la géo-ingénierie et autour de l'attitude que l'homme devrait adopter face à la nature : sanctuariser, exploiter, valoriser ? Ce numéro abordera ces thèmes à travers des entretiens de philosophes, sociologues et biologistes qui réfléchissent à ce concept de nature (Bruno Latour, Catherine Larrère, Vincent Devictor), des reportages sur différents modes de gestion de la biodiversité (Finlande, Namibie, États-Unis), un éclairage sur l'histoire de la peinture qui a accompagné la naissance de l'ère industrielle en Grande-Bretagne ou encore sur le métier de taxidermiste à l'ère de la crise de la biodiversité.